Le 07 avril 2024 à 17:00:21 :
Le 07 avril 2024 à 16:58:02 :
Une différence de vocabulaire, autrefois on employait et usait d'un vocabulaire autre que celui actuel et vulgaire pour signifier notre désir envers une femme. Bonne, c'est bien pour les collégiens qui veulent jouer avec les codes, comme les gamins avec leurs premiers gros mots, ou lorsqu'ils découvrent les mots de la sexualité.
Si on prend pour cas sociaux les hommes qui disent "mdr elle est trop fraiche la meuf, elle est trop bonne" c'est pas pour rien. Même un gainsbourg, à côté des hommes d'aujourd'hui avait cette classe pour parler des femmes, même dans des paroles parfois limite misogynes, il y'avait de la retenue et une tournure de phrase permettant une certaine subtilité, je parle des textes, pas du gainsbarg qui dit qu'il veut baiser whitney, ça c'est de la provoque pour faire taire sa timidité et choquer, n'empêche qu'il écrivait sans doute les plus belles chansons d'amour pour les femmes.
On a tous notre manière de fétichiser les femmes, de prendre la partie pour le tout, que ce soit les yeux dans le fameux "t'as de beaux yeux", les formes, les jambes, encore faut il y mettre les formes, ce qui déplait aux femmes c'est d'exprimer son désir de manière trop directe, vulgaire, ça effraie car c'est en trop, et ça montre un manque flagrant d'intelligence sociale de dire "elle est bonne". Même entre mecs, une fois qu'on le répète, ça rentre dans les codes, y'a plus du tout cet aspect de la séduction par le verbe de nos jours, c'est juste sur l'aspect purement physique, on ne veut plus faire d'effort, on fait son marché sur tinder.
Pour exprimer la beauté que l'on trouve chez une femme, je pense que "bonne" c'est quand même très limité, d'autant plus que les femmes aiment penser qu'elles sont spéciales à nos yeux, quand on trouve 4000 femmes bonnes, ça perd de son charme.
bha évidement après les femmes peuvent aussi trouver "beaux" des centaines d'hommes...y a rien de grave à cela
Oui, mais y'a la nuance, chaque beauté n'est pas identique, c'est le propos même de 1984, qu'en supprimant la subtilité des mots, on supprime la subtilité de la pensée, on finit par la limiter et à voir les choses de manière extrême, en blanc ou en noir. Y'a un manque flagrant de grâce et de subtilité de nos jours, que ce soit dans la chanson, les textes, la danse, un exemple basique, mais le twerk ca a pris une certaine ampleur car on permet le développement de ça, de l'exhibition du désir de manière explicite, sans subtilité. On peut comparer la danse en général à une parade nuptial, on y exprime la grâce, la féminité, le désir, de manière détournée, sauf que le twerk c'est gras, c'est vulgaire, mais dans cette époque sans subtilité ca marche car on veut tout, tout de suite, sans subtilité, on débranche son cerveau.
Au final, ce que dit le poète, il dit la même chose que le pervers qui veut se faire une femme dans la rue, sauf qu'il met les formes, je ne dis pas que tous les hommes doivent être des poètes, mais un minimum mettre les formes, un minimum de retenu sinon on vire à la vulgarité et au désir explicite qui effraie plutôt qu'il n'attire. Si on tend à exprimer le même mot envers toutes les femmes pour exprimer la beauté, on tend à uniformiser les femmes dans un paquet au lieu de les voir une par une, ça vaut pour les hommes également. On ne peut voir la beauté d'un être que de manière singulière, et la langue française est je pense assez riche pour exprimer ce que l'on ressent envers la beauté d'une femme autrement par "bonne" ou "fraiche".
Ce qui est navrant c'est de voir que l'école ne remplit pas sa mission, les jeunes n'ont jamais été autant scolarisé, et pourtant ils réduisent leur vocabulaire d'années en années, et donc leur pensée.
Au final, tout se vaut, une femme, un homme, les femmes entre elles, exprimer la beauté d'un être ne peut se dire que de manière unique, singulière, c'est le propre même de l'homme et du désir qui est distinct de l'instinct et de la rute animalière. On a par la culture le choix de désirer une personne, nous ne sommes pas soumis à la rute animalière brute, profitons en pour exprimer la nuance du désir, trouver les femmes bonnes c'est au final régresser vers l'instinct et non vers le désir. Un animal se fiche de la femelle, il veut se reproduire, un homme peut désirer une femme plutôt qu'une autre, car il lui trouve un aspect singulier, par ses parures, ses courbes, son charme, son sourire, si on réduit la femme à un bon cul et une belle poitrine juste "bonne" à baiser on ne vaut pas mieux qu'un animal.
Les notes sur les topics jugeant des instagrameuses, c'est l'aboutissement de ça, des femmes se prenant elles mêmes pour des objets voulant être vues, et des hommes jugeant les femmes en les réduisant à des notes.
