[RISIFIC] [REEL] CELESTIN à la JURIDICTION JUDICIAIRE
*les portes de la salle d’audience s’ouvrent, chacun prend place. Etrangement, les portes semblent rester ouvertes ?
[….]
*La greffière et les conseillers prennent déjà place.
….
…..
[….]
*on distingue un petit chuchotement du fond de la salle, sans doute 2 collègues avocats qui discutent avant que l’audience ne débute.
[….]
*La greffière prend la parole*
G : « Mesdames et Messieurs…. »
La salle : « »
G : « …… »
Salle : « ……… ........ ???? ????? ........ ???? ??? »
G : « LE JUGE !!!!! : »
J : « AAAYYYAAAAAOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO
A(s) : « AAYYYYYYYYYYYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
C : « ??????????????????????? »
J : « Salut mes couilles, comment ça va ? »
A(s) : « Bah nickel Roger et toi ? - Salut ma bite, ça va ça va - Hola comme un lundi hein »
C : « mais putain qu’est-ce que… »
[…]
*Le juge prend place
[….]
J : « Bon allez, on va commencer. On a une belle pile de… 30, 31… 32 dossiers à traiter aujourd’hui pas rien ! »
« Madame la greffière, vous pouvez me donner l’ordre du jour svp ? »
G : « On commence par le dossier M. YASININ contre URSSAF »
J : « Ok très bien Monsieur YASININ est ici présent ?
M. YASININ : « Oui monsieur »
J : « Nickel. Et vous êtes représenté par ? mmmh « monsieur DELACROIX » c’est ça ? Ok mais il est où ?
M. YASININ : « Justement je ne sais pas M. le juge…. Il ne répond pas depuis plus de 2 heures, je… »
J : « Comment ça il répond pas ? »
M. YASININ : « … eh bien… j’ai essayé de l’appeler plusieurs fois ce matin, et puis… je, je sais pas… »
J : « baah vous en faites pas, il va venir ça arrive d’être en retard quand on fait un métier prenant.»
G : « Mmmmh…. Ah, bah il arrive là »
J : « l’est là ? »
G : « nan il m’a envoyé un texto. Il a planté sa bagnole ce con »
J : « ahiiiiiii mais quel autiste celui-là . Bon M. YASININ on vous met de côté en attendant qu’il arrive ok ? Promis on vous oublie pas hein »
M. YASININ : « … »
J : « Bon, dossier suivant. C’est Madame LAMA contre URSSAF c’est ça ? »
G : « c’est ça »
*les avocats présents à l’audience rentrent et sortent de la salle à tour de rôle, parfois pour passer un coup de fil, parfois pour cloper.
J : « Ok ils sont où ? »
G : « Madame LAMA vous êtes là ? »
*Pas de réponse
J : « Bon bah on renvoie »
[…]
*toujours du chahut dans le fond.
J : « Ok, Société agricole du Grand-Est contre URSSAF ensuite. Mais bordel y a que des recours contre l’URSSAF aujourd’hui ? »
G : « c’est la saison »
J : « Alors… J’imagine que ni les associés ni les avocats ne sont là ? »
G : « »
J : « renvoi »
[…]
*7 dossiers de renvoi plus tard, dont 4 de l’URSSAF et 3 de la CAF. Nous sommes au 11ème dossier. Celestin est le 17ème sur l’ordre du jour.
[….]
*Le juge continue d’éplucher les dossiers à la chaîne.
J : « Aaaalors voyons voir ensuite…. »
A : …
C : « »
A : « ….. »
C : « ? »
A : « Psst hey Celestin »
C : « ?? »
A : « Ho Celestin j’te cause »
C : « …. (o-oui ?..) (c’est à nous ?) »
A : « Tire sur mon doigt »
C : « »
A : « Tire sur mon doigt Celestin »
C : « …. ..... (M-Monsieur, on est à l’audience pour mon dossier, s’il vous plait, j-je) »
A : « Allez »
C : « …. (E-écoutez, je- Monsieur l-l’avocat on est-) »
A : « Espèce de colossal fils de pute, si tu tires pas sur mon doigt dans la nanoseconde qui vient je te jure que je t’envoie en taule »
C :
*Celestin tire sur le doigt de l’avocat
A : « *PPPPFFFFFFFFFFRRRRRRRRRRRRTTTTTTTTTTTT* »
C : «…. »
A : « AYYYOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO »
J : « AYAAAA qui c’est qu’a lâché une énorme bastos ??! »
A : « Devine »
C :
J : « Mais t’es vraiment trop con Bruno allez dossier suivant ça m’a cassé les couilles vos histoires d’URSSAF et de prout »
*mort de honte. Celestin se cache avec ses mains pendant que le juge continue son ménage.
