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Les Huguenots au rugby

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Il y a l'Histoire d'abord, celle avec un grand « H », que Dries Van Heerden connaît sur le bout des doigts : « 1688, les Huguenots débarquent en Afrique du Sud » après l'interdiction du protestantisme sur le territoire français. « C'est le point de départ de la relation particulière entre les deux pays, insiste l'ancien troisième-ligne. C'est ce qui fait que vous avez tous ces noms français en Afrique du Sud, les De Villiers, Du Plessis, Le Roux, etc. » Maintenant, il y a aussi la relation singulière entre les rugbys des deux pays, celui de France, qui n'a jamais totalement rompu les ponts avec celui d'Afrique du Sud, boycottée sur la scène internationale jusqu'en 1992 en raison du régime d'apartheid.

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1 - Pieter de Villiers, le pilier moderne

69 sélections (1999-2007)

L'ÉQUIPE

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De tous les joueurs sud-africains ayant évolué avec les Bleus, Pieter de Villiers est le plus capé avec 69 sélections. En 1995, le natif de Malmesbury près du Cap est recruté par le Stade Français où il fera toute sa carrière au poste de pilier droit et remportera cinq titres de champion de France.

Il est sélectionné en équipe de France en 1999 face au Pays de Galles et est retenu pour la Coupe du monde. Dès lors il devient un cadre de la sélection et remporte quatre Tournois des Six Nations dont deux Grand Chelem en 2004 et 2006. Il affronte et bat également à deux reprises les Springboks.

Pilier moderne à la grande mobilité sur le terrain, Pieter de Villiers va connaître un coup d'arrêt en décembre 2002. Il est contrôlé positif à la cocaïne. Soutenu par son club et le sélectionneur Bernard Laporte, il ne sera pas sanctionné en raison un vice de forme, ce qui lui permettra de retrouver les Bleus après la Coupe du monde en Australie qu'il a manquée en raison d'une blessure. Il prend sa retraite au lendemain de la Coupe du monde 2007.

Après sa carrière de joueur, il est rentré un temps en Afrique du Sud pour intégrer le staff des Springboks avant de revenir en 2018 au Stade Français où il a entraîné les avants jusqu'en 2020, année où il intègre le staff de Gregor Townsend en charge de la mêlée écossaise.

L'ÉQUIPE

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Dimanche, il sera au Stade de France au côté de Dries Van Heerden, ensemble face à leurs deux pays de coeur.

2. Bernard Le Roux, la cisaille

47 sélections (2013-2021)

Comme il le dit ce descendant de huguenot en souriant : « Je m'appelle Bernard Le Roux. Pas sûr que tout le monde savait que j'étais sud-africain quand j'ai eu ma première sélection avec les Bleus ». C'était en 2013 quatre ans après être arrivé au Racing 92 en tant que joker médical. « Il y a beaucoup de joueurs en Afrique du Sud et pas de place pour tout le monde, y compris les bons joueurs... ».

Mais cet immense plaqueur de 1m96 va vite trouver sa place dans le club francilien et intéresser l'équipe de France, notamment Philippe Saint-André qui, à cette époque, ouvre la maison Bleue à d'autres horizons. « C'était un peu bizarre, on était quelques Sudafs appelés en sélection comme Claassen, Kotze, Spedding... Aujourd'hui je me sens un joueur de rugby 100 % français. J'ai passé la moitié de ma vie dans ce pays et pas loin de dix ans en équipe de France. J'aime l'Afrique du Sud mais ma vie est ici aujourd'hui. ».

Quand Fabien Galthié prend l'équipe de France en mains, celui-ci fait de Le Roux un cadre des bleus, de par son exemplarité sur le terrain et la rudesse de ses plaquages. Malheureusement son corps le lâche à plusieurs reprises. Le 26 mars 2021 sera sa dernière sélection avec les Bleus. Ce sera une défaite face à l'Écosse, la dernière des Bleus subie au Stade

3. Paul Willemse, l'absent des mondiaux

28 sélections (depuis 2019)

C'est le dernier des Sud-Afs en Bleu. Paul Willemse (28 sélections) aurait dû être parmi les 33 pour la Coupe du monde s'il ne s'était pas blessé à une cuisse une semaine avant le début de la compétition et remplacé par Chalureau.

Sacré champion du monde des moins de 20 ans avec les Baby Boks en 2012, il rejoint Grenoble en 2014 dans un premier temps avant que Montpellier ne rachète son contrat. Très vite, le jeune deuxième ligne de 2m01 se dit intéressé par le maillot Bleu mais il devra attendre d'avoir obtenu son passeport français. C'est chose faite fin 2018 et dès le début d'année suivante il est retenu pour disputer le Tournoi des VI Nations mais pas la Coupe du monde qui suit.

