"Madame, c'est vrai que si quelqu'un meurt on a tous notre diplôme ?"
Le 25 mai 2024 à 17:14:41 Dark-63 a écrit :
Bah, pourquoi ma partie 3 a sauté et pas la 2 bon sang ?
ça ?
Tandis que le comte Noctus s'enfermait dans un silence relatif, songeant aux propos tenus par l'enfant, le prince royal ourlait un léger sourire, et sire Pierre, parcouru d'un sentiment mêlé d'indignation et d'orgueil, fronçait les sourcils en le dévisageant
Le 25 mai 2024 à 18:40:49 :
Astucieux comme choix pour le marquis Glücke.
_________________________________________________Un vrai plaisir à déguster ces chapitres, chaque occurrence étant plus savoureuse que la précédente à mon humble avis.
+ Vas-tu supprimer les trois qui restent pour tout reposter ?
Je pense que je ferais ceci quand je rentrerais du taf, et merci bien cher confrère
Le 25 mai 2024 à 18:45:38 Dark-63 a écrit :
Le 25 mai 2024 à 18:40:49 :
Astucieux comme choix pour le marquis Glücke.
_________________________________________________Un vrai plaisir à déguster ces chapitres, chaque occurrence étant plus savoureuse que la précédente à mon humble avis.
+ Vas-tu supprimer les trois qui restent pour tout reposter ?Je pense que je ferais ceci quand je rentrerais du taf, et merci bien cher confrère
Le 25 mai 2024 à 17:11:47 pantomimes a écrit :
Sommaire du spin off de Dark Presto SVP
Quelque chose a piqué ma curiosité
LES CONTES ET LÉGENDES DE PADÉRIE - PAR Dark-63 :
PARTIE 1 : L'ÉTOILE BRILLANTE
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1238273564
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1238375324
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1238375380
(Mise au point : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1238383092 )
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1238553660
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1238553772
(Récapitulatif des personnages et de la généalogie :
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1238623036
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1238623492 )
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1239619556
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1239619580
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1240281836
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1240281916
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1240281972
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1240357524
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1240357564
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1241146676
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1241146740
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1241146876
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1241351180
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- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1241351212
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1241749404
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1241749540
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1241749588
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1243167132
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Le 25 mai 2024 à 18:12:34 captain_cid31 a écrit :
- Monsieur Bartels, je ne savais pas que vous étiez dans notre belle ville
Hahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahaha espèce de sale petit...
Le 25 mai 2024 à 18:57:21 captain_cid31 a écrit :
En attendant...Le 25 mai 2024 à 17:11:47 pantomimes a écrit :
Sommaire du spin off de Dark Presto SVP
Quelque chose a piqué ma curiositéLES CONTES ET LÉGENDES DE PADÉRIE - PAR Dark-63 :
PARTIE 1 : L'ÉTOILE BRILLANTE- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1238273564
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1238375324
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1238375380(Mise au point : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1238383092 )
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1238553660
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1238553772(Récapitulatif des personnages et de la généalogie :
- https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1238623036
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- Attendez un peu, vous avez passé toute la bataille à picoler ?
- ... C'est une façon de voir les choses ouais
- Venant de vous, c'est assez décevant, je dois dire
- Eh oh, ça va hein ! J'avais une mission et je l'ai réussi, y'a eu aucun blessé vers moi !
- Et la surveillance de Talia ?
- ... Vous me faites chier en vrai, j'ai envie de me casser là
- Azy igo, prends ça
- Qu'est-ce que...
- C'est des champignons spéciaux
- Ah non, pas de ça, je vous interdis de...
- OH BORDEL ! JE VOIS DES COULEURS !
- C'est super efficace votre truc
- Les gars, vous vous êtes gourés, c'est pas la bonne dose
- Non de...
- Mais, remettez votre pantalon !
- HÉLICOBITE !!!
- Je suis traumatisé
- Merde, le gamin, cachez-lui les yeux !
- Pas mal la taille, un vrai orc, attends je montre aussi
- Non, pas ça !
- ... Je présume que je peux conter la suite en attendant que tout redevienne comme avant, n'est-ce pas ?
------
- Sortilège blanc, soin mineur
Par l'entremise des mains du serviteur divin, une lumière étincelante et bienfaisante se déversa sur le bras de Katrine, l'apaisant et la libérant de son tourment. En un clin d’œil, elle récupéra la pleine mobilité de son bras, comme si cette blessure n'avait jamais existé
- Je suis surprise que vous connaissiez la magie sacrée, je ne l'aurais pas pensé
- En vérité, depuis que Jean XIV Paderius a entrepris la purification en profondeur des religions, que les routes sont devenues un lieu de sécurité accrue et que la nouvelle génération se désintéresse de plus en plus de l'étude de cette forme de magie, nous sommes de moins en moins nombreux à maîtriser cet art sacré
- Euh, oui, si vous le dîtes
- Pardonnez-moi, j'ai tendance à répéter mes leçons de théologie avec ferveur et dévotion Profitez de la fête dès maintenant, votre bras est rétabli et semble comme neuf !