[…]
*Plusieurs dossiers plus tard, dont essentiellement des renvois. Entre temps un pigeon est entré par une fenêtre puis est reparti succinctement.
[….]
J : « On est au combientième du coup ? »
G : « Mmmh. Au 17ème mtn »
J : « Monsieur DELACROIX est toujours pas là ? bon on le fera à la fin ».
« Du coup, next. soupir Monsieur….. CHATPEAU contre URSSAF n’est-ce pas ? Monsieur CHATPEAU vous êtes parmi nous ? »
M. CHATPEAU : « Oui »
J : « Approchez et lisez-nous vos conclusions, on vous écoute »
M. CHATPEAU : « Je tiens , monsieur le Juge et messieurs les conseillers, madame la greffière, à retenir votre attention quant à la jurisprudence du Conseil d’Etat du 8 avril 2007, largement sous-estimée depuis notre dernière audience, et dont la prégnance en la matière, notamment au vu des éléments de réponse qu’elle apporte à notre litige, ne semble pas avoir trouvé de résonnance à vos oreilles lors de mon dernier passage devant vous . Permettez-moi alors de réitérer en ce sens au vu de ma demande : L’imposition au titre de contribuable pour les entreprises privées chargés garantes d’assurer une mission de service public sont … [….] . »
[…]
[….]
C : « (heyy mais attendez, c’était pas nous les 17ème ? »
A : « …. »
C : « (Monsieur c’était pas nous le numéro 17 ?) »
A : « HEINN ?!! t’as dit quoi j’ai pas entendu ? t’as dit quoi »
J : « Oh hey moins fort derrière, j’essaye d’écouter le Monsieur là »
M. CHATPEAU : « ...»
C/A : « Pardon »
A : « (Ouais nan, on s’en branle de l’ordre, t’as pas entendu que le mec qui a tarté sa voiture qui devait passer en premier il passe à la fin de toute façon ? faut allumer les oreilles Celestin) ».
C : « (Ah ouais. C’est vrai) ».
A : « (On s’en fout de toute façon, il va renvoyer tous les autres dossiers, on va vite passer) »
C : « (mmh) »
[…]
[…]
M. CHATPEAU : « … et voilà pourquoi j’estime que ma position vis-à-vis du non-versement de la cotisation « mobilité transport » à notre société qui remplit une mission du service public devrait être retenue, et pourquoi cette imposition ne semble pas cohérente au vu de mes conclusions formulées en amont. Pour le reste, je m’en tiens à mes écrits . »
J : « Merci M. CHATPEAU, vos interventions sont toujours impressionnantes pour un défendeur qui comparait sans avocat . Pour la suite on vous recontactera, et d’ici la prochaine audience vous pourrez produire un nouveau mémoire si vous avez des choses à ajouter, ok ? »
M. CHATPEAU : « ok »
J : « Parfait . ça va toujours M. YASININ ? »
M. YASININ : « … j’ai peur un peu »
J : « Mais nan, j’vous l’ai déjà dit, il arrive, pas de soucis . Et de toute façon on va pas vous manger hein. Au pire vous risquez quoi ? Une ptit’ faillite et une dette de plusieurs dizaines de milliers ? »
A(s) : « »
M. YASININ : « »
C : « Chaud. »
J : « On plaisante, on plaisante »
[….]
*Plusieurs dossiers plus tard.
*à l’extérieur de la salle on entend des rires et quelqu’un faire une imitation de Nicolas Sarkozy
[…]
J : « Bon, dossier suivant. C’est quoi ? »
G : « Alors là c’est… Monsieur CELESTIN contre Ville de Tourcoing-Les-Bains »
J : « Ah bordel, enfin autre chose qu’un organisme social, Dieu Merci. Allez Bruno, on t’écoute »
*L’avocat de Celestin se lève et s’approche de l’estrade du juge
*Alors qu’il se rapproche, un avocat assis au devant tente de lui faire un croche-patte
A : « Ha ! Manqué fumier »
Avocat du devant : « pfrrt »
C : « Ok chuis foutu »
*L’avocat ouvre son dossier et prend la parole.
