- La brigandine, messire Hervé, est-ce là un onguent prescrit par votre apothicaire ?
- S'il vous plaît de m'estimer de la sorte...
- C'est une simple demande en vérité... Je souhaite seulement recueillir vos paroles là-dessus
- J'aurais pu mettre un nœud de ruban, je n'ai point osé, voyez-vous
- Tous les gens présents portent une brigandine
- En vérité
- Comment vous sentez-vous, sire ?
- Fort à l'aise
- Quand vous représentez une grande maisonnée, il est de mise de soigner votre maintien
- Quand vous arrivez en tel accoutrement, tel un baladin, attendez, point ne faut se moquer du monde
- Les nobliaux, voyez-vous, ne sauraient demeurer insensibles
- Ainsi, vous trouvez-vous bien sans brigandine ?
- Ah, mais je peux arborer un nœud de ruban, une brigandine, peu importe. Ce jour, je suis ainsi accoutré comme à l'accoutumée.
- Adhérez-vous à la manière de se vêtir, notamment pour les occupations où l'on doit paraître en public ?
- Être exact au rendez-vous, vertueux, est peut-être plus important que de porter une brigandine ou autre chose, n'est-il point ?
- Qu'en disent les autres nobliaux... En ce qui concerne les labeurs de troc, est-il de rigueur inébranlable de porter une brigandine ?
- Oui, mais en cette conjoncture... le fait de ne point venir en brigandine... il est certain qu'un maître pourvoyeur de gages vous fera une remarque, cela ne manque jamais. Le marchand, c'est un pourpoint, une brigandine. Le pourpoint, la brigandine, c'est une panoplie de l'homme de troc. Ceci étant...
- Encore une fois, juste pour qu'on soit clair, il nous est important de prêter l'oreille aux raisons d'Hervé quant au non-port de brigandine
- Qu'est-ce qui a insufflé, en cet aube naissante, l'idée de partir sans ?
- Ah bah, en cet aube naissante, il m'a pris l'envie de ne point en mettre