le milieu hospitalier
j'étais hikikomori (harcèlement, environnement scolaire qui va pas du tout, j'allais plus en cours), puis avec mon accord j'ai fait deux ans en asile de fou (en tant que patient), pour dépression nerveuse, anxiété généralisée, phobie sociale
Dans une unité pour zinzins légers (pas de fous violents en théorie, pas de fous dangereux en théorie, pas de fous FOUS en théorie) il y avait également des profs qui venaient faire cours c'était cool j'avais accès à des cours seul à seul, et j'étais nourri et logé dans un environnement carcéral
Shooté aux drogues abruti au point où j'arrivais plus à lire de livres ou boire de l'eau sans trembler (ça devenait compliqué) la mort intellectuelle le traitement que je prenais sans faire de reproches bien sagement, j'avais droit à 15 minutes de sortie par jour (il faut impérativement remplir une feuille signalant qu'on part se promener et en informer les inf, si possible alors qu'ils sont en salle de transmission depuis longtemps, éviter de sortir avec qqun du sexe opposé quoiqu'on a le droit de sortir à deux (trois maximum) sinon les inf me faisaient des commentaires en pensant que je voulais coucher avec alors que non c'était une pote) en 15 minutes j'ai pas le temps d'aller à la librairie de l'hp sans passer devant des unités avec des toxicos ou des mecs violents/agressifs donc je pouvais prendre un détour mais pas le temps de rentrer en moins de 15 minutes (j'ai été mis en chambre d'isolement, les murs plafonnés avec du coton là pour être rentrer en retard une fois), du coup je sortais juste pour marcher un peu au même endroit, la même promenade et toujours seul
Ca m'a aidé à sortir un peu de mon EXTREME timidité, à devenir un peu plus autonome, à être moins anxieux mais niveau déprime ça a empiré les choses, j'étais suicidaire pendant plus d'un an après l'hp
les établissements psychiatriques sont un fourre-tout sans aucune logique dans laquelle pour simplifier toute l'individualité de la personne disparaît et on met tout ça sous l'étiquette TARAX en droguant aux antidépresseurs/anxiolytiques/neuroleptiques tout le monde sans trop réfléchir (le même traitement pour la majorité des patients tercian ou paroxétine avec parfois des médocs en si-besoin pour l'angoisse pour les anxieux)
j'étais avec des ingé en burn-out, des gens venant de perdre un proche et ayant pas tenu le choc, des ados un peu bizarres malaisants avec une sexualité spéciale, des anorexiques squelettiques (une avec un corps j'avais jamais vu ça, même en tapant anorexique sur google vous verrez jamais qqchose qui se rapproche de ce que j'ai pu voir, il y en avait une autre parano qui s'imaginait que les cuisiniers mettaient des trucs sales dans la nourriture, pendant les repas elles coupent, découpent, redécoupent, reredécoupent la nourriture et stockent autour d'elles, les infirmiers sont à côté et disent rien, ils attendent et les repas durent une heure et demie à chaque fois, elles en mangent la moitié) des dépressifs intenses ou suicidaires (je les aimais bien, plus cultivés que les autres, il y avait un jeune scientifique qui avait fait une TS en se sentant foirer ses études dans un crous de merde, il y en a plusieurs dont j'ai appris la mort par suicide), des femmes violées très gentilles pas folles mais violées qui parfois se scarifiaient par haine d'elles, il y avait un schizophrène ultra violent qui avait piqué un couteau j'ai dû le cafter aux inf j'ai cru que j'allais mourir (il voulait se scarifier pas d'inquiétude on m'a dit en gros, il est ensuite resté dans l'unité où j'étais, ils l'ont pas mis ailleurs), un autre bipolaire a eu une crise de rage et a brisé mon échiquier (j'avais un échiquier), un type bizarre derrière en retard intellectuel alors que j'allais voir une psychologue me suivait dans les couloirs et parlait tout seul, insultait dans le vide, j'étais trop shooté aux anxiolytiques et défoncé généralement par mon traitement et trop timide maladif pour ne serait-ce que lui dire "pars, va t'en, va emmerder qqun d'autre" (dieu merci, la psy a entendu ce type, a ouvert la porte, a haussé la voix, m'a protégé en lui disant de me laisser tranquille, et m'a accueilli dans sa pièce et a fermé la porte), un autre gars en retard intellectuel dans ce qui faisait office de salon une fois se masturbait en face des femmes ayant souffert d'un viol et qui prenaient leurs tisanes en ma compagnie on jouait aux échecs sur mon échiquier à moitié détruit
