Topic de 9Caca-AKB48 :

Penser tous les jours à ce qu'on a jamais vécu et ce qu'on ne vivra jamais

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J'ai l'impression de me revoir enfant et de perdre toutes mes billes. De les sentir glisser le long de mes doigts, de les voir rouler au sol, et puis disparaitre une à une au loin.
Je suis figé, immobilisé par les conditions de l'existence. Enchainé par une espèce de fatalité.
Tout ce que je possédais, tous les espoirs, tous les rêves, toutes les possibilités, s'échappent de ma trousse à billes.
Je la sens se vider, et le plus terrible, c'est que je ne peux rien y faire.
Je vois chacune de ces billes avec l'univers propre qu'elle renferme, ses desseins, m'échapper, s'évanouir dans la nature, mourir gratuitement. Et éclater.
Comme une explosion sanglante, sans saignement.
J'ai mal, je retiens ma douleur, mais des larmes évitent mon regard et coulent quand même. Mes yeux, eux, rivés ailleurs, sont fascinés par la beauté assassinée.
Par les berges d'une jeunesse qui noie tous les corps qui flétrissent et les imaginaires qui ramollissent.
Mes billes s'en allaient là-bas, et plus j'avais mal, et plus j'étais amoureux de ma propre mort.

Peu à peu, je n'essayais plus. De rattraper les dernières qui s'envolaient. Je desserrais mes poings et je jouissais simplement, au diner de ma propre perte, je me repaissais de ces vies en lambeaux dont j'avais été éclaboussé, avant d'en avaler les bouts de chair explosés. Ma chair, celle qui aurait pu exister, mais que j'ai décider de dévorer, au final.

Depuis ce jour, simplement, je ne sais pas. Si je suis devenu autrement.
Mais il était plus simple et moins douloureux d'en finir soi même et d'apprendre à aimer mourir plutôt que laisser la vie le faire.
Toutefois, une fois qu'on y a gouté, on ne revient plus jamais en arrière.
Je ne peux plus faire semblant.
D'avoir de l'ambition. Des éclats de rire qui remplissent les cœurs. Mes rires résonnent lourdement dans le vide, et mes vœux tournent comme des vautours autour d'un feu qui ne réchauffe personne, et n'étanche rien d'autre que ma soif de billes fondues par la terreur et l'effroi.

Dans ma vie, j'ai été foudroyé une fois. Et je crois que depuis je rejoue ce triste moment en boucle. Comme un taré enfermé dans sa propre partition. Les notes saignent et éloignent les gens. C'était un coup de foudre, mais ça n'était pas de l'amour. La même fascination. La même obsession. Mais ce n'était pas l'amour qui me regardait, c'est moi qui regardait l'amour partir, loin de moi, dans le soleil couchant, dans la nuit, elle magnifiait le paysage comme jamais.
Comme un tableau que je ne toucherai jamais. Un tableau que l'on déroule, un tableau qui s'en dépouille, avec ses billes qui nous enroulent, qui disparaissent et nous laissent seul avec notre toilé déchirée.
Cette beauté. Ce déchirement amère dont mon cœur se délecte encore.
J'ai peint des mots d'amours sur les murs de ma folie, et ils se sont desséchés.
Je peins, je peins, et je peins encore. Des saignements sans explosion. Des complaintes sans bruit. Mais on inverse jamais le déroulement du temps.
Tout est fini, et pourtant, mon cœur bat toujours https://image.noelshack.com/fichiers/2020/12/6/1584753959-picture-20200321-021258831-removebg-preview.png

Le 22 février 2024 à 02:04:40 :
Ferme la

Tu as oublié le mot magique desunyan https://image.noelshack.com/fichiers/2022/38/6/1664029594-malheureuse.jpg

On se sent poète c'est pas trop mal écrit clé
je vais me regarder un porno ou une femme se prendra des tartes dans la gueule, cracher dessus et enculer à sec. ça me lavera le cerveau de toutes ces niaiseries :malade:

Le 22 février 2024 à 02:10:12 :
On se sent poète c'est pas trop mal écrit clé

J'ai juste pris l'habitude d'écrire à cause de la déprime, c'est à voir comme un soulagement, et non pas comme une quelconque volonté d'en faire autre chose, mais merci https://image.noelshack.com/fichiers/2020/49/6/1607179275-paimon.png

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Données du topic

Auteur
9Caca-AKB48
Date de création
22 février 2024 à 02:02:27
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