Dans la tradition marxiste le monde est lutte et matière à transformer et à produire, et ça parle aux forces dominées qui luttent, qui sont au contact de cette matière et qui produisent, mais pour mobiliser d'autres gens il faut d'autres imaginaires.
Pour les larves tertiarisées que nous sommes, faire du monde réel un cas particulier de mondes virtuels, ou un livre, ou un poème, quelque chose qui parle plus à notre corps et à notre esprit.
On vit tellement dans un réseau de récits, de symboles et de simulacres, on constitue des forces potentielles capables de se diriger pratiquement n'importe où et qui en pratique se dissipent n'importe comment, à cause de cette extension permanente des possibilités humaines dans laquelle on vit sans jamais faire l'expérience concrète de la moindre d'entre elles.