Je suis hikikomori/chômeur (qqun qui sort peu ou pas de chez lui il y en a des millions au japon) je vais bien, juste un témoignage techniquement je me promène en forêt de temps en temps, je vis avec ma mère qui m'aime bien et mon beau-père qui m'aime bcp, je suis allé me promener un bon moment là aujourd'hui qques heures et ça m'a fait un bien fou je savais même pas qu'on était en hiver c'est dire à quel point j'en avais besoin je suis allé courir là j'avais non ironiquement pas fait ça depuis un an, avant j'allais dans un club d'échecs et je sociabilisais j'ai un très bon ami là bas, daniel, un retraité de ma ville que j'aime bcp on a fait des tas de parties d'échecs ensemble, plus le temps passe plus je m'isole, plus je m'isole plus je souffre de solitude, d'ailleurs si des gens veulent jouer aux échecs ce serait avec plaisir !
Aussi j'ai des antécédents psychiatriques (dépression nerveuse, phobie sociale, anxiété) et j'ai terminé dans un hopital il y a euh 4/5 ans je suis arrivé j'étais bien traité, on a bien pris soin de moi, nourri, logé, on m'a aidé à avancer à me débarrasser de mon incapacité totale à discuter avec qqun et difficultés à regarder les gens droit dans les yeux, avant d'y aller bah j'allais pas bien du tout je sortais plus de chez moi, des idées noires j'avais connu une fille au lycée qui se faisait harceler quotidiennement, quand j'allais en cours je voulais pas la voir, j'étais trop fatigué de la voir pleurer qu'on soit cruel avec elle puis j'ai arrêté d'y aller, parce que c'était bien ma seule amie cette ado elle m'avait indiqué où étaient les salles de cours quand j'étais arrivé en seconde, je séchais les cours je vivais reclus hikikomori pendant des années puis j'avais perdu l'appétit plus d'énergie plus de force en moi plus rien, je devenais maigre, je n'aimais pas mon visage, je me trouvais laid oui je parlais à personne au lycée j'étais au fond du trou avant d'arriver à l'hopital
j'y ai fait de bonnes rencontres je dois avoir le numéro de l'hopital et j'hésite à leur demander par moi meme si je devrais pas y retourner pcq je déprime un peu ouais
Il y avait:
- Des professeurs, il y avait d'excellents professeurs qui étaient là pour m'apprendre des trucs, un gros prof de maths qui m'avait offert des chocolats en cours, un d'histoire qui m'avait parlé d'israel, un de philo qui m'avait parlé de la pensée grecque, ils m'avaient donné des cours que j'adorais en 1v1
- le médecin psychiatre était adorable, il avait vu comment j'étais je suis arrivé dans son unité j'étais pas bien, j'étais blanc comme un linge, je pesais plus rien, je posais ma main sur mon bras et je fixais le sol, il m'a dit "bienvenu chez nous", j'avais vu une fille qui était au fond du trou à l'hopital elle souffrait de troubles alimentaires elle aussi, elle m'avait parlé une fois on était à une table que tout les deux dans cet hopital, de ses bouquins préférés un roman d'amour, elle m'avait donné une liste de livres à essayer, elle aimait aussi euh U2 les irlandais, j'avais dit à la psychiatre que bah j'avais parlé avec qqun de bouquin pendant plus d'une heure ou deux et que ça m'était probablement jamais arrivé de ma vie même l'infirmière était surprise parce qu'au début j'étais muet, pendant longtemps elle était fière de moi d'ailleurs elle a dû le dire au reste de l'équipe soignante car une autre fois bah le psychiatre il m'avait dit "aimerais tu qu'on aille à la biblio de l'hopital ?" oui oui, je l'avais dit à machine-roman d'amour d'ailleurs puis hop il m'emmène et je marche avec lui c'était vers la fin de mon hospitalisation il disait qu'il aimait Mankell, Indridasson, les polars scandinaves (j'avais dit j'aimais bien euh john dickson carr) puis il aimait banksy le psy, et euh le gars avec warhol afro-américain basquiat il aimait l'art moderne (je suis plus art ancien d'ailleurs, le psy de l'hp il surkifferait howard oakley, il le connaissait pas je lui en avais pas parlé ni à personne qd j'étais en services jeunes adultes dépressifs etc, j'étais tout timide, il adorerait jean mineraud un youtubeur qui parle peinture), mon ancien généraliste avait écrit un livre d'ailleurs il s'appelait jeu d'ombres oui comme le film là sherlock holmes, ça se déroulait sur une île et c'était encore un polar à croire que tout les toubibs que je croise kiffent les polars, aussi il avait des oiseaux dans son cabinet et puis même une tortue enfant il me l'avait dit
- Une libraire une libraire, une librairie à l'hopital, des livres d'art j'y lisais des livres avec une pauvre femme qui était là pcq un gars l'avait violé je crois
- Une fille d'un médecin qui avait loupé la paces elle était très maigre, trop
-la libraire, une fille qui écrivait des poèmes sur la nature inspirés par mary oliver et hélène dorion la littérature
une fois j'allais chez la psychologue je vous jure que je mens pas un gars me suivait en parlant tout seul ouais, moi j'étais sous neuroleptiques, à l'époque par peur d'autrui et un type se met à marmonner derrière moi j'allais chez la psychologue tout seul, il y avait pas d'infirmiers/infirmières pour me protéger quand j'allais la voir j'étais seul, personne juste un couloir et ce type derrière moi je veux pas me rappeler de lui alors que je me rendais bien sagement chez la psychologue qui avait été obligée la psychologue est venue lui dire "Bon monsieur X vous allez partir et laissez mon patient tranquille !" de manière autoritaire (je vous le jure ça m'avait rassuré à mort elle avait pris ma défense), forte et profondément rassurante, maternelle, elle était excellente je la connais très bien cette psychologue, je lui serrais la main à chaque rdv une fois elle m'avait prise dans ses bras ouais je crois ouais, j'avais fait un calin à la psychiatre aussi à la fin
Après l'hospitalisation euh bah j'ai plus revu ni gardé contact avec les soignés/soignants etc
mais j'ai rejoins un club d'échecs, des rencontres au club, un ami Daniel sinon il me parlait de sartre, camus, m'avait appris des ouvertures, m'avait fait rire, m'avait fait sourire, j'étais ami avec lui, je m'en sortais puis je faisais du sport, je guérissais de ma déprime
Et là je déprime un peu
