de telles lignes.
Mais je n'ai pas le choix. Notre vie n'est plus qu'une question de jours, ou peut-être d'heures.
Je te rassure, Hermann n'est pas avec moi. Mais je suis fermement convaincue que tu le reverras.
Il va certainement réussir à rejoindre la Bavière pour y poursuivre la résistance. Le Führer lui-même ne croit plus en une fin heureuse.
J'aimerais porter jusqu'à la fin le bracelet en or avec la pierre verte. Puis on me l'enlèvera et je souhaite que tu le portes à ton tour, comme je l'ai toujours porté. Malheureusement, j'ai donnée ma montre ornée de diamants à réparer, je te note l'adresse ci-dessous, avec un peu de chance tu pourras la récupérer. Elle te revient de droit.
De même je te laisse le bracelet de diamants, et le collier en topaze que le Führer m'a offert, pour mon dernier anniversaire. J'ai encore quelques dettes auprès de la société Heize, elle va peut-être vouloir les recouvrer, mais cela ne devrait en aucun cas dépasser les 1500 reichsmark. Je t'en prie, brule tout de suite les lettres professionnelles et privées, ainsi que l'enveloppe adressée au Führer. Par la même occasion, je t'envoie des vivres et du tabac, partage le café avec Linleur et Katel. Les cigarettes sont pour Mamie, le tabac est pour Papa. Et le chocolat, pour maman. Je ne sais pas quoi ajouter, ce sera tout pour aujourd'hui. Ma chère petite soeur, je te souhaite bonne chance. Et n'oublie pas, tu reverras très certainement Hermann. Je pense à toi, et je t'embrasse tendrement, ta sœur."
"Mon très cher fils, je ne sais pas si tu recevras cette lettre. Il est peut-être une âme humaine qui te permettras de lire mes dernières pensées. Je veux que tu saches que je suis restée au côté de papa contre sa volonté.
Dimanche dernier encore le Führer m'a proposé de sortir d'ici. Mais tu connais ta mère, nous avons le même sang. Pour moi, il n'en était pas question. Notre merveilleuse idée est réduite à néant, et avec elle disparait tout ce que j'ai connu de beau, d'admirable de noble et de bon dans ma vie. Le monde qui succédera au Führer et au national-socialisme ne mérite pas qu'on y vive. C'est pour cette raison que j'ai amenés les enfants ici avec moi.
Le monde à venir n'est pas digne d'eux, et dieu, dans sa miséricorde, comprendra que je leur apporte moi-même la délivrance."