J’entends des fous parler de résistance,
De lutte à mort, de patrie et d’honneur!
Mon ventre seul exige une vengeance:
Sous le nombril j’ai descendu mon cœur.
Libre aux manants de rester patriotes,
Et de mourir sous les feux ennemis;
Moi, j’aime mieux la sauce aux échalotes...
Pour un beefsteak, messieurs, rendons Paris.
Vive la Paix ! La France est aux enchères;
Demain, bourgeois, vous pourrez regoinfrer.
Bismarck attend au château de Ferrières
Que dans Paris, Thiers lui dise d’entrer.
Favre griffonne un dernier protocole,
Trochu renonce à son plan incompris...
Allons Brébant, tourne la casserole:
Pour un beefsteak, on va vendre Paris.
Allons Brébant, tourne la casserole:
Pour un beefsteak, on va vendre Paris.
Que font à moi l’Alsace et la Lorraine?
Dans ces pays, je n’ai ni champ ni bien.
Que le Prussien nous les laisse ou les prenne,
Je m’en bats l’œil, car je n’y perdrais rien.
Plus que Strasbourg, ma table m’intéresse:
Metz ne vaut pas une aile de perdrix;
Et puis, tout ça fait bouder ma maîtresse...
Pour un beefsteak, messieurs, rendons Paris.
Et puis, tout ça fait bouder ma maîtresse...
Pour un beefsteak, messieurs, rendons Paris.
Allons, c’est dit, bobonne, fais toilette;
Au salon bleu remets des rideaux neufs.
Et toi, Manon, va battre l’omelette:
Grâce aux Prussiens, nous mangerons des œufs.
Je veux demain recevoir à ma table
Trois Bavarois, et je veux qu’on soit gris...
Vive la paix ! la Patrie est au diable!
Pour un beefsteak, on a rendu Paris.
Vive la paix ! la Patrie est au diable!
Pour un beefsteak, on a rendu Paris.