À l'issue des hostilités, les habitants du village éprouvèrent le désir de donner un grand festin en l'honneur de tous. D'après eux, bien que leur influence ne s'exerçât jamais de manière explicite, les brigands étaient à l'origine de désordres dans les parages, troublant significativement leurs affaires. Animés d'une reconnaissance sincère, les villageois aspiraient à exprimer leur gratitude à la troupe de Mirodius, qui les avait délivrés de ces indésirables fauteurs de troubles
De monumentales tables furent dressées sur la place centrale du village, et les femmes s'activèrent à la préparation des mets de chasse ramenés par les hommes des alentours. Ce fut seulement une fois cette tâche accomplie qu'ils se mirent en quête des fûts de vin cachés dans la cave de l'église du bourg
Sous l'impulsion de leur joie de vivre, les enfants mettaient tout en œuvre pour égayer leur environnement en se lançant dans des danses enflammées, des activités ludiques et des mélodies enchanteresses. Incapable de dissimuler son essence d'artiste, Dion avait fait ériger par un groupe de fan une petite scène au cœur de ce tumulte, et, armé de sa guitare, il entama une succession de mélodies ensorcelantes
- Merci, je tâcherais d'en profiter Mais avant cela...
Avec une démarche résolue, la dame portant une armure s'approchait d'un Mirodius étendu sur un banc, son visage blême et sa bouche à proximité d'un sceau, où il pouvait évacuer l'excès d'alcool qui empoisonnait son être
- Mirodius imbécile ! Tu n'avais qu'une mission et tu as réussi à échouer !
Avec effort, le jeune homme releva lentement sa tête et, dans un combat acharné contre le vomissement, il dévisagea Katrine
- Techniquement, ma mission est un succès
- Comment expliques-tu que Talia, que tu avais pour responsabilité de surveiller, se soit jointe à nous pendant le combat ?
- J'suis pas un monstre qui empêche les gens de sortir faire c'qu'ils veulent, au moins y'a pas eu de blessés
- Dis cela à Titouan, qui s'est fracturé la jambe à l'église, tandis que nous t'avons découvert endormi, en train de comater avec tout l'alcool que tu as bu, dans la cave en compagnie de deux moines
- Eh oh ! J'vais pas faire le boulot des parents de garder leurs marmots maintenant ! Et puis je...
Dans un mouvement brusque et empreint de maladresse, le meneur des aventuriers remit le sceau qu'il chérissait tant devant son visage, déversant une nouvelle fois son estomac et ses entrailles
- Imbécile ! En même temps, quelle idée de boire trois tonneaux de vin dès le matin... Aller, ça va bien se passer
Avec une caresse apaisante, la jeune femme parcourut le dos du chef des aventuriers de sa main, offrant un réconfort subtil alors qu'il se débarrassait avec abondance de ce qui le tourmentait
Devant la scène, le Père Vinz, animé d'une détermination soudaine, s'apprêta à s'approcher d'Alfred, qui, à l'écart de la foule, était installé à une certaine distance, un verre de vin à la main
- Ai-je réussi à apaiser vos souffrances grâce à ma magie sacrée ?
- Oui, votre art me laisse sans voix, mon cher Père. Je savais les médecins des Noctus habiles et compétents, mais je n'imaginais pas qu'une personne de condition d'aussi basse que vous puissiez en être capable
- Mon cher enfant, sachez que vos paroles résonnent profondément dans mon âme, malgré la nuance de dédain que je perçois, sans doute inconsciemment En vous exprimant auprès de personnes non-nobles, il est important de garder à l'esprit que nous sommes tous des êtres humains, dotés d'une dignité et d'une sensibilité égales Ainsi, traitez-les avec la même déférence et la même attention que vous accorderiez à un noble, car les blessures d'amour-propre peuvent être aussi douloureuses pour l'un que pour l'autre
- Mon Père, soyez certain que je ferai preuve de la plus grande circonspection dans mon expression orale, je vous serais reconnaissant de ne pas y accorder d'importance
- Pas d'inquiétude, je vois bien comment vous vous comportez avec justesse envers les villageois
- Un noble se doit d'être juste et bon pour les autres
- Vous savez, il n'est pas nécessaire que vous m'accompagniez jusqu'à Flucke si telle n'est pas votre volonté Que ce soit frère Anthony ou frère Bruno, ils peuvent vous aider à traverser la frontière pour rejoindre la principauté libre de Frostval
- Je tiens à vous informer, mon père, que la parole donnée par un Lygnia est sacrée. J'ai pris l'engagement de vous assister, vous et Talia, dans votre quête. Vous pouvez compter sur ma présence jusqu'à la conclusion de cette aventure
- Très bien, merci beaucoup Alfred, que le seigneur de la lumière vous bénisse
- Les étoiles guident mes pas, mon Père
Après avoir abandonné Alfred à sa propre compagnie, Vinz s'engagea sur le chemin de quelques habitants désireux de s'entretenir avec lui. Tandis qu'il s'évertuait à dissiper leurs inquiétudes, le représentant du dieu de la lumière n'avait d'autre but que de retrouver la trace de la jeune Talia
L'affliction causée par le décès de son frère, aussi méprisable fut-il, exigeait d'elle un réconfort que seul le clerc pouvait lui offrir avec bienveillance. Ce n'est qu'après avoir calmé les esprits des villageois pendant plusieurs minutes que le prêtre aperçut la jeune blonde, seule et assise au pied d'un chêne vénérable, loin de l'agitation de la fête
Le colosse, animé d'une grande douceur, prit place à ses côtés sans un bruit, scrutant son visage avec une attention tranquille et respectueuse. Il désirait qu'elle s'ouvre à lui naturellement, il était résolu à ne pas la brusquer en accélérant le cours des événements
Ayant essuyé ses pleurs, la jeune femme redressa la tête vers son sauveur, dans un mouvement plein de dignité et de reconnaissance.