A : « Bonjour Monsieur le Juge . Je souhaiterais commencer mon plaidoyer par un bref rappel de l’évolution jurisprudentielle qui encadre en filigrane, comme vous le savez, le tumultueux et incertain destin de la reconnaissance de l’obligation de souscription à la garantie décennale pour les aménagements relatifs à la peinture et aux travaux de peinture en général dans la construction de bâti . De la 3ème chambre civile du 2 octobre 2002 à l’arrêt du 14 mai 2013 de la Haute juridiction, la judiciarisation qui encadre cette garantie décennale n’a eu de cesse de voir son champ d’application s’étendre à de très nombreuses prestations, au point qu’il est difficile aujourd’hui pour tout constructeur de ne pas se poser la question de la souscription à la décennale, à un moment ou à un autre de son activité professionnelle .
C : « Ahi c’est un connard mais il a l’air bon »
A : « Monsieur Celestin ici présent, souhaite contester la décision de la Ville ayant mandaté la société à responsabilité limitée « GOLEMIX 2000» , de vouloir résilier leur contrat sur le motif d’une faute lourde de prestation qui incomberait à M. Celestin . Du fait, entre autre, de sa résilience à souscrire à la garantie décennale, alors que rien, ni dans la jurisprudence, ni dans les textes, ne semble indiquer qu’un artisan-peintre eut à supporter une telle charge passée dans un accord conventionnel. Pourtant, c’est bien cette prestation de travaux de peinture là, qui est passée sous un accord conventionnel .»
Avocat du fond : « Et moi j’passe sur ta daronne, mais sans convention ahiii »
A : « Ferme-là Thierry, tout le monde dans ce tribunal est vraiment passé sur ta femme par contre, évite de blaguer là-dessus »
A/A(s)/G/J : « . - Mais »
A : « Ainsi, au sens de l’article 1792 du Code civil, la peinture, fusse-elle artistique ou esthétique, ne constitue en aucun cas un « ouvrage » au sens de l’article ci-avant , dans la mesure où, n’affectant ni 1) la destination de l’ouvrage, 2) ni un quelconque élément structurel de l’édifice, la prestation de l’artisan-peintre ne saurait être reconnu comme étant éligible à la garantie décennale qui prévoit pourtant une prise de responsabilité du constructeur altérant par son travail, un bien structurel et essentiel du bien ouvré . »
J : « Je vois, je vois Mais quid de la prestation de Monsieur Celestin sur ses ouvrages de peintures ayant portée d’ouvrage structurel en ce qu’il comprenait l’imperméabilité, le revêtement isothermique et l’enduit étanche sur le bâti ? La décennale ne saurait-elle s’agréger de facto à une telle prestation lorsque celle-ci faisait l’objet des contreparties de l’article 5 de la convention signée entre les 2 parties précisant les charges qui incombent à chaque partie, dont M. Celestin devait s’acquitter ? »
J : « Je vois »
A : « De ce fait, il est demandé aux termes de nos écrits, au Tribunal, de bien vouloir prendre toute mesure à charge pour garantir la pérennité du contrat synallagmatique qui lie la Ville de Tourcoing-Les-Bains, mandataire de la société GOLEMIX 2000 et mon représentant ici présent , et ce jusqu’à l’exécution intégrale de ses prestations et du versement de sa contrepartie par la partie adverse, ainsi que de les faire supporter toute charge relative aux frais de justice en vigueur au sens du Code de procédure civile . Pour le reste des moyens opérants sur la légalité externe de la prestation, je m’en tiens à mes écrits. Je vous remercie. »
J : « Très bien, merci Monsieur l’avocat . La question sera tranchée le 12 juillet. Veuillez le noter madame la greffière »
G : « Oui »
[...]
*L’avocat se rassoit. Pas de croche-pied sur le chemin du retour. Celestin est perdu dans ses songes.
[…]
*Le reste des dossiers est épluché à une vitesse fulgurante. L’audience est terminée. La salle, déjà presque vide à présent, se déleste de ses dernières âmes.
[….]
*Extérieur du tribunal.
