J'ai écrit un texte sur l'autisme

Je sais Osef mais je voulais vous le soumettre.

"En lisant les nombreuses interrogations de parents ou proches de personnes autistes sur ce groupe, je me dis qu'il ne serait pas inutile de donner quelques explications sur ce que nous pouvons vivre en tant que personne autiste.

Une remarque préliminaire : lorsque je parle de connexion, de câblage ou de surcharge, il s'agit essentiellement de ressentis, d'images et de métaphores et pas forcément d'une constatation scientifique (on en est malheureusement encore aux balbutiements au niveau de la recherche).

Le traitement de l'information dans le cerveau est au centre de la problématique de l'autisme puisqu'il se fait de manière différente d'une personne non autiste. Il y a selon moi trois grandes catégories de traitement de l'information : l'intériorisation des stimulis extérieurs ou stimulation sensorielle (qui va du "dehors" vers le "dedans"), le traitement de l'information en interne (fonction cognitive) et la gestion des émotions (de "dedans" vers le "dehors" cette fois).

Chez une personne autiste, le traitement de l'information ne se fait pas comme chez une autre personne. Le câblage est plus fin, les connexions se surchargent d'informations très (trop) vite. Cela se traduit par des surcharges sensorielles plus ou moins fortes (trop de lumières, trop d'odeurs, trop de bruits...), cognitives ("nous pensons trop" d'où des fatigues intenses), ou surcharges émotionnelles (l'émotion est trop forte et n'est plus gérable). La douleur ressentie peut être par moment intolérable et paraît réellement "physique".

Les conséquences qui sont aussi des symptômes des troubles de l'autisme peuvent être, en fonction du type de connexion concerné : des crises sensorielles, des explosions émotionnelles ou un repli sur soi, la fatigabilité et l'isolement (la fatigabilité étant pour moi le symptôme numéro 1, en lien avec la fameuse "batterie sociale" qui s'épuise au fil d'une journée jusqu'à ce que nous soyons à plat).

Pour pallier ces grandes difficultés, il y a des mécanismes propres de défenses : le clivage par lequel on se déconnecte de la réalité, les stéréotypies (balancements, flapping, marmonages, rituels...) et bien sûr les intérêts spécifiques (qui sont l'équivalent des passions que tout le monde peut avoir mais avec un côté "poussé à l'extrême", une urgence vitale de s'y adonner pour calmer l'agitation...)

Cela ne fonctionne pas toujours. Ça peut amener l'organisme à vivre des expériences très déplaisantes.. Ainsi, un autiste peut devenir hyperanxieux, vivre des phases de dépression intense, ne plus être en mesure d'accomplir ce qui est déjà difficile de base pour lui, comme devoir accomplir certaines tâches exécutives"simples "... Lorsque tout le système s'effondre sous le poids des difficultés et l'accumulation des crises, on peut aboutir à une aggravation chronique des symptômes (le "burn-out autistique). Dur de s'en remettre après.

Voilà, j'espère que mes explications sont assez claires. Bonne journée à tous !"