- N'est-ce pas terrible de verser des larmes pour un tel individu, qui a commis des meurtres et pratiqué l'esclavage ?
- Je m'abstiens de juger autrui, car je crois que seul le Créateur de toutes choses en a la capacité et la légitimité Toutefois, En tant qu'être humain, je pense qu'il est normal et même béni de laisser couler ses larmes pour un être cher. Que ton cœur se libère de toute culpabilité, ma fille
- Il est possible que vous ayez raison, mais je ne peux m'empêcher de me rappeler toutes les victimes que nous avons malheureusement touchées, mes frères et moi Se mettre à le pleurer serait une insulte envers tous ceux qui ont souffert
- Accordez-vous de la patience, mon cher enfant, car le pardon et la guérison découlent du temps et des efforts déployés
- Malheureusement, il se peut que nous manquions de temps, mon Père. À partir du moment où Ronan sera informé de ce qui s'est produit ici, il cherchera à se venger
- Il est urgent de chasser les ténèbres qui assombrissent cette terre et de laisser entrer la lumière divine, c'est pour cela que nous partirons ce soir pour Flucke
Il peinait à maintenir sa conscience, les coups violents qu'il avait encaissés et le sang qui s'écoulait généreusement de ses plaies ne contribuant pas à son réveil. Pourtant, une seule étincelle de conscience le maintenait éloigné des profondeurs insondables de l'inconscience
- S'il vous plaît, je vous dis la vérité... Ne leur faîte pas de mal
- Tu oses me faire croire que mon frère et son équipe ont été massacrés par quatre individus sortis du trou du cul du monde ? C'est inacceptable !
Tandis que Conan, colosse musculeux et redoutable par son imposante carrure, inspirait la crainte, son frère jumeau, quant à lui, était d'une tout autre trempe. Bien qu'il fût nettement plus petit que la majorité de ses congénères masculins, Ronan n'en demeurait pas moins un être dénué de toute agressivité, loin de là
Au sein de sa famille, il était réputé pour être le plus périlleux, le plus vicieux et, assurément, le plus sanguin. Il était inébranlable dans sa conviction de démontrer cette vérité à tous les hommes réunis en ce lieu. À peine eut-il appris la déconfiture de son jeune frère qu'il envoya prestement des hommes en quête d'informations. C'est au cours de leur voyage qu'ils tombèrent nez à nez avec l'un de ses lieutenants, lequel donnait l'impression d'avoir pris la poudre d'escampette
L'ordre fut donné de le ramener à la base des bandits, lui et toute sa famille pour y subir un interrogatoire approfondi. Sans équivoque, les propos du proscrit ne rencontraient aucun écho favorable auprès du chef de la confrérie
- Mais c'est la vérité, je vous le jure chef !
- Je vais te dire les choses telles qu'elles sont, toi et tes crétins de camarades avez trahi mon frère en le livrant aux autorités ou à une bande rivale, et tu essayais de te réunir avec ta famille pour vivre paisiblement avec l'argent que tu as reçu
- Non, ce n'est pas cela...
- Tu as vraiment le culot de me dire que ce que tu as fait est mieux ? C'est tout juste incroyable ! Un prêtre, un troubadour et deux chevaliers sans origine connue ont réussi à battre une soixantaine de gars endurcis ! Tu te foutrais pas un peu de ma gueule ?!
- Papa, j'ai peur...
- Ne t'inquiète pas, tout va bien se finir
- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Tout ne peut pas simplement "bien se finir" ! Est-ce que tu réalises à quel point c'est douloureux de perdre quelqu'un qu'on chérit ?
- pitié messire
- Ta gueule bordel !
Dans un accès de rage, il abattit son poing sur la femme, la faisant heurter violemment le sol de la tête. Un ruisseau cramoisi se mit à déferler sur le dallage de cette sombre salle, en synchronie avec l'amplification des sanglots de l'enfant, tandis qu'un mutisme de plomb régnait, imperturbable, en dépit de la présence d'autres bandits qui regardait la scène avec dégoût et peur
Bien loin de se limiter à une seule brutalité, une succession de coups de pied frappa sans relâche le corps sans défense de la femme, provoquant chez elle des hurlements de douleur à faire frémir
Une fois qu'il jugea qu'elle avait enduré assez de souffrance, Ronan mit un terme à ses assauts, permettant à la femme de reprendre son souffle, alors qu'elle gémit sous la douleur insupportable
- Ouin ! Maman !
- Je vous garantis que ce que je vous dis est vrai Allez-y, infligez-moi ce que vous voulez, mais s'il vous plaît, laissez-les tranquilles
- Attends... Tu oses me donner des ordres ? À moi ?
