Le dimanche matin, les âmes fatiguées se languissent devant leurs tasses de café.
Chacun y pense, en silence : demain, il faudra retourner travailler.
La fin de week-end s’annonce et l'angoisse du lundi s’installe. Il faut préparer sa tenue, anticiper les réunions, se replonger dans les mails non lus.
Le moindre oubli pourrait lui valoir le titre de « distrait » ou « pas assez proactif » par ses managers. Son sérieux serait remis en question.
« On recherche des collaborateurs capables d’anticiper la semaine dès le dimanche soir ».
Demain, il y aura une présentation majeure. La préparation empiète sur sa journée de repos. Il s'assied, ordinateur sur les genoux, sacrifiant son dernier moment de tranquillité. Et pour le dîner ? Une pizza livrée, le temps lui manque.
Mais au moins, se rassure-t-il, l’esclave aura le droit à son salaire en fin de mois. Et il aura bien entendu une retraite… Dans 30 ans quand il aura 64 ans. En attendant, mieux vaut se préparer pour demain.