Topic de MarthDescarsII :

La poésie de Charles d'Orléans

« Qui ? Quoy ? comment ? à qui ? pourquoi ?
Passez, presens, ou avenir,
Quant me viennent en souvenir,
Mon cueur en pensez n'est pas coy.
Au fort, plus avant que ne doy,
Jamais je ne pense en guerir.
Qui ? quoy ? comment ? à qui ? pourquoi ?
Passez, presens, ou avenir,

On s'en peut rapporter à moy
Qui de vivre ay eu beau loisir,
Pour bien aprendre et retenir,
Assez ay congneu, je m'en croy.
Qui. Quoy ? comment ? à qui ? pourquoi ?
Passez, presens, ou avenir. »

Ah ouais, il avait du niveau. Bizarre qu'il soit tombé dans l'oubli

''Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Et s'est vestu de brouderie,
De soleil luyant, cler et beau.

Il n'y a beste, ne oyseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie
Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye.

Riviere, fontaine et ruisseau
Portent, en livree jolie,
Gouttes d'argent, d'orfaverie ;
Chascun s'abille de nouveau
Le temps a laissié son manteau.''

ahi poète mais écrit plus mal qu'un CP :rire:

Le 21 août 2023 à 19:33:54 :
ahi poète mais écrit plus mal qu'un CP :rire:

:rire:

''France, jadis on te souloit* nommer,
En tous pays, le trésor de noblesse,
Car un chacun pouvait en toi trouver
Bonté, honneur, loyauté, gentillesse,
Clergie, sens, courtoisie, prouesse ;
Tous étrangers aimaient te suir**,
Et maintenant vois, dont j'ai déplaisance,
Qu'il te convient maint grief mal soutenir,
Très chrétien, franc royaume de France.

Sais-tu d'où vient ton mal, à vrai parler ?
Connais-tu point pourquoi es en tristesse ?
Conter le veux, pour vers toi m'acquitter,
Ecoutes-moi et tu feras sagesse.
Ton grand orgueil, glotonnie***, paresse.
Convoitise, sans justice tenir,
Et luxure, dont as eu abondance,
Ont pourchassé vers Dieu de te punir,
Très chrétien, franc royaume de France.

Ne te veuilles pourtant désespérer,
Car Dieu est plein de merci à largesse ;
Va t'en vers lui sa grâce demander,
Car il t'a fait, de ja pieca, promesse ;
Mais que faces ton avocat Humblesse,
Que très joyeux sera de toi guérir :
Entièrement mets en lui ta confiance,
Pour toi et tous, voulut en croix mourir,
Très chrétien, franc royaume de France.

Souviens-toi comment voult ordonner
Que criasses Montjoye, par liesse,
Et, qu'en escu d'azur, dusses porter
Trois fleurs de Lis d'or, et pour hardiesse
Fermer en toi, t'envoya sa haultesse,
L'Aurifiamme qui t'a fait seigneurir
Tes ennemis ; ne mets en oubliance
Tels dons hautains, dont lui pleut t'enrichir,
Très chrétien, franc royaume de France.

En outre plus, te voulu envoyer
Par une colombe qui est plein de simplesse,
La unction dont dois tes Rois sacrer,
Afin qu'en eux dignité plus en cresse ;
Et, plus qu'à nul, t'a voulu sa richesse
De reliques et corps sains, départir ;
Tout le monde en a la congnoissance,
Sois certain qu'il ne te veut faillir,
Très chrétien, franc royaume de France.

Court de Romme si le fait appeller
Son bras dextre, car souvent de détresse
L'a mise hors, et pour ce approuver,
Les Papes font te seoir, seul, sans presse,
A leur dextre, se droit jamais ne cesse ;
Et pour ce, dois fort pleurer et gemir,
Quant tu déplais à Dieu qui tant t'avance
En tous états, lequel dusses chérir,
Très chrétien, franc royaume de France.

Quels champions souloit en toi trouver
Chrétienté ! Ja ne faut que l'expresse ;
Charlemagne, Roland et Olivier,
En sont témoins, pour ce, je m'en délaisse.
Et saint Louis Roi, qui fît la rudesse
Des Sarrasins souvent anéantir,
En son vivant, par travail et vaillance ;
Les chroniques le montrent, sans mentir,
Très chrétien, franc royaume de France.

