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Sur les degrés d'un Trône

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Il était une fois une jeune fille née sur les degrés d'un trône. Elle était spirituelle, cette jeune fille, et très fantasque, pour une fille ; quant à son sang... eh bien, nous nous bornerons à dire qu'elle possédait tant et tant de quartiers de noblesse qu'elle aurait pu en tutoyer un roi !

Autant vous dire, chers lecteurs, qu'elle ne s'en privait pas.

Mais voilà, comme il arrive bien souvent, à la cour, que l'on s'ennuie (le lion baillant enfin aussi sûrement que le chien lui servant le soupe), figurez-vous que cette jeune illustre se mit en tête de tomber amoureuse. L'amour, en bonne noblesse, est rarement une nécessité mais davantage un luxe qu'on se donne...

Mais enfin qui aimer ? Elle ne pouvait tout de même pas aimer trop au dessous de sa condition, la pauvre, car enfin elle était fière, et souffrait grandement du ridicule. Amour de cœur, amour de tête... que faire ? C'est que c'est une grande souffrance pour un tempérament impulsif que d'hésiter.

Or il advint que cette jeune fille rencontra un jour, lors de quelque partie de cartes, un jeune Comte, lequel revenait seulement des Indes. C'était un voyageur que ce Comte, et qui passait pour avoir été de toutes les coteries. Il en avait d'ailleurs obtenu tant de décorations agrafées, et de toutes les manières, que son plastron ressemblait davantage à un sapin de Noël, ou à quelque costume de comédie, qu'à celui d'un véritable gentilhomme. C'était bien à en friser un peu le mauvais goût, certes... mais enfin ce dernier semblait arborer le tout avec si peu de honte, et avec tant de désinvolture, que l'on aurait dit que ce dernier les portait plutôt par affection que par affectation, vous voyez... En bref, à la fin de la soirée, il arriva que cet arrivant lui plu, un peu.

Quant au Comte, eh bien, est-ce que l'on résiste à une telle fille ? Il n'est pas nécessaire de dire que pour sa part, il en tomba tout de suite éperdument amoureux.

Cette relation de courtoisie, tout en tours et en détours, amusa grandement la jeune fille ; car le Comte était comme elle un ennemi de la monotonie ! L'on pouvait bien se bouder, se raccommoder, se déchirer même ! Quand on est fantasque, on est pas loin d'être un peu capricieuse, et le fait de pouvoir se servir de son amour comme d'une serviette afin de s'essuyer les canines l'amusait beaucoup.

Mais voilà, l'on veut bien d'un aventurier, mais certainement pas de ses aventures. Et il arriva ainsi que cette jeune aristocrate fini par s'agacer de ce que ce jeune homme était un peu trop libre à son goût. Ce n'était pas possible, d'être comme cela, tempêtait-elle ! D'être aussi... d'être si... aaaaah !! Elle voulait... elle voulait... savait-elle seulement ce qu'elle voulait, elle ? Ce qui est sûr, c'est que cette capricieuse voulait, et qu'en bonne noblesse, c'est une chose bien terrible que la volonté, et surtout quand la noblesse de celle qui veut l'assoit sur les degrés d'un trône, eh oui.

Bref, une telle indécision quant à ses propres désirs ne l'empêcha certes pas de vouloir lui piquer une bonne grosse crise. C'était un jour où le jeune Comte festoyait en compagnie de quelques commensaux de mauvaise vie, le regard errant sur la mosaïque du plafond de quelque bazar périphérique. Lorsque la jeune fille entra, elle manqua d'en défoncer la porte, la ravissante. "Ah Comte, vous êtes donc comme ceci, vous êtes donc comme cela ! Tonna-t-elle. Eh bien moi, je vous déclare tout net que je me refuse à entretenir une relation avec un homme m'aimant si peu, et bien mal ! Ne me flatté-je pas d'être la nièce du Roi ? Non, épargnez-vous, ne bougez-pas mon cher, car je vous déclare tout net que c'est fini entre-nous ! Et pour l'éternité encore, mon cher ! Bref, bisous."

Autant vous dire qu'en claquant la porte derrière elle, la jeune fille était extraordinairement fière de son propre tempérament.

Quant au Comte, eh bien, nous économiserons les mots pour décrire le genre de révolution qu'en lui une telle sortie pu produire, et nous nous bornerons à dire que ce dernier se contenta de charger froidement un pistolet afin de se brûler le cerveau.

Ce que voyant, un autre homme de cour, et qui passait pour être compagnon de ses plaisirs, se précipita alors sur lui afin d'en dévier le canon. Il y eut une confusion, et le NON ! crié se mêla alors à la détonation ainsi qu'à l’écho de la foule.

La confusion fut certes indescriptible.

Le plomb, lui, avait laissé une éraflure, achevant sa trajectoire en plein centre de la mosaïque, dont un tesson fut fracturé avant de finir sous un meuble.

Ce que ces deux âmes nobles se confièrent ensuite, il est bien impossible de le dire, tant la commotion occasionnée par le coup de feu avait achevé de les noyer tous les deux dans un concert exclamations, de bruits, de commentaires, et c'est bien dommage, ma foi ! L'âme humaine, chers lecteurs, tout ça tout ça...

Quant à ce que ce décida de faire en retour le jeune Comte, car enfin en bonne noblesse, il fallait bien que vengeance il y eut, eh bien, chers lecteurs, vous allez rire ! Il a

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Données du topic

Auteur
-Etoiles-
Date de création
8 juillet 2023 à 12:53:55
Date de suppression
9 juillet 2023 à 18:26:00
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