et je la manipule savamment.
Elle avait du mal à s'adresser à des inconnus, chaque interaction était une épreuve insurmontable, elle préférait sécher les cours magistraux plutôt que de se retrouver au milieu d’autant de personnes.
C’est à force de me m’envoyer faire pour elle des choses aussi élémentaires que d’emprunter un livre, que j’ai réalisé sa situation. Je l’ai alors interrogé, et c’est là que mon plan diabolique s’est enclenché.
J’ai d’abord commencé par me montrer attentif à ce qu’elle me disait, afin de la persuader que je suis à son écoute.
Je la laissais s’exprimer longuement sans l’interrompre, je la regardais, j’hochais la tête et l’aidais à terminer ses phrases sans m’imposer dans son monologue.
Au fur et à mesure, ses confessions devenaient plus intimes, elle me révélait à chaque fois un brin insoupçonné de son être, que je commençais à cerner.
Le plus souvent je m’asseyais près d’elle, en lui tenant la main, et elle finissait systématiquement dans mes bras.
Dans le fond ce qu’elle disait ressemblait à beaucoup d’autres témoignages, enfance difficile, mise à l’écart, etc… alors je lui ressortais le discours réconfortant le plus niais possible trouvable sur toutes les pages insta type "santé mentale", et elle y a cru.
Maintenant elle va mieux, elle se sent moins oppressée par le regard des autres et arrive même à prendre la parole en public. Elle pense que c’est grâce à moi, et elle me répète souvent à quel point elle m’est reconnaissante. Mon plan a abouti à merveille.
Je me suis servi de ses faiblesses pour qu’elle s’attache à moi, si Machiavel était parmi nous il n’y a aucun doute qu’il serait subjugué par ma malveillance.