Tout commence toujours par la pulpe obscène d’une lèvre, délicieusement baveuse et renflée, qui vient, s’offre, et se presse doucement contre les vôtres, en vous implorant, en vous suppliant, en vous sommant de lui faire du bien. Là, maintenant, tout de suite. Pourtant, ce sont bientôt l’apparente ingénue et sa malicieuse jumelle qui vous goûtent, vous palpent, vous cajolent de baisers voraces et qui, lascives, emportent un peu de vous à chaque venue, à chaque bouffée, et font pousser en vous l'Envie, le Désir. Irrémédiablement.
Et c’est bien, chérie, quand je reçois ton massage obscène,
Ce torride réconfort et plus vicieux des crimes;
C’est bien quand je médite, allongé près de toi,
Le coeur qui exorbite, avalé dans le noir,
Que je soupire enfin vif en mon enveloppe:
“L’amour est une extraordinaire salope.”
Et parfois je me surprends froidement à rire
Terrifié, ne pouvant m'empêcher de me souvenir
Qu’il a suffi de ta compagnie de putain
Pour qu’un malin génie hante à nouveau mon corps.
Une femme, une chienne, alléchée par le vit,
Penchée, à quatre pattes, et le vagin qui brille;
Qui gémit comme si elle lançait maintes et maintes questions
Au lourd ithyphalle qui enfonce son con.
De ces petites mains qui deviendront bientôt expertes,
Tu m'empoignes toute l'âme par son bout,
Elle qui demeure suspendue à tes doigts,
Qu’un vernis huileux fait désormais reluire,
Eux qui caressent, courent le long de mon manche
Et me décrochent les pires jurons
Lorsqu’ils frictionnent furieusement mon gland.
Puis monte-moi dessus comme tu sais le faire
Orchestre ta diabolique gymnastique,
Meus-toi comme une condamnée qui vit ses derniers instants
Et cependant que tu te trémousses en criant,
J’accuse la rançon de ton charme de nymphe.
Continue de lubrifier ma trique, ma chérie,
Avant que la passion n’évanouisse ma lymphe.
J’étouffe, euphorique sous les albes vestiges de ta chair.
Je suffoque sous ta passion, ton souffle, ta sueur,
Alors, violemment -- en guise de réponse,
Je te retourne et emporte mes reins contre toi, tes hanches, et ta chatte,
Te serre pour te faire taire définitivement,
T’étrangle pour t’entendre haleter
T’asphyxier comme tu n’aimes pas,
Te faire soumise comme j'aime, moi,
Dans une terrible tentative pour effleurer l'absolu.
Et si chérie je souhaite t’insulter de tous les noms,
Qualifier ta cruelle luxure relève de la gageure,
Car aucune expression ne peut recouvrir de son étoffe
Ni la Détresse qui pousse ton vagin trempé contre mon frein bandé,
Ni la Force aveugle; cette passion létale qui m’anime,
Qui me conduit inlassablement à te désirer toujours plus
-- Et à te traiter de pute, ma chérie.