- Non, c'était une supplication, je vous le jure !
- Ouin !
- TU TE FOUS DE MA GUEULE ?! Art de la guerre, surpuissance !
Pris d'une rage folle, le chef des malfaiteurs s'empara de la jambe de l'enfant et le propulsa violemment contre le mur le plus proche, provoquant l'éclatement de sa tête sur le choc. Le paternel du jeune garçon resta sans voix, complètement abasourdi, pendant que sa femme s'abandonnait à une pluie de larmes
- Bordel, enfin du calme
- Aaaaah ! Lissandre !
- Ferme-là ou tu vas le rejoindre !
- ... Espèce de connard de merde, va te faire foutre !
- Toi d'abord
Après avoir extirpé deux objets qui s'apparenteraient poings américains dans un autres monde et les avoir glissés à ses doigts, Ronan s'approcha de son ancien subordonné et lui porta plusieurs violents coups de poing au visage, tandis que la femme, témoin impuissante de la scène, dévisageait avec effroi les deux protagonistes
Bientôt, le sol se trouva maculé de sang et de lambeaux de chair, tandis que le corps sans vie du malandrin gisait à terre. La disparition tragique de son conjoint et de leur enfant unique avait laissé la femme dans un tel état de choc qu'elle en avait perdu la parole, comme si les mots eux-mêmes s'étaient tus en signe de deuil
- Emportez-la avec les autres, on la cédera aux prochaines enchères clandestines, bordel !
- Oui chef !
- Vous n'êtes que des sales monstres !
Dans l'obscurité d'un recoin de la pièce, enchaînée dans une cage, l'orc arborait fièrement sa posture, ses yeux débordant de mépris pour le chef des brigands
- Merde alors, cette peau verte me traite de sale monstre ! Je rêve ou quoi ? Elle se fout de qui, elle s'est regardée ?
- Tu es pourrie de l'intérieur, c'est une certitude, et quand je pourrai enfin me venger, je te viderai comme le porc sale et méprisable que tu es
- Sérieusement, j'ai juré de ne pas te toucher, et pourtant, je dois constamment lutter contre l'envie de le faire... Mais tu me casses les couilles d'une force ma belle ! Apportez-la-moi, elle va constater ce que ce porc a dans son pantalon !
Plusieurs brigands se dirigèrent vers la femelle orc, défaisant les verrous de sa prison avant de la saisir avec brutalité. Loin de subir sa condition, la peau verte mordit férocement l'une des mains d'un malfrat insuffisamment attentif, lui arrachant un doigt en guise de trophée
Avec une détermination sans faille et une persévérance à toute épreuve, les bandits réussirent à mener la captive, qui s'entêtait à ne pas se laisser faire, jusqu'à leur chef. Ils parvinrent à la faire plier devant le terrible dirigeant de la bande de brigands, alors qu'il exhibait un rictus suggestif en observant la jeune orc
- Si tu oses...
- Je vais me gêner
- Assez !
Chaque personne présente dans ce lieu obscur et souterrain ne put s'empêcher de se retourner pour observer l'arrivée de cette silhouette inattendue. L'individu à la capuche, marchant d'un pas décidé, se fraya un chemin jusqu'au meneur des voleurs, se tenant à présent auprès de la prisonnière
- Cela ne faisait pas partie de notre arrangement, il est absolument indispensable qu'elle soit vivante et sans dommage !
- L'accord a été modifié, mon frère a été tué et j'ai besoin de me venger !
- Écoute-moi, sac à merde, je m'en balance complètement de ton frère ! C'est à cause de lui et de sa bande de crétins qui ont traversé la moitié du marquisat que je dois gérer une situation catastrophique !
- Attention à ce que tu dis
- Silence ! Et tout cela pour quoi ? Vous n'êtes même pas capable de récupérer votre agaçante sœur, c'est scandaleux !
- Conan a été trahi, et crois-moi, je suis furieux ! Je vais régler ça personnellement et ramener Talia à la maison
- Arrête de parler de trahison, il a juste perdu face à un adversaire plus fort ! Est-ce que tu as déjà entendu parler de Benjamin Alain, connard ?
Le silence se changea en un tumulte animé, alors que les malfaiteurs s'entretenaient avec fébrilité et que leur agitation s'accentuait à la seule mention du nom du redresseur de torts de la couronne. L'animation était si vive que Ronan, dans un geste de domination, poussa un rugissement effrayant, à l'image de celui du lion, pour imposer le silence à tous ses hommes présents
- Franchement, qui n'a jamais entendu parler d'un des Quatre Hérauts de Paderi ? Qu'est-ce qui te prend de prononcer son nom ?
- Figure-toi, abruti, que mes gars ont repéré cette tragédie sur pattes tout près de l'endroit où ton frère est passé. Il est fort probable qu'ils se soient rencontrés et que ton débile de petit frère se soit fait massacrer par lui !
- Oh le fumier, je vais le massacrer...
