Vendredi, 22h30, je déboule sur l'allée Longchamp. Arrivé au feu, je sirote ma 8.6 extrême puis balance ma canette par la fenêtre. A côté, une blonde grasse me jette un regard désapprobateur, auquel je réponds en lâchant un pet bien gras tout en soutenant son regard, histoire d'asseoir ma domination.
C'est à peine passé au vert que je la laisse dans un nuage de fumée, avalant le bitume comme Alonso sur les routes du Mans.
Emporté par ma fougue, je nique mon aile droite contre une barrière de travaux dans un tournant. Rien à foutre, j'ai déjà repéré mon prochain achat sur leboncoin, une Polo Tdi rouge pétant avec ailerons.
Je ralentis à l'approche de l'étalage à putes et baisse la tête par-dessus mes lunettes de soleil pour pouvoir mieux apprécier la marchandise. Bordel, y a eu un nouvel arrivage de bulgares ou je rêve? Déjà excité, je remets mes grosses couilles en place et commence à discuter tarif dans un anglais impeccable :
"I fuck in your ass for 30 okay ? "
Loin de se laisser démonter, la roumaine aux lèvres mal refaites refuse de baisser ses prix, je décide donc de continuer mes emplettes. Je passe devant les nigérianes qui agitent leurs gros lolos et les brésiliennes qui fument un peu en retrait. Je fais signe à une, et pendant qu'elle est penchée à ma fenêtre pour me donner ses tarifs, j'admire sa dentition foireuse en lui palpant le cul. Elle glousse et ne me retire la main que quand mon majeur approche de son trou de balle.
Je lui fais signe de monter et j'allume la lumière du plafonnier pour faire un état des lieux : un 95D industriel qui tient tout seul, des cuissots bien larges et une bouche qui pourrait aspirer une boule de pétanque à travers un tuyau d'arrosage. C'est validé. Et de son côté aussi apparemment, si j'en crois la bosse qui se dessine sous sa mini-jupe en simili-cuir de prolo.
Je me gare un peu plus loin, dans un renfoncement aux abords de la forêt. A peine les billets en poche qu'elle sort le saucliflard de son emballage et se met au boulot. C'est divin, je me laisse aller et repasse dans ma tête la compilation des meilleurs buts de Pauleta. Que demander de plus?
J'abaisse mon siège en position allongée et replie les cuisses. Grâce à son expérience de pute au rabais, elle comprend instinctivement ce que ça implique et s'applique à me nettoyer le trou de balle avec sa langue, tout en continuant à me branler d'une main experte.
Poussé par l'extase, je me sens soudainement citoyen du monde et lui lâche des "qué bom", comme la tentative d'une passerelle interculturelle, pendant que Madame s'étouffe avec les poils frisés du pourtour de mon trou du cul. Je me permets même de lui lâcher un petit pet sec en plein dans les narines pour exprimer ma satisfaction. Beau boulot Isabella.
Je ne tarde pas à lui balancer des filets de foutre épais dans sa perruque blond platine et hurlant comme un cochon de laie qui se fait castrer. Une fois les bourses vides, je la remercie et ne manque pas de la déposer sur son coin de trottoir, me sentant d'humeur galante.
L'esprit désormais clair, je vérifie ma coupe dans le rétro avant d'ouvrir une nouvelle canette. Mes enceintes crachent les sonorités jazz de Radio Nova car oui, j'ai des goûts musicaux raffinés. L'amour du Beau s'exprime de bien des façons, parfois même des plus étranges.
Sur ces réflexions philosophiques, j'embraye et repart en trombe dans la nuit, tel un cow-boy solitaire. J'ai troqué le pur-sang pour une Seat Ibiza de 2005 et le blue jeans pour un survêtement du PSG.
Qui suis-je? Je suis le prototype du nouvel esthète, un animal moderne.