A : « click-frrrr Bon Celestin, bien ou quoi ? »
C : « Oui heuu… merci C’était vraiment bien votre intervention. J’crois qu’on est plutôt bien partis nan ? »
A : « Mais putain t’as rien écouté en fait . T’as pas compris que le juge a pas retenu notre argumentaire ? ».
C : « »
A : « Hey hey relax, je déconne . J’te taquine. Oui bien sûr, a priori on est dans le vert là »
C : « Ah…. O-ok. »
A : « Par contre la prochaine fois fais moins de bruit. On a failli se faire tej’ avec tes conneries ahaha »
C :
A : « Allez je taille. Le gros lard va pas tarder là »
C : « Le ? »
J : « *referme la porte du Tribunal. Bah j’avais prévu de te payer l’apéro mais si tu le prends comme ça tu peux juste aller te faire foutre en fait »
A : « Lol, c’est de bonne guerre . Allez on bouge, à + Celestin »
C : « Heuu. oui. Merci à bientôt »
Celestin regarde les 2 compères, accompagnés d’autres avocats s’en aller bruyamment au loin, en direction de l’avenue des bars. Lui, rentrera, et se réchauffera une pasta-box.
[…]
*L’avocat de Monsieur YASININ n’est jamais arrivé, ce dernier ayant préféré aller au garage pour y faire réparer son véhicule que de comparaître pour son client. M. YASININ remporta, cela dit, des conclusions favorables à sa demande malgré tout.
Temps total du traitement des 32 dossiers de l’audience : 19 minutes
Le juge et l'avocat se barrent vraiment comme ça ?
C'est toi le Célestin qui a mal fait son boulot ? quelles étaient les réclamations de la partie adverse ?
Le 25 avril 2024 à 17:34:01 :
Le 25 avril 2024 à 17:30:29 :
bordel ce pavax j'ai tout lu et c'est très bien écrit
Tes du métier ou quoiMerci à toi ça m'a pris du temps. Oui, tout -ou presque- est tiré de faits observés sur terrain
ça m'étonnerait pas que seuls les prénoms soit faux quoi que même les prénoms sont bien choisis
Ca m'a rappelé le choc que ma première visite au tribunal judiciaire m'avait fait
La nonchalance des habitués qui contraste avec le stress intense des accusés, y avait eu un cas d'escroquerie par des gitans et les victimes devaient estimer la valeur du litige et c'était un réel plaisir de voir les gitans trembler à chaque passage
Le 25 avril 2024 à 17:37:55 :
Le juge et l'avocat se barrent vraiment comme ça ?C'est toi le Célestin qui a mal fait son boulot ? quelles étaient les réclamations de la partie adverse ?
Aucune idée "d'où" ils allaient, mais oui tout le monde se connait dans ces microcosmes et tout le monde se voit en dehors du tribunal
Nan j'étais pas le client, j'étais juste l'alternant qui accompagnait la représentante du service juridique pour plaider l'affaire du bâti. La partie adverse soutenait que le boulot mal-fait avait été opéré sur un "ouvrage" (et donc, que ç'aurait été la faute de la ville, que je représentais à ce moment-là), nous on a défendu que non, c'en était pas un mais le reste, la désinvolture des avocats, les gens qui entrent/sortent en pleine audience, pour cloper, se marrer, le juge qui lance des piques, tout ça c'est réel
J'avais fait un autre Risific sur la juridiction Administrative, en comparaison, qui est bien plus sérieuse/rigide/procédurière par contraste, mais c'était trop chiant à lire
Le 25 avril 2024 à 17:43:32 :
Le 25 avril 2024 à 17:34:01 :
Le 25 avril 2024 à 17:30:29 :
bordel ce pavax j'ai tout lu et c'est très bien écrit
Tes du métier ou quoiMerci à toi ça m'a pris du temps. Oui, tout -ou presque- est tiré de faits observés sur terrain
ça m'étonnerait pas que seuls les prénoms soit faux quoi que même les prénoms sont bien choisis
Ca m'a rappelé le choc que ma première visite au tribunal judiciaire m'avait fait
La nonchalance des habitués qui contraste avec le stress intense des accusés, y avait eu un cas d'escroquerie par des gitans et les victimes devaient estimer la valeur du litige et c'était un réel plaisir de voir les gitans trembler à chaque passage
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- Pattatarte39
- Date de création
- 25 avril 2024 à 17:12:45
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