L'année 2022 est un sommet pour Willemse : il est nommé dans l'équipe-type du Tournoi des VI où les Bleus ont réalisé le Grand Chelem et il remporte le championnat de France avec Montpellier. Mais la suite est plus compliquée pour lui. Il enchaîne plusieurs blessures. La dernière est de trop : une de ses cuisses lâche en pleine préparation de la Coupe du monde début septembre. De nouveau, il manque la compétition phare du rugby mondial.

Liebenberg

France par la plus petite des portes, celle d'un recrutement pas vraiment voulu ni vraiment acté. « Pour voir », dirait-on. Le Sud-Africain de 21 ans avait quitté l'académie des Blue Bulls pour se faire une petite césure Erasmus en Italie dans le modeste club de Piacenza. Il éclabousse le championnat italien de son talent. Un certain Diego Dominguez, ouvreur de la Nazionale, le remarque...

Pour progresser techniquement sans s'éloigner de l'Italie, sur les conseils pressants de Dominguez, Liebenberg s'installe à Grenoble. Pas comme joueur professionnel, mais comme stagiaire. « Diego Dominguez me le recommandait, mais comme nous avions déjà plusieurs étrangers sous contrat, expliquait à l'époque Michel Ringeval. Nous ne pouvions en engager un supplémentaire. Et nous avions le Néo-Zélandais Mayerhofler et le Sud-Africian Lubbe au centre. D'ailleurs, il avait fallu que Dominguez insiste beaucoup pour qu'on le prenne. »

Il a bien fait. Grenoble souffre en Championnat. Au centre, Mayerhofler est loin de faire l'affaire, le stagiaire Liebenberg fait des passes limpides de 20 mètres, autant que du côté gauche que du côté droit aux entraînements, avance toujours avec un ou deux joueurs sur le râble grâce à ses 106 kg. Il devient vite inamovible au FCG.

À cette époque, les Bleus cherchent des centres galbés que la formation française ne sort pas par brouettée. Ils les trouvent d'une autre façon : le Kiwi Tony Marsh et puis Brian Liebenberg qui a rejoint Diego Dominguez au Stade Français seront internationaux. Il participera à la Coupe du monde 2003 et sera triple champion de France avec le Stade de France (2003, 2004, 2007). Pas mal pour un joueur-stagiaire.

5 - Eric Melville, à jamais le premier

6 sélections (1990-1991)

Il restera à jamais le premier. Eric Melville est né au Cap. Mais à vingt ans, en 1980, ce géant de 1m96 débarque en France et s'engage à Hagetmau. Trois ans plus tard il rejoint Mont-de-Marsan où il est repéré par Daniel Herrero qui l'attire à Toulon. Il y restera de 1986 à 1992 et y sera sacré deux fois champion de France en 87 et 92. Entre temps, le troisième ligne centre a été naturalisé français et il étrenne en 1990 la première de ses six sélections en équipe de France face à l'Irlande dans le Tournoi des V Nations.

Après avoir été brièvement manager de Toulon après sa carrière de joueur, il entame une carrière d'entraîneur qui le mènera au poste de sélectionneur de la Suisse au moment de son décès d'une crise cardiaque à 55 ans en 2017.

Dries Van Heerden, le plus méconnu :

C'est en 1987 que Dries Van Heerden fait le voyage vers la France. Inscrit à l'Université de Stellenbosch où l'Académie de rugby est réputée, on lui conseille de profiter des vacances universitaires pour tâter du rugby français. Il débarque à Tarbes, y reste quatre mois mais y retourne l'année d'après après avoir mis ses études entre parenthèses. Il perd la finale du championnat de France face à Agen en 1988 mais est si heureux qu'il n'a plus jamais quitté la région.
En 1992, le troisième ligne est appelé en équipe de France et affronte l'Angleterre et l'Écosse, ses deux seules sélections. « On m'a traité de traître comme on l'avait fait d'Eric (Melville). J'étais venu en France pour jouer ma passion à cause d'un système politique horrible. Et la culture française, le mode de vie français ont fait que je suis toujours resté. » Il avait choisi Tarbes pour se rapprocher de Toulouse « pas pour le rugby mais pour Airbus car je voulais travailler dans l'aviation ». Il a effectivement travaillé sur l'aéroport de Tarbes tout en restant proche du club et du rugby de la région.

Et aussi...

Steven Hall : 2 sélections (2002).

Antonie Claassen : 6 sélections (2013-2014).

Daniel Kotze : 4 sélections (2013-2017).

Rory Kockott : 11 sélections (2014-2015).

Scott Spedding : 23 sélections (2014-2018).

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Tabbatcon
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15 octobre 2023 à 12:08:45
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