- Tu ne vas rien faire du tout ! Il est trop fort même à nous tous. Je vais m'assurer qu'il soit banni de notre territoire, mais en attendant, nous avons besoin de quelqu'un qui puisse le battre ou, à tout le moins, lui infliger des blessures importantes pour que nous puissions nous en charger par la suite
- T'as une idée ? Il y a peut-être deux ou trois mercenaires qui pourraient rivaliser avec lui, y compris un qui aurait déjà eu un affrontement avec lui dans un bar, Mitrodius je crois
- Je sais déjà à qui je vais faire appel
L'homme au manteau sombre, dont la capuche rouge flamboyait dans l'obscurité, lança un regard fugace vers l'orc qui enrageait assise par terre
- Tu plaisantes, tu n'as pas l'intention de la lui rendre ? Elle est cette foutue monnaie d'échange qui permet à nos convois de passer sans encombre sur le territoire orc ! Si tu oses la restituer à son père, c'est une boucherie assurée pour nous !
- Qui sait, peut-être que grâce à un coup de chance, lui et ses camarades arriveront à affaiblir Benjamin Alain, voire à se battre jusqu'à la mort entre eux
- Je n'ai absolument aucune confiance en ces maudites peaux vertes, ce sont encore et toujours des barbares !
L'homme au capuchon, après avoir longuement délibéré, décida de se taire, comme pour mieux dissimuler ses intentions. Il fixa avec une attention muette le corps sans vie du malfaiteur, qui n'était plus qu'une masse informe, rendant vaine toute tentative d'identification. Son regard se posa ensuite sur la dépouille immobile du jeune garçon, dont les yeux étaient exorbités, arrachés de leurs orbites par la violence de l'impact
Les palefreniers et les autres domestiques s'employaient avec diligence à ce que tout soit prêt pour le voyage imminent. C'est au dernier moment que le souverain, sous l'influence du baron Farilys, modifia leur itinéraire initialement prévu pour Falia, et opta pour une destination inattendue : le domaine des Glücke
L'attelage conçu pour les chaleurs du sud dut promptement céder sa place à des accessoires mieux appropriés à la configuration du domaine des marquis, niché au nord-est. Tout cela devait être mené à bien en l'espace de quelques heures seulement, car la longanimité n'était pas le fort du souverain, qui voyait son impatience croître de minute en minute
- Ah, Majesté vous voilà enfin Vous avez réussi à faire changer d'avis votre père ?
- Malheureusement, mon cher Pierre, il s'avère que cette action émane du baron Farilys et non de ma propre initiative
- Il est clair que se débarrasser de ce serpent nuisible sera un défi
Les deux hommes, s'engageant sur le pavé majestueux de la cour, laissèrent derrière eux les serviteurs affairés à leurs devoirs respectifs. S'éclipsant discrètement vers un endroit isolé des écuries, ils veillèrent à ne pas être dérangés dans leur échange verbal
- Auriez-vous des renseignements à partager au sujet de l'affaire Lygnia ?
- Nous sommes en mesure de confirmer qu'Alfred Lygnia est bel et bien dans le marquisat et qu'il entame son trajet vers Flucke. L'agent PV-13 assure une surveillance étroite sur cet individu et son groupe d'accompagnateurs
- Fort bien, nous saisirons l'occasion de notre visite à Flucke pour rechercher et interroger le jeune Lygnia, qui, je n'en doute pas, nous apportera des informations cruciales sur cette succession calamiteuse
- J'ai bien compris votre volonté de clarifier les événements, néanmoins, selon l'avis de l'agent IG-88, la situation actuelle à Pendragon est plutôt stable. De ce fait, je vous recommande de ne pas intervenir davantage dans cette affaire
- Considérez-vous comme admissible de laisser une telle jurisprudence s'appliquer à l'ensemble de la noblesse ? Si nous négligeons cet événement, Pierre, nous ne pouvons pas exclure la possibilité que les Farilys, Noctus et Beryl adoptent des attitudes préjudiciables à l'avenir. Il est donc crucial de faire preuve de vigilance et de prendre des décisions éclairées à cet instant précis avant qu'il ne soit trop tard
Pendant que les deux individus s'entretenaient, ils perçurent soudainement un bruit douteux provenant de l'un des boxes pour chevaux. Avec célérité, le bouclier royal se mit en mouvement, se dirigeant vers la source du tumulte. Puis, après avoir découvert la cause de ce vacarme, il fit volte-face et s'approcha du prince, accompagné d'un enfant
- Aïe, Pierre vous me faîtes mal !
- Veuillez accepter mes plus sincères excuses, Votre Altesse, je n'aurais pas dû sous-estimer la curiosité de ce garnement
- Ce n'est pas grave, personne ne peut empêcher un enfant de vouloir découvrir et apprendre Qu'as-tu entendu, mon garçon ?
- Pas grand-chose que je ne le sais déjà... Monsieur
- Mazarin ! Je t'ai déjà exhorté à te comporter de manière plus respectueuse envers Son Altesse !
- Allons, il rentre dans son âge rebelle, j'étais pareil à son âge après tout Est-ce que tu voudrais bien nous accompagner, mon petit Mazarin ?
- Votre Majesté, ce n'est qu'un enfant !
- Jacques ne vient pas avec nous ?
- Il est allé voir son grand-père en compagnie de sa mère et ne rentrera pas avant plusieurs jours
- Alors je viens, il m'ennuie constamment quand nous sommes ensemble
- Mazarin ! Tu ne dois pas parler ainsi du jeune prince !
