Un KHEY qui peut me DONNER cet ARTICLE du FIGARO ?
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Ce fut longtemps la « marine des marines », la force navale qui domina le monde. Par ses conquêtes sur toutes les mers du Globe, la Royal Navy avait offert au royaume un empire et un rayonnement planétaire. À l'heure du Brexit et du « Global Britain », où le pays libéré de ses chaînes européennes doit se tourner de nouveau vers le grand large, la marine britannique est censée retrouver un rôle de premier plan. Las, les déboires s'accumulent et le flop spectaculaire d'un missile balistique Trident à capacité nucléaire est un camouflet de plus.
L'échec, le deuxième consécutif, est doublement fâcheux. Il fait douter des capacités de la marine mais aussi de la dissuasion nucléaire britannique. À l'heure où Londres joue des muscles face à la Russie et où la marine chinoise monte sérieusement en puissance, cette faiblesse fait désordre. Même si les autorités britanniques assurent, en substance, que s'ils devaient tirer un missile « pour de vrai », celui-ci partirait correctement…
Au début du mois, le ministère de la Défense avait déjà dû retirer le porte-avions Queen Elizabeth du plus grand exercice mené par l'OTAN depuis la fin de la Guerre froide, Steadfast Defender, au large des côtes arctiques norvégiennes. En cause, un problème d'accouplement sur l'arbre d'hélice tribord du porte-avions. Le Queen Elizabeth devait être une pièce maîtresse d'une flotte de 40 navires alliés appartenant à deux douzaines de nations. Alors que cette mission avait été qualifiée « d'historique » par Londres, l'humiliation a été mal vécue. Le Royaume-Uni est censé fournir entre un cinquième et un quart de la force maritime de l'Otan. Le deuxième porte-aéronefs britannique, le Prince of Wales a dû être préparé en urgence pour le remplacer, avec inévitablement un sérieux retard dans le déploiement. Le Prince of Wales avait lui-même été victime d'une avarie, à l'été 2022, avec un arbre d'hélice cassé alors qu'il était seulement au large de l'île de Wight dans un périple vers les États-Unis. Ce même porte-avions avait déjà subi deux voies d'eau au cours de sa première année de service, en 2019.
Le mois dernier, alors que la menace des rebelles houthis montait en Mer rouge et que Londres s'était engagé aux côtés de Washington dans des frappes aériennes contre leurs forces, la question de l'envoi du Queen Elizabeth dans la région s'était posée. Mais le Telegraph avait révélé que les porte-avions britanniques n'étaient pas prêts à être envoyés au Moyen-Orient, en raison d'un manque de marins… Les navires d'escorte et de soutien du groupe aéronaval - le Fort Victoria notamment - étaient en pénurie d'effectifs. À l'automne dernier, ce sont les avions qui manquaient au porte-avions. On apprenait que pour les manœuvres en Atlantique Nord, le Queen Elizabeth allait naviguer avec un pont aux deux-tiers vides, n'emportant que huit avions de chasse de cinquième génération alors qu'il peut accueillir jusqu'à 36 F-35B Lightning.
Cela ne sert à rien d'avoir un porte-avions sans avions, avait asséné l'amiral Lord West, ancien patron de la Royal Navy, imaginez-vous un navire américain avec seulement quelques appareils à bord ? Leurs porte-avions sont toujours pleins. Seul un pont rempli d'appareil impressionne et peut rendre Poutine nerveux… » Lors de la grande tournée du Queen Elizabeth en Asie-Pacifique, en 2021, les États-Unis avaient déjà dû prêter 10 F-35B aux Britanniques pour qu'ils puissent faire bonne figure. Ils ne pouvaient embarquer que huit chasseurs de la RAF. Comble de malchance, l'un d'entre eux s'était abîmé dans la Méditerranée au large des côtes égyptiennes après un décollage raté.
Au début du mois, un rapport de la commission de la Défense de la Chambre des communes a averti que les forces armées britanniques ne seront pas prêtes pour une guerre de haute intensité si l'on ne remédie pas rapidement aux pénuries de personnel et d'équipement. Il décrit des unités « sous tension » alors que les effectifs diminuent. Depuis 2010, les objectifs annuels de recrutement de la marine n'ont jamais été atteints et les effectifs globaux sont inférieurs de 5 % à l'objectif fixé en 2015. La pénurie concernerait notamment les mécaniciens et l'arme sous-marine, où de nombreux postes peinent à être pourvus. À tel point qu'une annonce a récemment été publiée sur le réseau professionnel LinkedIn pour recruter un nouveau « directeur des sous-marins ». Un poste de vice-amiral de haute importance - avec notamment la dimension nucléaire - pour lequel les volontaires ne se bousculent pas ou n'ont pas le profil adéquat. La marine espère ainsi faire revenir dans le service actif d'anciens officiers.
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- Shohip15
- Date de création
- 26 février 2024 à 20:47:17
- Date de suppression
- 26 février 2024 à 21:20:00
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