Alors que le film de Greta Gerwig a dépassé le milliard de dollars au box-office mondial et attire un public composé à 75 % de femmes, certains hommes se pressent dans les salles obscures. Non pas pour Margot Robbie mais pour son partenaire.
Depuis la sortie du long métrage, on observe une propagation sur la toile du « #literallyme », utilisé plus de deux milliards de fois sur TikTok. Ce hashtag, qui se traduit par « totalement moi », met en scène des hommes, adolescents ou jeunes adultes, qui s’identifient, pour la blague, à l’acteur de « Barbie ». Dans ces vidéos, beaucoup écrivent « Je suis Ryan Gosling » ou encore « Je connais déjà le scénario du film car j’y étais ». Enfin, on peut voir des hommes festoyer sur la chanson « I’m Just Ken » interprétée par le comédien à l’image.
Si ce mouvement s’inscrit dans la lignée des mèmes - des blagues codifiées sur Internet -, il a incité certains à rejoindre les salles obscures. « Nous sommes allés voir Barbie avec deux amies. Nous les avons franchement agacées, car dès que Ryan Gosling apparaissait, on pointait l’écran du doigt en disant : c’est tellement moi ! » rient Clément, 18 ans, et Virgile, 19 ans.
Pour François Jost, sémiologue et auteur du livre « Est-ce que tu mèmes ? », ce mouvement s’ancre dans la rhétorique des mèmes qui marquent souvent un contraste entre le rêve et la réalité. « Ryan Gosling apparaît comme un modèle idéal. Ce qui est paradoxal, c’est que quand ces jeunes hommes écrivent que l’acteur est littéralement moi, c’est d’un moi idéal dont ils parlent. C’est ce qu’ils voudraient être », note le professeur émérite à la Sorbonne Nouvelle.
https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/cinema/cest-tellement-moi-ces-jeunes-hommes-qui-vont-voir-barbie-par-passion-pour-ryan-gosling-12-08-2023-3BB7W4OEWFESXM47EJMSCAB5OY.php