Voilà on va mettre les pieds dans le plat : je veux me suicider. Qu'importe si cela est un tabou, c'est ma réalité et non la seule à traverser pour des milliers de personnes.
J'ai pleuré toute la journée, c'est une première fois
J'ai reconduit ma soeur, c'est une première fois
Je suis son bureau des pleurs depuis quatre ans. Que cela soit pour ses études, pour son concours de professeur des écoles echoué une première fois (réussie une seconde fois en étant seconde du département), pour son stage, pour désormais son statut depuis trois ans. Aujourd'hui à la reçu de son pavé sur Snapchat, se plaignant de l'harcèlement morale une fois encore induite par son statut par ses collègues, pour la première fois en des années : Je lui ai dit que c'était trop pour moi, que j'enregistrais le message et que je le lirai plus tard ... forcément je l'ai lu; alors je lui répondrai plus tard. J'aimerais, pour une fois, la conseiller d'en parler à son mari plutôt qu'à moi. L'on verra ce que donne notre appel de ce soir, bref.
Je vais me pointer chez mon médecin traitant qui ne m'a pas vu depuis deux ans, je vais lui dire, lui qui savait alors la situation de mon père, décédé depuis, que je veux me suicider et qu'il est mon dernier rempart. Je vous tiens au courant si cela vous intéresse, mon manteau et mes bottines sont enfilés je pars ... nous ne sommes pas en consultation libre, alors je vais demander à sa secrétaire cinq minutes de son temps en lui expliquant la situation : Elle comprendra, très largement. Mon médecin, lui, est venu chez moi il y'a une année pour piquer mon père ... alors je pense, je sais, qu'il sait, ce qu'il en est, je vais me livrer.
