Souvent détenteur de SNEAKERS, consommateur de UBEUR EAT et client d'AMAZOUNE, le jeune égaré du XXIeme n'hésite pas à graver dans sa chair sa médiocrité à l'aide du TATOUAGE.
L'évolution des catégories sociales touchées par cette forme de scarification est porteuse de sens. Il y a encore un demi siècle, cette pratique était réservée aux marges de la société : Marins de haute mer, Prisonniers derrières de hauts murs, Légionnaires. Quoi de plus révélateur de la fin de la civilisation lorsque la barbarie devient la norme, et lorsque la norme devient l'exception
Car le gribouillé moderne, tel lui même, marmot, lorsqu'il barbouillait un mur à l'aide d'un Crayola, croit bien d'afficher le vide qui lui passe par le crâne sur son épiderme. Le jeune moderne, traitant celui qui a réussi de Boomer, et se plaignant d'une précarité économique fainte, ne regarde pas à la dépense lorsqu'il s'agit de payer 800e pour "Une pièce"
Le tatouage est un effet de mode, doté d'ondes qui elles même sont des modes. Quoi de plus ridicule que d'adhérer à une mode qui part définition est temporelle, que manière éternelle en les gravant sur sa peau ? Celui qui s'est tatoué un tribal, un attrape rêve, une Maxime latine mal orthographiée, est aussi ridicule que celui qui portait des baggies au tournant du millénaire, ou des sneakers bariolées actuellement, sauf qu'en plus il le fait pour toute la vie.
À l'heure où l'image a remplacé l'écrit, et où les capacités d'introspection et de réflexion ont atteint un nean considérable, le jeune est obligé de marquer sur son corps, tel une secrétaire griffonne un post-it, les choses qui le traversent par la crainte non pensée de l'oublier.
Post avant :
Les celtes faisaient ça
On fait ce qu'on veut
Puceau
T'as pas de vie