Pour ce, France, veuilles toi adviser,
Et tôt reprends de bien vivre l'adresse ;
Tous tes méfaits mets peine d'amander,
Faisant chanter et dire mainte messe
Pour les âmes de ceux qui ont l'aspresse
De dure mort souffert, pour te servir ;
Leurs loyauté ait en souvenance.
Rien épargner n'ont pour toi garantir.
Très chrétien, franc royaume de France.

Dieu a les bras ouverts pour t'accoler,
Prêt d'oublier ta vie pécheresse ;
Requières pardon, bien te vendra aider
Notre Dame, la très puissant princesse,
Qui est ton cri, et que tiens pour maîtresse ;
Les sains aussi te viendront secourir,
Desquels les corps font en toi démourance.
Ne veuilles plus en ton péché dormir,
Très chrétien, franc royaume de France.

Et je, Charles Duc D'Orléans, rimer
Voulut ces vers, ou temps de ma jeunesse,
Devant chacun les veux bien avouer,
Car prisonnier les fis, je le confesse ;
Priant à Dieu, qu'avant j'ai vieillesse,
Le temps de paix partout puisse avenir,
Comme de coeur j'en ai la désirance,
Et que vois tous tes maux bref finir,
Très chrétien, franc royaume de France.''

  • Souloit : Avait l'habitude.
    • Suir : Suivre.
      • Glotonnie : Gloutonnerie.

Le 21 août 2023 à 19:31:55 :
« Qui ? Quoy ? comment ? à qui ? pourquoi ?
Passez, presens, ou avenir,
Quant me viennent en souvenir,
Mon cueur en pensez n'est pas coy.
Au fort, plus avant que ne doy,
Jamais je ne pense en guerir.
Qui ? quoy ? comment ? à qui ? pourquoi ?
Passez, presens, ou avenir,

On s'en peut rapporter à moy
Qui de vivre ay eu beau loisir,
Pour bien aprendre et retenir,
Assez ay congneu, je m'en croy.
Qui. Quoy ? comment ? à qui ? pourquoi ?
Passez, presens, ou avenir. »

Ah ouais, il avait du niveau. Bizarre qu'il soit tombé dans l'oubli

De quoi ? De quoi ?
De quoi de quand de ouuu ? 🎶🎵🎵🎶
Coy a cucu coco ca coya cici
Coy a cucu coya ci
Coya cici caca coya cici 😆

Le 21 août 2023 à 19:35:27 :
''France, jadis on te souloit* nommer,
En tous pays, le trésor de noblesse,
Car un chacun pouvait en toi trouver
Bonté, honneur, loyauté, gentillesse,
Clergie, sens, courtoisie, prouesse ;
Tous étrangers aimaient te suir**,
Et maintenant vois, dont j'ai déplaisance,
Qu'il te convient maint grief mal soutenir,
Très chrétien, franc royaume de France.

Sais-tu d'où vient ton mal, à vrai parler ?
Connais-tu point pourquoi es en tristesse ?
Conter le veux, pour vers toi m'acquitter,
Ecoutes-moi et tu feras sagesse.
Ton grand orgueil, glotonnie***, paresse.
Convoitise, sans justice tenir,
Et luxure, dont as eu abondance,
Ont pourchassé vers Dieu de te punir,
Très chrétien, franc royaume de France.

Ne te veuilles pourtant désespérer,
Car Dieu est plein de merci à largesse ;
Va t'en vers lui sa grâce demander,
Car il t'a fait, de ja pieca, promesse ;
Mais que faces ton avocat Humblesse,
Que très joyeux sera de toi guérir :
Entièrement mets en lui ta confiance,
Pour toi et tous, voulut en croix mourir,
Très chrétien, franc royaume de France.

