Je vous parle d'un temps
Que les nouveaux migrants ne peuvent connaître
Montmartre en ce temps-là
Frappait des renois
Leur crachait dessus depuis la fenêtre
Et si l'humble bidonville
Qui me servait de taudis
Loyer impayé, pas de mine
C'est là qu'on s'est connu
Moi qui criait famine
Et toi qui flottait nu
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La Boué(me), La Boué(me)
Ca voulait fuir
On est malheureux
La Boué(me), La Boué(me)
Nous ne mangions qu'un jour sur deux
Dans les pays voisins
Nous étions quelques uns
Qui arrivons, attention les gwers
Et bien que miséreux
Avec le ventre creux
Nous ne cessions d'aller vers
Et quand quelque gauchow
Contre un bon repas chauw
Nous prenait en photow
Nous récitions des sourates
Groupés autouw des blacks
En insultant Kader
La Boué(me), La Boué(me)
Ca voulait dire
Ton pays il est jolie
La Boué(me), La Boué(me)
Et nous avions tous envie de faire pipiw
Souvent il m'arrivait
Devant mon Roubaix
De passer des nuits blanches
Rackettant mon voisin
Regarder sa femme d'un air malsain
Ainsi de métisser vos blanches
Et ce n'est qu'au matin
Que son vagin était plein
Devant un soda-clope
Epuisé mais ravis
Qu'elle vu que je l'ai mis en cloque
Mon fils a les papiers finit la zon-pri
La Boué(me), La Boué(me)
Ca voulait dire
On est migrant
La Boué(me), La Boué(me)
Nous vivions de l'argent des passants
Quand les allocs tomba le jour
Je m'en alla faire mon ftour
Pour finir dans l'ivresse
Je ne reconnais plus
Ni l'odeur, ni son cul
Qui ont vu ma jeunesse
En haut d'un escalier
Je cherche le magasin de mafé
En passant je vis une rixe
Jaillissant du sang de son corps
Montmartre semble mixte
Maintenant c'est la charia ou la mort
La Boué(me), La Boué(me)
On faisait le jeûne
Vos femmes sont à nous
La Boué(me), La Boué(me)
Que les gwers restent dans leurs trous