L'exil des Maghrébins en Provence et à Fréjus au XVIIe siècle
L'historien Pierre Santini évalue le nombre de ceux qui débarquèrent en Provence à plus d'une cinquantaine de milliers. La venue de maghrébins en Provence, au début du XVIIe siècle.
Dès le 16 avril 1610, Robie, consul de Fréjus rapporte au conseil qu'ayant fait un voyage à Marseille, il avait "treuvé y avoyr esté arrivé grande quantité de granatins veneues du païs de Granade". Il proposa d'attendre "les propres mandements et volonté de sa Majesté" et du président du parlement de Provence, pour en faire venir 400 à Fréjus.
On observe les traces, parfois ténues, des groupes de Maghrébins qui se sont implantés durablement en Provence. En 1618, une enquête révèle la présence de plus de 300 Maghrébins à Marseille. De nombreux Granatrins sont attestés après 1620, à Marseille, à Toulon et ses terroirs voisins, mais aussi à Barjols, Saint-Tropez, Fréjus et La Napoule.
Mais à n'en pas douter, les Maghrébins, dont les archives nous ont révélé la présence, sont l'arbre qui cache la forêt de tous les anonymes, dont nous n'avons pas conservé les traces faute de documentation. De nombreux Maghrébins se sont établis en Provence même si leur nombre est difficile à évaluer précisément. Des mariages mixtes sont apparus progressivement.
Les prénoms et patronymes ont été provençalisés et francisés. Il nous reste à découvrir dans les arbres généalogiques des familles de Fréjus et de toute la Provence, les mentions Maghrébins ou Granatin, qui attestent que nos ancêtres provençaux ont pu être des musulmans venus d'Espagne au début du XVIIe siècle.