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[PAVES HISTOIRE] : Il y a 809 ANS débutait la BATAILLE de Bouvines

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La bataille de Bouvines est une bataille bien connue qui s'est produite le 27 juillet 1214 vers le nord du royaume de France.

Les 2 adversaires étaient constitués d'un côté de la coalition germano flamande dirigée par un certain empereur Otton IV, opposée à Philippe Auguste et à ses armées, à l'époque roi de France. Le résultat fut la déroute claire et nette de la coalition germano flamande.

De plus, c'est une victoire qui aura permis non seulement la consolidation du pouvoir royal en France face à ses rivaux en Europe mais elle aura également permis de gagner du territoire en étendant le domaine royal, c'est à dire le domaine sous contrôle du roi et de la cour.

C'est d'ailleurs une bataille particulière pour 2 raisons essentielles. D'abord, le roi risque sa vie au combat ce qui arrive pour l'une des premières fois seulement. Parmi les batailles majeures, seule la bataille d'Hasting du 14 octobre 1066 fait figure d'exception jusque là. De plus, il est souvent admis que le sentiment national français se serait particulièrement développé suite à la bataille des Bouvines.

Pour comprendre la contexte de cette bataille, il faut savoir qu'entre son retour des croisades et la conquête de la Normandie en 1204, Philippe Auguste a connu de nombreux succès dans sa lutte contre les Plantagenêts, la conquête de la Normandie n'étant qu'un aboutissement de ses succès.

Du côté de l'Angleterre, le pape Innocent II suite à un conflit avec le roi d'Angleterre Jean Sans Terre, frappe d'interdit l'Angleterre en 1206 et excommunie plus tard le fils d'Henri II en 1209.

C'est donc l'occasion rêvée pour tenter un débarquement en Angleterre. C'est ce que tente Philippe Auguste en en confiant la mission à son fils Louis. Mais la mission est un échec. Malheureusement pour le pouvoir royal français, Jean Sans terre parvient à se réconcilier avec le pape et à monter une coalition anti française avec Ferrand du Portugal, comte de Flandre, et le comte de Boulogne. A cela s'ajoute évidemment l'empereur Otton IV.

Parmi les autres coalisés on retrouve d'autres figures importantes comme par exemple Renaud de Dammartin connu pour avoir longuement résisté aux armées du roi dur le champ de bataille et aussi le comte de Boulogne; Guillaume Ier, comte de Hollande, le fils cadet du roi du Portugal; Henri Ier, duc de Brabant; Thibaud Ier, duc de Lorraine; Henri III, duc de Limbourg.

Pour parler de Philippe Auguste, il se trouve que celui ci a étendu son autorité dans des terres allant de Compiègne à Bourges et de la Normandie à Sens durant l'an 1180.

Parmi les possession des grands princes et des barons entourant le domaine royal, Henri II Plantagenêt est sans aucun doute le plus puissant de tous. Après lui on a la famille Blois Champagne qui se révèle potentiellement dangereuse également à cause de possessions se situant autour du domaine royal. Cependant, cette famille reste encore proche du domaine royal et de la dynastie des Capétiens, en témoigne d'ailleurs le mariage entre Adèle de Champagne et épouse de Louis VII. Parmi ses frères, Thibaud V est compte de Chartres et de Blois et est marié à une fille de Louis VII. Puis, Henri e Libéral, compte de Champagne. Guillaume Blanches Mains quant à lui est archevêque de Reims mais aussi légat du pape. Sans oublier Etienne de Sancerre qui est soldat. Adèle de Champagne est la fille de Thibaud IV et de Mathilde de Carinthie.

Pour revenir à Philippe II, c'est à 15 ans qu'il arrive au pouvoir et qu'il épouse Elisabeth qui est la fille du compte de Hainaut. Or celui ci donne en dot à sa fille les villes de Saint Omer et d'Arras. Mais la maison de Champagne n'est pas d'accord avec ça car leurs intérêts sont bafoués. C'est la raison pour laquelle Adèle de Champagne se rapproche davantage d'Henri II Plantagenêt, même si celui ci se révèle peu actif à cause des rivalités de ses propres fils auquel il doit faire face.