- Je lui en toucherais deux mots alors, sois sans crainte mon garçon
Le prince François, animé d'une intention bienveillante, s'inclina légèrement pour se rapprocher du niveau du jeune garçon, défait et couvert de saleté par son dur labeur au sein du château. Il défit alors de ses doigts fins les mèches rebelles qui s'échappaient de sa chevelure négligée
- Il est grand temps de se mettre en route, car le roi pourrait bientôt se montrer impatient
Les trois individus quittèrent les écuries, s'acheminant d'un pas décidé vers la cour où les serviteurs s'activaient à peaufiner les derniers préparatifs du cortège royal. A peine débarqués, un groupe de militaires sous la bannière de Noctus investirent la cour du château avant qu'un jeune homme n'approche le prince
- Je vous fais part de mes hommages les plus profonds, Votre Altesse
- Je tiens à vous exprimer ma gratitude, Louis, car il est toujours agréable de partir à la chasse en sachant que vous êtes parmi nous
- Dois-je comprendre que je n'ai plus à réserver les prises les plus remarquables pour Sa Haute Altesse ?
- Vous connaissez mon père, il est inutile de négocier avec lui, j'en ai peur. Il serait peut-être possible, une fois que vous serez devenu comte, de tenter de le faire changer d'avis
- Ah ! Mon père, à l'image du vôtre, demeure un rempart impénétrable, indifférent aux outrages du temps, qui s'écoule inexorablement sans parvenir à l'éroder
- Hélas, le baron Farilys n'échappe pas à cette règle
- Ne m'en parlez pas ! Nous devons nous estimer heureux de ne pas avoir à supporter la présence de son petit-fils, cet Éric s'avérant être d'une compagnie nettement plus éprouvante que celle de son grand-père
- J'ai l'impression que leur attitude se détériore de manière alarmante d'une génération à l'autre
Installé sur son destrier fidèle, Philippe Noctus atteignit les deux héritiers, déplaçant son regard de l'un vers l'autre
- Nous sommes ravis de vous compter parmi nous, Comte Noctus
- Joie partagée, Mon Prince, toutefois il me semble nécessaire de vous rappeler l'importance de la prudence dans vos propos, en ce qui vous concerne ainsi qu'envers mon fils, car il arrive fréquemment que des oreilles indiscrètes soient associées à des langues imprudentes
- Je vous demande humblement pardon, père, et vous assure que je redoublerai d'attention à l'avenir
- C'est bon, les Noctus sont enfin arrivés ? On peut partir ?
À peine eut-il posé le pied dans la cour du château que le souverain Valéry, vieillard au dos courbé, se vit entouré d'une foule de serviteurs et de nobles, membres éminents de la cour royale, qui s'empressèrent de lui rendre hommage
- Oui, tout va bien, je ne suis pas encore mort, alors gardez-vous pour quand ce sera le moment
- S'il vous plaît, majesté, abstenez-vous de faire de telles déclarations
- Rien à foutre bordel, en route ! J'ai envie de me défouler là !
- À votre ordres votre majesté. Vous avez entendu vous autres ? En route vers Flucke
Une multitude de figures équestres et piétonnes, comprenant des chevaliers, des serviteurs, des nobles et des marchands, se mirent en ordre de marche avec soin, en s'unissant à leurs destriers ou à leurs voitures, ou en entamant une marche à pied, pendant que le cortège royal, avec le carrosse royal et son illustre occupant, s'engageait sur la route menant au domaine des Glücke
Dans des circonstances habituelles, le chemin à parcourir serait relativement court, toutefois, en compagnie d'une telle quantité de personnes, la durée du voyage serait assurément prolongée d'au moins le double. Ajoutons à cela les innombrables haltes que le monarque prescrira lors de son parcours, tantôt pour s'adonner à des réjouissances fastueuses, tantôt pour satisfaire les exigences de sa royale vessie
- Je ne vois ni les Beryl, ni les Lygnia tout comme les Childe
- Les membres de la famille Beryl n'ont jamais été attirés par les grandes parties de chasse. Leurs préférences vont plutôt vers les banquets et autres manifestations où ils peuvent briller. Les activités telles que se rouler dans la boue ou se promener en forêt ne sont pas leur tasse de thé
- En ce qui concerne les Childe, il me semble qu'ils sont actuellement pris par d'autres engagements et n'ont malheureusement pas pu se joindre à nous. Compte tenu des circonstances, il est fort possible que le nouveau vicomte soit occupé à établir son autorité et qu'il n'ait pas l'intention de laisser son château sans surveillance tant que rival potentiel n'a pas été écarté
- Qui est ce garçon ?
- Je suis l'écuyer de messire Pierre
- Quo... Oui, mon écuyer, suis-je bête
- Il est fréquent que les membres de la petite noblesse optent pour le parrainage de roturiers. Fascinant
- Pour nos soldats, ne leur accordons-nous pas le même respect que nous le faisons pour nous-mêmes ?
- Ils restent des hommes avec qui nous donnons notre sang ensemble pour nos terres, pas des enfants voyons
- N'oubliez pas que, avant de devenir des guerriers sous vos bannières, vos hommes étaient autrefois de simples enfants, vulnérables et innocents N'est-ce pas une opportunité regrettable de ne pas avoir pu les découvrir et les guider plus tôt, avant même de réaliser à quel point ils étaient talentueux si vous auriez eu l'occasion ?
