En ce moment, je m'intéresse aux différentes variantes de lecture du Coran.
Les musulmans qui ne sont pas trop ignares savent qu'il y a plusieurs systèmes de lecture du Coran (qirâ'ât). Ils croient que chaque système a été transmis, depuis le prophète, jusqu'à nos jours, de générations en générations : compagnons, suivants, etc.
En fait, les choses sont bien plus compliquées. Pour la production, la transmission et la sélection de chacun de ces systèmes, il y a bien des problèmes. Je suis récemment tombé sur l'un des nombreux exemples d'erreur grammaticale du Coran, ici attribué à Hamza, célèbre lecteur de Kufa.
Je lis pêle-mêle chez Tabarî que sa lecture n'est pas valide et qu'elle n'est pas même du bon arabe ; chez al-Nahhas, qu'elle comporte des erreurs grammaticales et que la prière n'est pas licite si elle est faite avec cette lecture. Je lis chez al-Zajjaj qu'elle comporte de grossières fautes. Si je dois prier derrière un imam récitant la lecture de Hamza, disait al-Mubarrad, je prends mes chaussures et je m'en vais !
Et pourtant, aujourd'hui, c'est une lecture qui est reconnue par l'orthodoxie sunnite. Ils considèrent qu'elle a été récitée des suivants, par des compagnons, par le prophète, et donc, qui a été révélée.