En 1185, Philippe II prend le château de Boves et fait face 3 semaines durant sans combattre pour autant aux forces commandées par Philippe d'Alsace, mais ce dernier est isolé. Ainsi donc, suite au traité de Boves qui s'est déroulé du fait de la volonté du comte de Flandre de demander la paix, Philippe Auguste reçois une soixantaine de places fortes dans le Vermandois plus Amiens et l'Artois.

C'est celle où tous les mecs étaient enfoncés dans la boue ?

Par la suite, la conquête de la Normandie devient de plus en plus importante de part la richesse de ses terres et donc des opportunités sur le plan agricoles d'une part et de son administration d'autre part.

Ainsi Philippe Auguste parvient à se mettre dans la poche les fils d'Henri II contre leur père en utilisant leur rivalité contre lui. Il échoue cependant à s'emparer du château de Gisors qui est une place important étant donné sa position sur al frontière normande et notamment l'Epte.

Mais Henri II meurt en 1189 ce qui fait qu'il doit désormais affronter un nouvel adversaire, devenu roi d'Angleterre et également duc de Normandie, à savoir Richard Coeur de Lion.

Pourtant, ces 2 souverains étaient alliés au cours de leur croisades. Mais ils finissent par s'opposer frontalement. Il finit par obtenir un hommage de Jean Sans Terre pour la Normandie après une nouvelle tentative de prise du château de Gisorcs en 1191 après que Philippe Auguste soit revenu des croisades.

A partir de 1194, les attaques ont lieu entre Berry à le Normandie. Jusqu'au point où Richards Coeur de Lion semble prendre un avantage considérable lorsque celui inflige une grande défaite dans la forêt de Fréteval en Vendômois durant la journée du 3 juillet 1194. Cet échec se traduit par la perte d'une partie non négligeable de ses archives et de son trésor. La signature de la trêve de Louviers 2 ans plus tard en 1196 ne règle pas grand chose.

Entre 1196 et 1198, le château de la Roche d'Andelys dominant la Seine est fait fortifié sous ordre de Philippe II. Malheureusement pour Richard Coeur de Lion, il finit par mourir sans héritier direct et vu que les règles de succession n'étaient pas clairement définis en Angleterre à l'époque il y avait 2 choix. Ou c'est son frère Jean, ou alors son neveu Arthur de Bretagne qui est le fils de son frère aîné, à savoir Geoffroy de Bretagne. Ce dernier étant mort en 1186.

En 1199, alors que Jean Sans Terre prétend exercer le pouvoir, Philippe II soutien son rival. La raison donnée est que Jean ne lui ait pas demandé l'investiture de ses fiefs et il veut qu'il les restitue. Le traité de Goulet semble sédimenter la paix mais c'est alors qu'en 1200, un changement soudain a lieu.

Ainsi, Philippe Auguste reconnait Jean Sans Terre comme étant roi d'Angleterre. En échange, Jean prête hommage à Philippe pour ses terres continentales. Mais alors que Jean Sans Terre épouse Isabelle qui est la fille du comte d'Angoulême alors même qu'elle était déjà marié à Hugues de Lusignan qui est pourtant l'un des vassaux du comte de Poitiers qui est Jean Sans Terre lui même, la situation change puisque Jean Sans Terre suite à l'appel de Lusignan au souverain anglais, il ne porte pas l'affaire devant la cour féodale de Poitiers. Du coup, Lusignan décide de se tourner vers le roi de France, qui est son seigneur supérieur.

Ainsi Philippe Auguste demande à Jean Sans Terre de se présenter à la cour royale ce qui est refusé par ce dernier. Cela aboutit à la condamnation de Phillippe Auguste en avril 1202 et à l'impopularité du roi d'Angleterre après que qu'en 1203, celui ci ait fait égorgé son propre neveu Arthur. C'est ainsi que la conquête de la Normandie débute en 1202 par Philippe Auguste, ce dernier disposant de plus de facilités depuis le refus du comte d'Alençon de soutenir Jean sans Terre. Les 6 mois devant la forteresse de Château Gaillard, Philippe passe à l'offensive ce qui vient à bout des défenses du château. Le 6 mai 1204, la capitulation de Roger de Lascy devant le routier Cadoc est effective. Dès le mois de juin de la même année 1204 d'ailleurs, la quasi totalité de la Normandie est conquise et entre sous le contrôle du domaine royal et donc des Capétiens. La Loire n'est pas non plus épargné par la suite ce qui ne laisse plus à Jean sans Terre que l'Aquitaine pour ses territoires continentaux.

