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Les origines PROTONAZIES de la PHILOSOPHIE

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Dans sa thèse de doctorat l'Eugénisme et la naissance de la philosophie, Costin Alamariu s'interroge sur le mouvement originaire de la philosophie pour saisir l'essence de cette activité.

Que s'est-il passé en Grèce ? Pourquoi Socrate est mort ? Quel sens donner à l'oeuvre de Platon ?

On ne comprend rien à tout cela si on ignore qui est Critias : il s'agit d'un disciple de Socrate qui dirigea les Trente pendant moins d'un an, en 404 av. J.-C, après la reddition d'Athène dans la guerre du Péloponnèse.
Il imposa un régime de terreur pour faire d'Athène une Sparte radicalisée par l'idée de nature.

L'idée de nature qui apparaît déjà chez les philosophes Présocratique est révolutionnaire, elle est intimement liée à l'attention à l'hérédité, elle nait chez des peuples d'éleveurs et s'oppose frontalement à la convention / au conservatisme moral des normies : il faut rebâtir une cité sur les lois du sang.

Les Grecs étaient obsédés par les lignées, que ce soit chez les dieux, les héros, les citoyens (chaque page d'Homère en témoigne) parce qu'ils descendent d'éleveurs Aryens, ils cherchaient à cultiver l'excellence de leur animaux mais aussi des hommes à travers un élevage strict. La triade homérique étant : « La nature comme socle, l’excellence comme but, la beauté comme horizon ».

Quand Critias et les Trente ont été chassés, Socrate était dans le viseur de la démocratie Athénienne et Platon devait modérer le discours de Socrate pour pouvoir continuer à faire de la philosophie, il fallait le faire passer pour quelqu'un d'acceptable pour la démocratie mais si on lit entre les lignes du Gorgias on comprend que Calliclès a le dernier mot.
Comme l'a démonté Léo Strauss, il y a une lecture exotérique de Platon et une lecture ésotérique (le vrai message est entre les lignes) qui a échappé à la plupart des commentateurs de son oeuvre.

C’est dans le mode de vie, le régime ou la vision intellectuelle de certaines aristocraties que nous commençons à voir l’idée de nature sous une forme rudimentaire. En particulier, la connaissance de la reproduction biologique, telle qu’elle était disponible en général pour les peuples pastoraux ou les aristocraties ayant une origine pastorale dans leur histoire lointaine, est la source probable de l’idée de nature. L’observation que certaines qualités, certains traits physiques et même certains comportements sont transmis par l’élevage de diverses souches animales est à l’origine de la prise de conscience qu’il existe un principe distinct des coutumes ou des conventions tribales, qui perdure à travers les générations en dehors de la transmission orale et de l’application sociale des coutumes, et qui fonctionne en dehors de l’éducation ou de l’endoctrinement pur et simple. Comme nous le verrons, toutes les premières mentions de la nature, et certainement toutes les élaborations de l’idée de nature, sont entièrement biologiques et ont trait au corps physique, à la « vitalité » biologique, et surtout au sang ou, encore une fois, à la reproduction, à l’eugénisme et à l’hérédité. Aussi inconfortable que cela puisse être pour des oreilles modernes, il est néanmoins crucial de comprendre l’origine de l’idée de nature dans l’élevage ou l’hérédité - sans cela, il est impossible de comprendre l’histoire de la pensée occidentale, donc l’histoire en général - et il est impossible de comprendre ce que la nature signifie encore aujourd’hui.

L'eugénisme est au cœur des préoccupations de Platon : l'action du politique est pastorale et la sélection des bêtes dans le troupeau est l'une des activités du pasteur.

L'un des poncifs des théories eugéniques est l'analogie entre sélection humaine et sélection animale, réalisée dans le contexte de l'élevage. On retrouve cette idée dans La République avec des considérations eugéniques empruntées à l'agriculture :

Je vois dans ta maison (celle de Glaucon) des chiens de chasse et des oiseaux de belle race en grand nombre. Dis-moi, au nom de Zeus, as-tu pris garde à ce qu'on a fait pour les accoupler et en avoir des petits ? (...) Parmi ces bêtes mêmes, quoique toutes de bonne race, n'y en a-t-il pas qui sont et qui se montrent meilleures que d'autres ? (.) Fais-tu faire des petits à toutes indistinctement, ou t'appliques-tu à en avoir surtout des meilleures ? (...) Et si l'on ne donnait pas ces soins à la génération, tu penses bien que la race de tes oiseaux et de tes chiens dégénérerait considérablement ?

Pour Platon, l'eugénisme humain est analogue à la sélection opérée par l'homme sur les animaux. Cette idée se retrouve dans plusieurs textes de l'Antiquité dont Sénèque

« Nous abattons les chiens enragés, nous tuons un bœuf intraitable et sauvage, nous égorgeons les bêtes malades pour qu'elles ne contaminent pas le troupeau nous étouffons les petits monstres, nous noyons même les enfants lorsqu'ils sont venus chétifs et anormaux : ce n'est pas la colère, c'est la raison qui nous invite à séparer des éléments sains les individus nuisibles ».

Le politique dans la cité doit pratiquer des sélections car il est le gardien et le garant de la bonne santé du troupeau humain, qu'il protège. C'est le sens du fameux passage bucolique des Lois :

« Un berger, un bouvier, un éleveur de chevaux et tout ce qu'il y a de gens du même genre, une fois qu'ils ont reçu en garde la totalité de leur troupeau, n'essaieront jamais de lui donner leurs soins sans avoir commencé par opérer sur elle une catharsis : la catharsis qui convient à chaque genre de vie commune, faisant dans cette communauté une sélection entre les éléments qui sont sains et ceux qui ne le sont pas, entre ceux qui sont de bonne race et ceux qui ne le sont pas ».

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Critias88
Date de création
22 mai 2024 à 19:10:24
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