M. François Villon
La cinquièsme repeue du pelletier
Ung jour advînt qu'ung Pelletier
spousa une belle femme
Qui appetoit le bas mestier,
En faisant recorder sa game.
Le Pelletier,sans penser blasme,
Ne s'en soucioit qu'ung petit
Mieulx aymoit du vin une dragme,
Que coucher dedens ung beau lict.
Ung curé, voyant cest affaire,
De la femme fut amoureux, Et pépia qu'à son presbytaiïe
Il maineroit ce malstre gueux. Il s'en vint à luy tout joyeux,
A celle fin de le tromper, En disant « Mon voysin,je veux vous donner ennuyt à soupper. »'
Le Pelletier en fut content, ·
Car il ne vouloyt que repaistre,
Et alla tout incontinent
Faire grant chère avoftle prestre,
Qui luy joua d'un tour de maistre,
Disant « Ma robbe est deffourrée;
Il vous y convient la main mettre,
[...]
Le Curé vint en la maison
Du Pelletier, par ses sornettes,
Et trouva si bonne achoyson
Qu'il fist très bien ses besongnettes.
Hz firent cent mille chosettes,
Car, ainsi comme il me semble,
JI contenta ses amourettes,;>
Et puis hors de la maison emble.
Ce fourreur, pour la repeue franche
Fut fait coqu bietf fermement;
Et luy chargea la dame blanche
Qu'il y retournast hardiment,
Et que, par son sainct sacrement,
Jamais nul jour ne l'oubliera
Mais luy fera hébergement,
Toutes les foys qu'il luy plaira.
Et pourtant, donne soy bien garde
Chascun qui aura belle femme
Qu'on ne lui joue telle aubade
Pour la repeue c'est grant diffame;
Quant il est sceu, ce n'est que blasme
Et reproche, au temps advenir.
Vela des repeues la grant advenir.
Vela des repeues la grant game;
Pourtant, ayez-en souvenir!
_____
Petit poème du sieur Villon, sur le fourrage de femme du cuck pelletier pendant son absence, perhaps
Je n'ai pas trop compris tout en comprenant,
se mefier des prêtres à robbe deffourée qui veulent fourrer
Poème assez cocasse, je ne sais pas si le pelletier a aimé ça ...