Pour ce qui est de la bataille de Bouvines en elle même, dès 1213, Philippe Auguste passe à l'offensive en Flande tandis que son fils qui est le futur Louis VIII bat les Anglais lors de la bataille de La Roche Aux Moines le 2 juillet 1214. Le duc Eudes de Bourgogne Gautier de Nemours, le comte de Sancerres, Guillaume de Barres ( chevalier ), Guérin ( hospitalier ) font partie des vassaux et des chevaliers importants du roi. Au total, 7 000 hommes armés dont 1 300 chevaliers et 1 300 sergents à cheval également tandis que les milices communales forment l'infanterie royale française.

Du côté de la coalition germano flamande et donc d'Otton IV on a plus de 9000 combattants soit une légère supériorité numérique. Parmi eux 1500 sont chevaliers et 1500 sergents à cheval. Mais ce sont les milices flamandes et les mercenaires anglais au sein de l'infanterie qui expliquent principalement cette légère supériorité numérique au moment où va s'engager la bataille.

Composée de Champenois et de Bourguignons, l'aile droite française est commandée par Guérin et en fin de compte Ferrand du Portugal est capturé après avoir affronté le compte et les troupes flamandes.

Du côté de la gauche ce sont Renaud de Dammartin et Robert de Dreux qui s'affrontent. 2 personnes qui se connaissent bien. Pour le coup ce n'est qu'après avoir fait preuve d'une résistance acharnée et suite à l'aide apportée par Guérin que les troupes de Renaud de Dammartin sont vaincues.

Enfin, du côté du centre c'est plus compliqué côté français puisque des deux côtés on retrouve le gros des troupes adverses unis autour de leur souverains, à savoir Philippe Auguste d'un côté et Otton IV de l'autre. Bien que désarçonner, Philippe Auguste est sauvé par les chevaliers de son camp après que l'infanterie ait cédé face à la cavalerie adverse et suite à une longue mêlée. Finalement c'est l'empereur Otton IV qui doit reculer et fuir. Le duc de Brabant fuit également. C'est cette victoire qui vaudrait à Philippe II le nom d'Auguste, d'où le nom de Philippe Auguste.

Les conséquences sont désastreuses du côté des anglais et d'Otton IV. Désastreuse car Jean Sans Terre se retrouve isolé et désastreuse pour Otton IV car il perd l'avantage dans le cadre de sa rivalité avec Hohenstaufen qui sera d'ailleurs connu plus tard sous le nom de Frédéric II. Ce même personnage qui a d'ailleurs été soutenu par Philippe Auguste.

Surtout, le prestige de Philippe Auguste s'en retrouve agrandit comme jamais en témoigne la présence de milliers et de milliers de vers durant la décennie suivant la bataille consacrées à la gloire de Philippe Auguste et à la dynastie des Capétiens en général. Mais cette bataille n'entrera dans la postérité qu'à partir du XIXème siècle lorsque les historiens feront de cette date une date importante dans le cadre de la construction du roman national, une importance plus grande encore que son importance réelle, bien que cette dernière soit incontestable bien que plus limitée à l'époque.

Le 27 juillet 2023 à 23:34:48 :
C'est celle où tous les mecs étaient enfoncés dans la boue ?

Pour ce qui est de la boue, il me semble que ça correspond mieux à la description de la bataille d'Azincourt durant laquelle les combattants français étaient embourbés dans un terrain boueux et désavantageux.