Tandis que le comte Noctus s'enfermait dans un silence relatif, songeant aux propos tenus par l'enfant, le prince royal ourlait un léger sourire, et sire Pierre, parcouru d'un sentiment mêlé d'indignation et d'orgueil, fronçait les sourcils en le dévisageant
- Félicitations, messire Pierre, vos élèves ont tous deux développé des compétences orales remarquables et démontrent un esprit vif. Il est regrettable que Son Altesse Danielle ne vous permette pas de personnellement encadrer le prince Jacques
- Je... Euh oui, merci bien messire Noctus
C'est avec une élégance toute aristocratique que la calèche stoppa sa course devant le palais des Glücke, symbole de leur fortune et de leur puissance. Descendu de son siège de cocher, le serviteur hâta l'ouverture de la portière du carrosse, laissant s'échapper son maître, l'une des personnalités les plus en vue du royaume, qui avait connu une ascension fulgurante
Sans daigner accorder le moindre regard aux domestiques ou aux sentinelles qui veillaient à la sécurité de la splendide demeure des marquis, l'homme d'affaires aisé se mouvait avec aisance et une assurance indéniable. Traversant avec arrogance les majestueuses volées de marches de la demeure, il ne détourna pas son regard de sa destination ultime, le bureau du seigneur de Flucke, ignorant délibérément tous ceux qui se trouvaient sur son passage
- Monsieur Bartels, je ne savais pas que vous étiez dans notre belle ville
- Voyons Karen, pour vous c'est David
L'homme d'affaires influent s'approcha avec détermination du bureau de la secrétaire, laissant apparaître son sourire le plus charmeur
- Et pour vous c'est madame Peitsche
- Si vous le souhaitez, je ne peux rien vous refuser après tout
- Mais quelle est donc cette odeur ?
Monsieur Bartels s'approcha avec empressement de la gracieuse secrétaire, arborant toujours un large sourire sur son visage
- Une petite touche de parfum nommé : Grosse chaleur Et le tiens c'est quoi ma belle ?
- Il s'appelle casse toi
- J'aime quand on me résiste, un petit dîner rien que nous deux ça vous dit ?
- Oui, bien sûr, dois-je prévenir madame Bartels qu'elle ne demande pas à vos cuisiniers de vous préparer à manger ainsi qu'à vos femmes de ménage de vous préparer des vêtements propres tout en lui disant qu'elle n'aura pas à accomplir son devoir conjugal ?
- Dans le nord de Paderi, le rire semble être une denrée rare, comme si l'art de la plaisanterie avait été oublié ou banni de ces contrées
- Il y a humour et humour Que puis-je pour vous en dehors de briser votre mariage ?
Avec une mine grave et décidée, le Bartels se redressa, adoptant une posture plus austère
- Messire le Marquis est-il présent ? C'est urgent
- Il travaille dans son bureau et a demandé de ne pas être dérangé
- Yallah !
Ignorant les supplications de la secrétaire, monsieur Bartels persista dans son chemin vers le bureau du marquis Glücke, sans prêter la moindre attention aux mots qu'elle avait employés pour le dissuader. À peine eut-il poussé la porte imposante du bureau du marquis qu'il se trouva nez à nez avec celui-ci, concentré sur une table où s'étalait une reproduction minutieuse du château de Paderi, confectionnée avec une multitude de cure-dents, qu'il s'évertuait à achever dans un calme recueilli
- Chut, vous allez me déconcentrer David
- Cher Rudolf, permettez-moi de douter que vous ayez accompli cela par vos propres moyens, nous savons tous deux que vos mains tremblent. Montrez-moi ce qui se trouve réellement dans la tour principale de ce château en bois, plutôt que de me le cacher
Avec un mouvement rapide et décidé, le conseiller particulier du marquis saisit la tour royale de la maquette, la retirant délicatement pour mettre à jour un écrin en bois précieux, orné de motifs raffinés, renfermant une collection de fioles de spiritueux rares et exquisément coûteux
- Oh non !
- Rudolf, je vous rappelle que la consommation d'alcool est strictement interdite par madame la marquise
- Je suis assez vieux pour décider de ce que j'ai le droit de faire
- Justement, c'est à cause de votre vieillesse tout cela
Après avoir laissé échapper un soupir de dépit, le vieux marquis se dirigea vers son fauteuil, où il s'installa confortablement, sans prêter attention au fait que son conseiller s'asseyait à ses côtés, sans y avoir été convié par le noble
- David, serait-il possible de s'abstenir de mentionner quoi que ce soit à ma Suzanne d'amour au sujet de mon petit coin à alcool ?
- Comment puis-je, Rudolf, demeurer un ami fidèle si je ne montre aucune inquiétude à l'égard de votre santé ?
- Vous voulez ma mort, c'est cela ?
