Le communisme est possible mais il est de droite

Je suis consterné de constater que la gauche semble systématiquement perdre ses combats sociaux. On dirait qu’il y a une tendance autodestructrice qui pousse à faire exactement ce qu’il ne faut pas faire pour réussir. Et ce fatalisme est omniprésent : ‘Les Français sont des lâches’, ‘C’est la faute de la droite’, ‘La nature des hommes me dégoûte’, sont des refrains récurrents.
Ce qui m’interpelle aussi, c’est que face à ces défaites, certains à gauche semblent se réfugier dans l’élitisme et l’arrogance. Il y a ceux qui méprisent la culture populaire, comme si elle était indigne de leur considération. D’autres se vantent d’appartenir à un petit cercle restreint de la gauche radicale, comme si le fait d’être peu nombreux était la preuve indéniable d’une supériorité intellectuelle.
Et puis, il y a ceux qui se délectent de leur connaissance de ‘Le Capital’ de Marx. Ils semblent plus intéressés à rivaliser entre eux pour savoir qui a la meilleure compréhension du texte qu’à réfléchir sur des solutions concrètes pour l’avenir.

Que dire des figures de proue de cette gauche? Entre les vétérans qui ont perdu leurs illusions ,un ancien aristocrate bourgeois (Lasganerie) marié avec un homme de 30 ans son cadet, trouvant du réconfort dans la radicalité) comme une thérapie pour ses problèmes familiaux. Ou cet économiste bourgeois de l’Ouest parisien (Lordon) qui lance des appels à la révolution, mais qui de ses propres mots admet qu’il a trop à perdre si ça tourne mal. Non vraiment pas rassurant tout ça.

Alors que faire puisque cela ne marche jamais ?

La ZAD non de la merde

…Yohan étrille la ZAD. Il n’hésite pas à décrire une communauté hiérarchisée qui s’est figée dans des quartiers bien distincts. «Les bobos intellos sont au cœur de la ZAD, les riches au sud-ouest, les diplômés qui ont le pouvoir sont à l’ouest dans le secteur de Bellevue», dit-il. Il ironise: «Et c’est donc le quartier des plus démunis qui a été le premier rayé de la carte. Finalement, la lutte des classes existe aussi ici.» source le figaro “Yohan, ce zadiste dépité par la «lutte des classes» au sein de la communauté”

Ah, les villages autogérés? Toujours de la merde

Lordon partage dans une vidéo une anecdote croustillante d’un de ses amis qui raconte comment un humble plat de courgettes a précipité la chute de son village autogéré. Eh oui, un plat de courgettes! Vous ne le croiriez pas, n’est-ce pas?

Quant aux États communistes… Allons, évitons ce sujet. Pas la peine de réveiller des fantômes du passé.

Et que penser du Chiapas et du Rojava? Eh bien, ce serait un peu généreux de les étiqueter comme des exemples de communisme. En réalité, il s’agit davantage de clientélisme et d’entraide communautaire. Loin des grands idéaux, mais avec une pincée de pragmatisme et de solidarité.

Mais peut être qu’une solution existe…

Avez-vous remarqué cette résurgence de l’extrême droite et des identitaires?
Évidemment, puisque le retour du nazisme et du suprémacisme est la grande peur de la gauche.
En réalité, ce n’est qu’un dernier sursaut d’un peuple qui sait qu’il va disparaître et qui ne peut rien faire.
La démographie est sans appel; les Blancs vont disparaître en France.
Sans doute que dans le futur, quand les générations futures nous étudieront, elles seront effarées de voir l’un des premiers peuples de l’histoire qui a choisi de disparaître.
Très bien, la droite est rayée de la carte, mais qu’en est-il de la gauche? Pourquoi ne réussit-elle pas puisque le multiculturalisme n’est pas un frein à cette belle utopie universelle?

Eh bien, la gauche radicale va disparaître pour les mêmes raisons que la droite.

Une étude d’Amazon démontre que la diversité raciale empêche la syndicalisation. Pour résumer, leur logiciel analyse les données des 510 magasins de l’entreprise détenue par Amazon avant de leur assigner un score de risque de syndicalisation.
Les magasins qui présentent une moindre diversité raciale et ethnique sont plus susceptibles de se syndiquer.

Ce qui explique que Nuit Debout, les Gilets Jaunes, et la réforme des retraites avaient une majorité blanche.

Pour une société communiste, il faut donc une homogénéité sociale, et là tout le monde est d’accord, mais aussi ethnique et culturelle.
Évidemment, l’individualisme doit être faible. Il faudrait être idiot ou fou pour penser que plus tu as du moi JE (individualité), plus on est différent, et plus tu auras de NOUS (collectivité).

Est-ce que ce modèle existe dans le communisme?

Les Hutterites.

Il s’agit d’un groupe religieux et ethnique qui fait partie des mouvements anabaptistes, tout comme les Amish et les Mennonites.
Et là, on est proche du communisme.
Dans une colonie Hutterite, le logement, les terres, le matériel agricole, la nourriture et d’autres ressources sont partagés et utilisés par tous les membres de la colonie.
Colonie pacifiste et écologique.
Peu de coercition, à la différence du projet du père Lordon.

La bonne nouvelle est que le communisme est possible, mais la mauvaise est qu’il est de droite.
Pour reprendre les mots de Lordon que j’aime bien.

Pour que votre projet communiste soit réalisable, il faut lui donner des “conditions de possibilité”.
En ne le faisant pas, vous ne respectez ni votre cause, ni vous-même.