Souviens-toi comment voult ordonner
Que criasses Montjoye, par liesse,
Et, qu'en escu d'azur, dusses porter
Trois fleurs de Lis d'or, et pour hardiesse
Fermer en toi, t'envoya sa haultesse,
L'Aurifiamme qui t'a fait seigneurir
Tes ennemis ; ne mets en oubliance
Tels dons hautains, dont lui pleut t'enrichir,
Très chrétien, franc royaume de France.

En outre plus, te voulu envoyer
Par une colombe qui est plein de simplesse,
La unction dont dois tes Rois sacrer,
Afin qu'en eux dignité plus en cresse ;
Et, plus qu'à nul, t'a voulu sa richesse
De reliques et corps sains, départir ;
Tout le monde en a la congnoissance,
Sois certain qu'il ne te veut faillir,
Très chrétien, franc royaume de France.

Court de Romme si le fait appeller
Son bras dextre, car souvent de détresse
L'a mise hors, et pour ce approuver,
Les Papes font te seoir, seul, sans presse,
A leur dextre, se droit jamais ne cesse ;
Et pour ce, dois fort pleurer et gemir,
Quant tu déplais à Dieu qui tant t'avance
En tous états, lequel dusses chérir,
Très chrétien, franc royaume de France.

Quels champions souloit en toi trouver
Chrétienté ! Ja ne faut que l'expresse ;
Charlemagne, Roland et Olivier,
En sont témoins, pour ce, je m'en délaisse.
Et saint Louis Roi, qui fît la rudesse
Des Sarrasins souvent anéantir,
En son vivant, par travail et vaillance ;
Les chroniques le montrent, sans mentir,
Très chrétien, franc royaume de France.

Pour ce, France, veuilles toi adviser,
Et tôt reprends de bien vivre l'adresse ;
Tous tes méfaits mets peine d'amander,
Faisant chanter et dire mainte messe
Pour les âmes de ceux qui ont l'aspresse
De dure mort souffert, pour te servir ;
Leurs loyauté ait en souvenance.
Rien épargner n'ont pour toi garantir.
Très chrétien, franc royaume de France.

Dieu a les bras ouverts pour t'accoler,
Prêt d'oublier ta vie pécheresse ;
Requières pardon, bien te vendra aider
Notre Dame, la très puissant princesse,
Qui est ton cri, et que tiens pour maîtresse ;
Les sains aussi te viendront secourir,
Desquels les corps font en toi démourance.
Ne veuilles plus en ton péché dormir,
Très chrétien, franc royaume de France.

Et je, Charles Duc D'Orléans, rimer
Voulut ces vers, ou temps de ma jeunesse,
Devant chacun les veux bien avouer,
Car prisonnier les fis, je le confesse ;
Priant à Dieu, qu'avant j'ai vieillesse,
Le temps de paix partout puisse avenir,
Comme de coeur j'en ai la désirance,
Et que vois tous tes maux bref finir,
Très chrétien, franc royaume de France.''

  • Souloit : Avait l'habitude.
    • Suir : Suivre.
      • Glotonnie : Gloutonnerie.

Zen pensez quoi ?

https://onlineonly.christies.com/s/une-vie-de-bibliophilie/matisse-henri-1869-1954-et-charles-dorleans-1391-1465-115/148421

Dès 1942, Matisse commence à s'intéresser à la figure de Charles d'Orléans, transcrivant ses passages favoris de ses chansons, ballades et sonnets. Cet intérêt tourne bientôt à l'obsession, l'artiste ne pouvant, de son propre aveu, "rien lire d'autre".

Carrément

Moi, pose tes questions

Le 21 août 2023 à 19:38:56 :
https://onlineonly.christies.com/s/une-vie-de-bibliophilie/matisse-henri-1869-1954-et-charles-dorleans-1391-1465-115/148421

Dès 1942, Matisse commence à s'intéresser à la figure de Charles d'Orléans, transcrivant ses passages favoris de ses chansons, ballades et sonnets. Cet intérêt tourne bientôt à l'obsession, l'artiste ne pouvant, de son propre aveu, "rien lire d'autre".

Carrément

mouais, plus connu pour ses rondeaux

''En regardant vers le païs de France,
Un jour m'avint, a Dovre sur la mer,
Qu'il me souvint de la doulce plaisance
Que souloye oudit pays trouver ;
Si commençay de cueur a souspirer,
Combien certes que grant bien me faisoit
De voir France que mon cueur amer doit.

