LES PUTAINS DE TRANSPORTS EN COMMUN A PARIS
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MARRE DES RETARDS
MARRE DES BUS/TRAINS BONDES (METTEZ DE LA FREQUENCE MERDE)
MARRE DES CLODOS
MARRE DES PUTAINS DE POUSSETTES
MARRE DE L'ODEUR DES GENS
MARRE DES HORAIRES DE NUIT POURRI (Je suis un enfant pour devoir rentrer selon le bon vouloir de la RATP?)
Je préfère me taper 2h de bouchon sur le périph, on en est là.
Fallait que ca sorte
Le problème c'est que même la voiture, c'est l'enfer vu la quantité de bouchons TOUS LES PUTAINS DE JOURS.
Mais vous n'avez pas vraiment d'autres choix que de vivres à Paris ?
Franchement ?
Ok, il y a toutes les boutiques que vous voulez.
Il y a tous ces musées avec des expositions qui changent régulièrement.
Il y a la cinémathèques et ses projections de films super rares.
Il y a plein de meufs.
Il y a partout des bons restos.
Mais on sait comment vous vivez, éreintés par les transports en commun et très rapidement vous ne profitez plus de rien.
Vous prenez le métro pour aller bosser, de changements de stations et de rames en retard, vous y passez trois quart d'heure. Après avoir croisé 6 SDF dans les couloirs et autant d'odeurs d'urine, la rame de métro arrive déjà bondée. Vous êtes collé à un daron du Sénégal qui transpire à mort et qui se met à bousculer tout le monde en beuglant, pris de panique.
En remontant l'escalier de la station, couvert de sueur, vous vous prenez une bourrasque de vent qui vous provoque direct une angine.
Vous vous rendez au boulot, en esquivant les merdes de chiens étalées, les zombies qui s'arrêtent brusquement sur les passages piétons pour regarder leur téléphone, les vélos qui essayent de vous allumer en faisant leur ding-ding-ding de mauviette parce que vous avez le malheur de revendiquer la priorité quand le feu est rouge pour les véhicules.
Vous arrivez au bureau après un dernier bond sur le côté pour éviter une trottinette fonçant sur le trottoir.
Votre collègue José est déjà là, dans sa chemise ultra-slim de métrosexuel ; il est en grande discussion avec Artoise, gros/grosse, cheveux bleu, sexe indéterminé. Tout le monde s'accorde pour dire que Sandrine Rousseau est une politicienne incomprise, salie par les médias capitalistes d'extrême-droite en particulier CNews qu'il faudrait interdire. Normal, le combat politique contre le fascisme est permanent, y compris au travail.
Après avoir fait semblant de travailler le reste de la matinée et risquer le bore-out devant Kombini, vous profiteriez bien d'un bon resto du coin pour la pause déjeuner. Mais comme vous êtes trop en retard à cause du métro du matin, vous vous faites livrer un délicieux bol de coquillettes à 18 euros service compris. En plus vous économisez de l'argent pour vous régaler, le bon plan malin !
L'après-midi se poursuit, et vous décidez de partir à 16h pour éviter l'heure de pointe. Vous refusez d'aller acheter en boutique cette veste qui vous plait, il vous faudrait 1h30 aller-retour en plus. Vous regrettez de devoir vous faire livrer par internet comme un vulgaire provincial, mais au moins aller au pick-up de l'épicerie de Rachid, ça ne fera qu'une demi-heure de trajet supplémentaire (en espérant qu'il ne parte pas en vacances sans prévenir).
Pareil pour l'exposition sur ce peintre impressionniste que vous aimez tant : vous hésitez à y aller depuis 3 mois mais on verra une autre fois, et puis l'expo dure encore 4 jours, il y a le temps. On n'a pas le temps de s'ennuyer ici !
Vous entrez dans le métro, heureux de passer juste avant l'heure de pointe : la rame n'est bondée qu'à 120 %. Collé à une famille Roms, l'odeur de leurs fèces remonte à vos narines, mais vous vous dites que ce sont des gens malheureux et que vous n'avez pas à juger.
Vous arrivez au point de rendez-vous avec vos amis, devant ce néo-bistrot-brasserie qui mêle les tendances françaises traditionnelles fusionnées avec un soupçon de cuisine indienne.
Il n'y a plus de place à l'intérieur, tout le monde reste en terrasse sous le crachin. Tant pis, vous n'êtes pas en sucre. Et puis Jérémiah plaisante : "tant mieux ça nous fera plus à boire !". Haha sacré Jérémiah, dommage que l'eau est en train de niquer le délicat rose de ses mocassins en suédé.
Après 30 minutes d'attentes, la planche de charcuterie arrive enfin, 40 euros pour quelques tranches de jambon éco-responsable sans molécule animale, c'est presque donné.
Tout le monde se régale, et vous croisez vos voisins Williams et Roberto, un gentil couple qui ramène de l'école leur enfant Camille, dont vous ne vous rappelez pas ce qui a été choisi lors de son dernier changement de sexe (de toutes façons, le gosse est toujours en jupe).
La soirée se poursuit. Vous apercevez une fille qui vous plait, élégante avec une mèche, un imperméable, des jeans et des Converse fatiguées. Ah la mode de Paris ! Elle est en pleine discussion avec ses amies, un gobelet de rosé dans une main, une clope roulée dans l'autre. D'une voix rauque et éraillée par les excès, elle crie : "et là je lui dis que oui j'ai mes règles, mais que toi t'as une p'tite bite !". Tout le monde rigole autour de cette femme libérée, mais devant cette scène vous sentez quelque chose qui se tord dans votre estomac et vous empêche de vous lancer. Après tout il parait que c'est aussi bon pour la santé, l'abstinence.
Vous remarquez que le camp de migrants à portée de vue commence à s'agiter. Des silhouettes dans l'ombre vous regardent, et dans un mélange de langues étrangères sub-sahariennes, vous percevez quelques bribes de français vous invitant à niquer votre génitrice.
Vous plaignez ces pauvres gens accablés par les frustrations et vous décidez de partir, il est déjà 22h et le sommeil arrive après cette longue journée.
Vous dites au revoir, en rentrant vous ne faites qu'un seul détour pour éviter de croiser une bande de jeunes maghrébins en survêt. Vous n'avez pas peur d'eux mais vous ne voulez pas les frustrer en leur exposant vos richesses de privilégié colonialiste, c'est bien d'être prévenant envers les autres.
Arrivé devant chez vous, vous ouvrez délicatement la porte de l'immeuble pour ne pas réveiller Samba le crackhead qui plane affalé devant l'entrée. Vous l'enjambez avec précaution. Pauvre homme, il a dû souffrir dans la vie. Madame Germain aurait dû être plus polie en lui parlant, ainsi cette facho n'aurait pas finie à l'hosto la mâchoire en miette.
Vous rejoignez votre 18 mètres carrés, une affaire qui ne vous coûte que la moitié de vos revenus mensuels, et faites attention à ne pas encore vous cognez à l'évier de cuisine en entrant dans la douche.
Prêt pour le sommeil, vous entendez les basses du dernier étage. Zachary doit encore faire une soirée électro, mais ce n'est pas trop grave, en semaine il s'arrête généralement à 3 heures du mat'.
Un sourire apparait sur votre visage sans que vous ne vous en rendiez compte : quelle chance de vivre dans la Ville Lumières !
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Données du topic
- Auteur
- ChristmasNigga
- Date de création
- 15 mai 2023 à 09:45:10
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