L'État dépense des sommes folles dans l'éducation.(Budget de l'Éducation Nationale en 2023, 81,7 milliards d'Euros, source : https://www.budget.gouv.fr/budget-etat/ministere)
Avec quels résultats ? Une jeunesse de plus en plus bête, des parents de moins en moins impliqués mais qui, paradoxalement, en demandent de plus en plus en prof pour pallier à leurs erreurs, des conditions de travail qui se dégradent chaque année dans le corps enseignant.
Jeune, j'avais une certaine idée de l'école ; c'était un lieu grâce auquel, si l'on travaillait assidument, on pouvait espérer s'extraire de sa classe sociale d'origine, gravir les échelons de la société, en somme.
On ne se rend compte que plus tard que ce ne fût qu'une illusion issue d'une vieille idée, d'un antique fond culturel, un reliquat des aspirations humanistes des grands hommes de la Troisième République qui avaient vu, en l'instruction publique, un moyen de former une population éclairée qui saurait refuser les tyrans futurs.
Arrêtons l'hypocrisie. Ce système, qui, des tréfonds des Ardennes, savait extraire des Rimbauds, n'existe plus. Les causes sont multiples, et ce n'est pas à moi, ici de les expliquer en profondeur : incompréhension des effets des pratiques liées aux nouvelles technologies, irresponsabilité des familles, misère intellectuelle, société du divertissement, incapacité à accepter l'effort...
On force des élèves à rester, jusqu'à leurs 18 ans, sur les bancs de l'école, pour pouvoir dire à l'international que nous avons mené la majeure partie d'une classe d'âge au bac ; pour ne pas que l'ONU ou qu'une instance de l'Union Européenne ne nous tape sur les doigts, en somme.
Au lieu de créer des pédagogies nouvelles, de créer de nouvelles classes qui feront la passerelle entre la troisième et la seconde, au lieu de créer des séparations en niveau... Redressons, réellement, le niveau du brevet des collèges, pour en faire un examen qui demandera de réelles compétences. Sans brevet des collèges, le lycée sera inaccessible (idée qui va être mise en place par Gabriel Attal, mais qui, au fond, n'a pas de valeur, tant les niveaux requis aux examens tels que le bac et le brevet sont bas.).
La majorité des élèves n'iront pas au lycée. Ils intégreront, directement des formations professionnalisantes ; dès l'âge de 16 ans, ils pourront intégrer, pour les meilleurs, des formations telles que des BTS, qui ne requièrent, soyons honnêtes, pas un niveau BAC.
Le lycée sera un lieu d'enseignement d'élite où l'assiduité et la discipline seront la norme, où les élèves travailleurs issus des classes sociales inférieures pourront étudier dans un cadre propice à l'acquisition des connaissances, tout en profitant d'un brassage social ; fini les lycées où l'on parque les pauvres et dans lesquels les bons élèves sont tirés vers le bas par ceux qui n'ont rien à faire là.
Le baccalauréat redeviendra un examen sanctionnant réellement les capacités des élèves qui le passeront. Seul le vrai baccalauréat, le baccalauréat général, sera maintenu ; les élèves qui auraient dû suivre un "baccalauréat" technologique ou professionnel auront déjà été orienté fin troisième.
Le niveau, dans l'enseignement supérieur, remontera en flèche : fini, les élèves perdus qui enchaîneront trois L1 avant de se rendre compte qu'ils n'avaient pas le niveau pour le fac, car on le leur aura fait croire en leur donnant le bac. Fini, les facs de droit bondées remplies d'élèves qui engendrent des dépenses folles, tout cela pour leur refuser un master, car on leur avait fait croire qu'ils avaient le niveau.
Plus d'hypocrisie. Des économies pour l'État, le niveau qui remonte en flèche et une ascension sociale facilitée pour les élèves issus des classes inférieures méritants, une entrée dans le monde du travail davantage adaptée pour ceux qui auraient dû choisir cette voie ; ils cotiseront d'ailleurs plus tôt, et partiront à la retraite plus tôt.