Je m'avisay que c'estoit non savance
De telz souspirs dedens mon cueur garder,
Veu que je voy que la voye commence
De bonne paix, qui tous biens peut donner ;
Pour ce, tournay en confort mon penser.
Mais non pourtant mon cueur ne se lassoit
De voir France que mon cueur amer doit.

Alors chargay en la nef d'Esperance
Tous mes souhaitz, en leur priant d'aler
Oultre la mer, sans faire demourance,
Et a France de me recommander.
Or nous doint Dieu bonne paix sans tarder !
Adonc auray loisir, mais qu'ainsi soit,
De voir France que mon cueur amer doit.

Paix est tresor qu'on ne peut trop loer.
Je hé guerre, point ne la doy prisier ;
Destourbé m'a longtemps, soit tort ou droit,
De voir France que mon cueur amer doit.''

Le 21 août 2023 à 19:39:34 :
Moi, pose tes questions

Tu l'aimes bien ? Et pourquoi ?

Dans le temps j'avais écrit un poème d'amour inspiré de " Ce premier jour du mois de may "

ça commençait par cette strophe :

Oh mais ! La journée commence
Quand le triste Avril meurt.
Le soleil à peine s’élance
Que déjà courent nos cœurs,
Ainsi qu’un fou vers la potence.

c'était nul

Le 21 août 2023 à 19:41:28 :

Le 21 août 2023 à 19:39:34 :
Moi, pose tes questions

Tu l'aimes bien ? Et pourquoi ?

j'aimais ses rondeaux

aujourd'hui je trouve pas assez de " vide " dans ses poèmes, trop d'émotions basses aussi, bof

Il souffre du fait que beaucoup de ses méthodes sont aujourd'hui des poncifs (j'aime qui j'aime par exemple)

Marie de France a moins mal vieilli

Le 21 août 2023 à 19:42:13 :
Dans le temps j'avais écrit un poème d'amour inspiré de " Ce premier jour du mois de may "

ça commençait par cette strophe :

Oh mais ! La journée commence
Quand le triste Avril meurt.
Le soleil à peine s’élance
Que déjà courent nos cœurs,
Ainsi qu’un fou vers la potence.

c'était nul

Je viens de lire l'original, je ne le connaissais pas

''En la forêt de Longue Attente
Chevauchant par divers sentiers
M’en vais, cette année présente,
Au voyage de Desiriers.
Devant sont allés mes fourriers
Pour appareiller mon logis
En la cité de Destinée ;
Et pour mon coeur et moi ont pris
L’hôtellerie de Pensée.

Je mène des chevaux quarante
Et autant pour mes officiers,
Voire, par Dieu, plus de soixante,
Sans les bagages et sommiers.
Loger nous faudra par quartiers,
Si les hôtels sont trop petits ;
Toutefois, pour une vêprée,
En gré prendrai, soit mieux ou pis,
L’hôtellerie de Pensée.

Je despens chaque jour ma rente
En maints travaux aventuriers,
Dont est Fortune mal contente
Qui soutient contre moi Dangiers ;
Mais Espoirs, s’ils sont droicturiers,
Et tiennent ce qu’ils m’ont promis,
Je pense faire telle armée
Qu’aurai, malgré mes ennemis,
L’hôtellerie de Pensée.

Prince, vrai Dieu de paradis,
Votre grâce me soit donnée,
Telle que trouve, à mon devis,
L’hôtellerie de Pensée.''

Le 21 août 2023 à 19:42:13 :
Dans le temps j'avais écrit un poème d'amour inspiré de " Ce premier jour du mois de may "

ça commençait par cette strophe :

Oh mais ! La journée commence
Quand le triste Avril meurt.
Le soleil à peine s’élance
Que déjà courent nos cœurs,
Ainsi qu’un fou vers la potence.

c'était nul

Étonnant, tu respectais pas de mètre à ce moment ?

Données du topic

Auteur
MarthDescarsII
Date de création
21 août 2023 à 19:28:20
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Nb. messages JVC
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