La bataille de Bouvines est célébrée par Guillaume le Breton à travers plus de 10000 vers rédigées entre 1214 et 1224 au sein de sa Philippide.
Malgré la glorification de cette bataille, il faut savoir qu'à l'époque, son évocation ne dépassait pas le nord de la Loire et qu'en sein de l'Empire, il était très peu connu. Ce qui n'empêche pas selon les termes de George Duby la consécration de la monarchie. A la fin, seule la Guyenne est conservée par les Plantagenêts. La Guyenne qui fera d'ailleurs l'objet d'une confiscation à la suite d'un conflit entre les 2 dynasties rivales, qui contribuera d'ailleurs au commencement de ce que l'on connait comme étant la "guerre de cent ans".

Pour revenir une dernière fois sur Philippe Auguste, il faut savoir qu'après sa victoire à Bouvines, il mène des actions en Languedoc où il bénéficie d'u fort soutien religieux. C'est un des points de départ de la fameuse " croisade des Albigeois " suite à l'appel du pape Innocent III en 1208 pour lutter contre l'hérésie cathare. Ces même cathares ouvertement soutenus par le comte de Toulouse, nommé Raymond VI, excommunié par le pape pour cette raison. Les choses s'aggravent toutefois lorsque Pierre de Castelnau, qui était le légat du pape, se fait assassiner par un écuyer du compte de Raymond VI. Cela entraîne l'intervention directe de barons du nord dirigés par Simon de Montfort, qui est un baron de l'Ile de France dont le nom restera gravé et associé à jamais à celui des croisades.

Finalement ce même Raymond VI se voit contraint de rallier les croisés contre son rival qui est le vicomte de Béziers et de Carcassone, à savoir Raymond Roger de Trencavel. Ces événements aboutissant au sac de Béziers le 21 juillet 1209.

Mais un énième retournement fait que Raymond VI demande de l'aide à son seigneur, Pierre II qui est le roi d'Aragon. Cependant, les troupes de ce dernier sont défaites le 12 septembre 1213 près de la ville de Toulouse. C'est ainsi que Simon de Montfort parvient à obtenir le comté de Toulouse, qui peut alors rendre hommage à Philippe Auguste, son nouveau fief. Cela signifie une probable intervention du roi de France en cas de conflit et donc cela a participé aussi grandement que la bataille de Bouvines à la construction et à la consécration du royaume de France via l'union du Nord et du Midi.

Pourtant, la bataille de Muret demeurera relativement inconnu aux yeux de l'opinion publique, qui ne retiendra que la bataille de Bouvines.

En 1223, Philippe Auguste rend l'âme et cède donc sa place à son fils Louis VII qui a à ce moment là 36 ans et qui aura une responsabilité et un héritable immenses à assumer.

Pour ce qui est de mes sources :

Sources : Le dimanche de Bouvines: (27 juillet 1214) Ecrit par George Duby

"La bataille de Bouvines" Ecrit par Dominique Barthélemy

"Les Rois qui ont fait la France - Philippe II Auguste, 1180-1223: Père de Louis VIII" Ecrit par Georges Bordonove
"La France au Moyen Age du Vème au XVème siècle " Ecrit par Claude Gauvard Notamment le chapitre 9 intitulé " L'équilibre capétien ( 1180-1285 ) consacrée en grande partie à Philippe Auguste et à la dynastie des Capétiens ainsi qu'à la bataille des Bouvines.

Si vous préférez les ouvrages en anglais :

"The Legend of Bouvines: War, Religion, and Culture in the Middle Ages" Ecrit par Georges Duby puis traduit

"Philip Augustus: King of France 1180-1223 (The Medieval World) "
Ecrit par Jim Bradbury

Le 27 juillet 2023 à 23:35:39 :
Tu en sais trop

Bof. En vrai, j'ai essayé de synthétisé au mieux. Parce que sinon ça aurait probablement du demandé une dizaine de posts différents. Sinon pour ce qui est des auteurs, George Duby, Philippe Contamine, Claude Gauvard, Régine Pernoud ou encore Georges Minois sont des auteurs très intéressants pour connaître les différents détails et aspects de la vie de l'époque. Et ça c'est seulement pour les médiévistes français.

On peut rajouter Jacques Le Goff et bien sûr le duo incontournable pour avoir donné naissance à l'école historique française : Marc Bloch et Lucien Febvre.
Imaginez un film là-dessus. :bave:
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Anthony__Agard
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27 juillet 2023 à 23:33:26
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