- Coupons la poire en deux : Je m'abstiendrai de communiquer quoi que ce soit à votre épouse, mais je saisis votre alcool pour que nous puissions en bénéficier tous les deux
- Marché conclu
Par un geste souverain, le financier richissime fit disparaître la boîte abritant les boissons alcoolisées grâce à sa magie singulière et mystérieuse, puis il se tourna de nouveau vers le noble avec un regard intense
- Je suppose que vous savez pourquoi je suis venu vous voir
- Soyez sans crainte, mon cher ami, j'ai récemment envoyé une lettre à Sa Majesté le roi Valéry dans laquelle j'ai exprimé mon mécontentement à l'égard des agissements de Monsieur Benjamin Alain. Je peux vous garantir que les propos tenus dans cette lettre empêcheront quiconque de causer des ennuis dans mon marquisat
- Malheureusement, il semble peu probable que quiconque puisse empêcher cette bête assoiffée de sang de poursuivre sa route, et d'après mes informations, lui et sa troupe se trouve toujours sur vos terres et ne manifeste aucune intention de s'éloigner
- Oh non !
- Mon cher ami, ne vous inquiétez pas, je pense avoir déniché une solution qui pourrait nous être bénéfique à tous
Une fois de plus, la porte de la pièce s'ouvrit, laissant apparaître la jeune secrétaire, une lettre entre ses doigts graciles, tandis qu'elle se dirigeait d'un pas léger vers son maître. À travers un instant de clairvoyance, elle s'avisa que l'homme fortuné et influent ne se retenait pas de contempler ses lignes gracieuses
- Monsieur le marquis, nous venons de prendre réception d'un message en votre nom, envoyé depuis le palais royal
- Ah, je savais que Valéry ne me laisserait pas tomber !
Avec une main tremblante, le vieil homme saisit la lettre et, d'un geste lent et précautionneux, la décacheta pour en découvrir le contenu. Au départ, il arborait un sourire radieux, mais à mesure que ses yeux parcouraient les lignes, son visage se rembrunit et se plissa sous l'effet de l'anxiété
- La... La grande chasse annuelle, qui devait avoir lieu à la Citadelle Fleurie, se tiendra de manière exceptionnelle à Flucke. Actuellement, Sa Majesté est en chemin, suivie de l'intégralité de la procession royale
- J'ai l'impression qu'il y aura davantage de tâches à accomplir... Je vais prévenir le chambellan ainsi que les personnes concernées au plus vite
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- Et j'ai sorti la cariole ! Et j'ai glissé sur la route !
- Sur la route !
Dans un état d'ébriété avancé, causé par une consommation excessive de boissons alcoolisées, Talia et Katrine mirent un temps considérable à convaincre les mercenaires de monter à bord de la charrette que l'un des villageois leur avait gentiment offerte, dans le but de rejoindre au plus vite la capitale du marquisat
- Dîtes-moi mon père, j'ai une p'tite question là
- Allez-y mon fils, j'y répondrais grâce à la ferveur du seigneur et de son saint vin !
- Vos sortilèges blancs, comment ils marchent là ? Vous pouvez utiliser votre magie normalement ou vous êtes juste capables de soigner ? Vous avez deux réserves magiques ou une seule partagée ? Sur une échelle de 1 à 10, vous êtes capables de soigner efficacement sans aucune séquelle ?
- Euh... Seul le seigneur le sait mon fils !
- Et c'est reparti
Avec un souffle las à peine perceptible, la chevalière tenait les rênes des deux chevaux avec une détermination inébranlable, se satisfaisant de les conduire jusqu'à leur destination, endurant avec stoïcisme les agissements de ses compagnons ivres
Mirodius, animé par une soif de savoir inextinguible, ne put s'empêcher de questionner le Père Vinz sur ses pouvoirs curatifs et la magie héréditaire d'Alfred, bien que les deux hommes fussent sous l'emprise de l'alcool et ne pussent donc fournir de réponses cohérentes
- Il est toujours aussi bavard votre copain ?
- Ce... Ce n'est pas mon copain voyons !
- Je n'en ai aucune idée, je disais simplement cela au hasard
- Et ton épée, elle s'aiguise toute seule ou tu dois t'en occuper Lygnia ?
- S'il vous plaît, roulez moins vite, je ne me sens guère bien
- Mais Alfred, je roule au pas depuis plus d'une heure
- Me quemo, te quemo yo !
- Je ne sais pas ce que je lui trouvais d'irrésistible, mais c'est rapidement parti en le voyant comme cela
- Ah, c'est normal. Je n'en sais pas plus, mais apparemment toutes les personnes qui aime les hommes le trouve extrêmement attirant pendant un certains laps de temps plus ou moins court, après on remarque son vrai visage
- STOP !
La dame vêtue de fer, d'un geste brusque, tira sur les rênes des chevaux, mettant abruptement fin à la course de la calèche. Le prêtre, déséquilibré, bascula dangereusement vers le bas-côté, tandis que le jeune noble, pris de nausées, se pencha avec empressement pour se soulager de son ivresse
- Y'a personne dans le coin, on est d'accord ?
- Normalement, c'est complétement désert à part les animaux sauvages, pourquoi ?
Avec une rapidité déconcertante, comme si l'alcool n'avait jamais effleuré son corps, Mirodius sauta de la carriole et se dirigea presque en courant vers le bois voisin
Données du topic
- Auteur
- PijakoDeter
- Date de création
- 1 février 2024 à 19:49:27
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