"Pendant les cinq années où elle a travaillé comme avocate pour l'Union américaine pour les libertés civiles (A.C.L.U.), elle a critiqué sans ménagement ses supérieurs, envoyant de longs courriels cinglants au service des ressources humaines pour se plaindre de ce qu'elle décrivait comme un milieu de travail hostile.
Elle se considérait comme une dénonciatrice et une avocate des autres femmes du bureau, attirant l'attention de manière peu flatteuse sur un environnement qu'elle qualifiait de sexiste, accablé par des charges de travail ingérables et paralysé par une culture fondée sur la peur.
Puis les rôles se sont inversés, et c'est Mme Oh qui a été accusée de faute grave. L'A.C.L.U. a déclaré que ses plaintes concernant plusieurs supérieurs - tous noirs - utilisaient des "stéréotypes racistes". Elle a été licenciée en mai 2022.
L'A.C.L.U. reconnaît que Mme Oh, qui est coréenne, n'a jamais utilisé d'insultes raciales. Mais le groupe affirme que son utilisation de certaines phrases et de certains mots a démontré une tendance à l'animosité délibérée contre les Noirs.
Dans un cas, selon les documents du tribunal, elle a dit à un supérieur noir qu'elle avait "peur" de parler avec lui. Dans un autre, elle a dit à un manager que leur conversation était "fustigeante". Lors d'une réunion, elle a répété une phrase satirique comparant le comportement de ses supérieurs à des "coups"."
Son langage s'apparente-t-il à du racisme ? Ou s'est-elle contentée de parler durement de patrons qui se trouvaient être noirs ? Cette question fait l'objet d'une affaire inhabituelle de pratiques déloyales de travail intentée contre l'A.C.L.U. par le National Labor Relations Board, qui a accusé l'organisation d'avoir exercé des représailles à l'encontre de Mme Oh.
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Mais pour les détracteurs de l'A.C.L.U., le cas de Mme Oh montre à quel point le groupe s'est éloigné de sa mission première - la défense de la liberté d'expression - pour s'aligner sur une politique progressiste intensément axée sur l'identité.
"Une grande partie de notre travail aujourd'hui, explique l'association sur son site Internet, est axée sur l'égalité pour les personnes de couleur, les femmes, les homosexuels et les transsexuels, les prisonniers, les immigrés et les personnes handicapées."
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Début mars, Ben Needham, qui avait succédé au directeur politique national récemment parti, a rapporté que Mme Oh avait traité son supérieur direct, une femme noire, de menteuse. Selon son récit, il a demandé à Mme Oh pourquoi elle ne s'était pas plainte plus tôt.
Elle a répondu qu'elle avait "peur" de lui parler.
En tant qu'homme noir, le terme "peur" est généralement un mot codé pour moi", a écrit M. Needham dans un courriel adressé à d'autres responsables de l'A.C.L.U.. "C'est un élément déclencheur pour moi.
M. Needham, qui est homosexuel et a grandi dans le Sud profond, a déclaré lors d'une interview qu'on lui avait appris, lorsqu'il était enfant, que je représentais un danger.
Entendre quelqu'un dire qu'il a peur de lui, a-t-il ajouté, revient à dire : "Voilà les gens dont nous devrions avoir peur".
Mme Oh et ses avocats ont cité son propre passé : En tant que survivante d'abus domestiques, elle était particulièrement sensible aux interactions tendues avec ses collègues masculins.
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Selon l'organisation, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase et conduit au licenciement de Mme Oh est arrivée fin avril, lorsqu'elle a écrit sur Twitter qu'elle était "physiquement dégoûtée" de devoir travailler pour des "patrons incompétents/abusifs".
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L'A.C.L.U. a fait valoir qu'elle avait le droit de maintenir un lieu de travail civil, tout comme Mme Oh avait le droit de s'exprimer. L'A.C.L.U. a soutenu qu'elle avait le droit de maintenir un lieu de travail civil, tout comme Mme Oh avait le droit de s'exprimer. Elle n'a pas reculé devant l'affirmation selon laquelle son langage était préjudiciable à ses collègues noirs, même si ses propos n'étaient pas explicitement racistes.
https://www.nytimes.com/2024/03/22/us/politics/aclu-employee-fired-race-bias.html
