https://hal.univ-lorraine[...]-PHILOSOPHIE/hal-03527733
Nos corps sont des étendues d’eau. Penser la corporéité à partir de l’eau, c’est remettre en cause la vision du corps que nous avons héritée de la tradition métaphysique occidentale dominante. Liquide, notre expérience de nous-mêmes est moins solitaire, plus tourbillonnante, océanique. Aqueuse, je suis une volute dynamique et singulière, qui se dissout dans une circulation fluide et complexe. (…) Je nous demande: qu’est-ce que cela fait au féminisme, à ses théories et à ses pratiques, quand nous proposons à nos corps de devenir des étendues d’eau, quand nous nous invitons à devenir des corps qui coulent, qui fleuvent, qui dégoulinent, qui ruissellent, qui traversent l’espace et le temps, qui forment des flaques de matière et de sens ?