Tous les matins, cette même appréhension de se lever du lit pour affronter une journée supplémentaire, morose et répétitive ...
Tous les soirs, cette même appréhension de se coucher et de devoir terminer cette journée pour passer à un nouveau jour sans intérêt.
Qu'on bosse ou pas au final, c'est la même chose. Rien ne dure. On est heureux les premiers temps de découvrir son nouveau boulot, uniquement parce que c'est nouveau et que la nouveauté possède un attrait certain dans une boucle aussi répétitive. Mais avec le temps vient la lassitude ... Et avec la lassitude vient cette envie irrépressible d'y mettre fin.
Alors, on arrête de bosser et c'est la même chose. Rien ne dure. On est heureux au début d'être débarrassé de ce fardeau et de cette routine éreintante, on a presque un petit sentiment de liberté. Et puis les jours passent, la lassitude et la routine reviennent ... Alors on a envie d'y mettre fin et la boucle recommence, encore et encore.
Et c'est pareil pour tout le reste, en réalité. Les relations, l'alimentation, le sport, les passions. Peu importe l'activité, peu importe l'importance que celle-ci peut avoir pour nous, on finit toujours par se lasser de tout. Cela peut prendre des semaines, ou parfois plusieurs années, mais tout finit toujours.
Passé un certain âge ce n'est pas seulement notre âme qui en prend un coup, mais c'est notre corps tout entier qui vieillit, qui s'use et se lasse. Alors une nouvelle idée vient se greffer à tout cela, celle d'avoir trop vécu. Cette sensation que plus rien n'a vraiment d'intérêt car au final, tout a le même goût. La passion s'en va rapidement et le schéma, de manière presque paradoxale, se répète inlassablement ...
Pour être honnête, j'en viens à ce moment où j'aimerai que tout s'arrête. Pourtant, j'ai toujours essayé d'expérimenter, d'explorer ce monde et moi-même. Je me suis relevé des épreuves de la vie et je ne me laissais pas abattre. Mais maintenant je suis lassé par ce fonctionnement que j'ai répété tant de fois que je ne pourrais le compter. Ce monde n'est pas fait pour moi et je ne suis pas fait pour lui.
Si il y a bien un désir encore vivace au creux de mon âme, c'est bien celui de fermer les yeux après une journée si dure et de ne plus jamais me réveiller.