https://www.leparisien.fr/amp/culture-loisirs/cinema/beau-is-afraid-ce-qui-fait-peur-cest-ce-sommet-dennui-25-04-2023-ATHKUFNLO5FNBKFGWRNCYO2DTU.php
Joaquin Phoenix décevant
On allait pourtant voir le film le sourire aux lèvres, tant les précédentes œuvres de Ari Aster, nouvelle coqueluche du cinéma d’auteur qui décoiffe, nous avaient emballées, telles « Hérédité » (2018) et surtout le génial « Midsommar » (2019) qui avait révélé la comédienne Florence Pugh. Mais voilà, notre ami Ari ne nous veut pas du bien avec ce nouveau film : en roue libre, il semble surtout vouloir se faire plaisir à nos dépens.
Alors, passé l’ennui abyssal que provoque la projection, que peut-on retenir de « Beau Is Afraid » ? Certainement pas la contre-performance de Joaquin Phoenix, qui relève de l’antithèse de ce qu’il a produit dans « Joker », tant son jeu se limite ici à une longue plainte dépressive ponctuée d’insupportables jérémiades. Le regarder geindre ainsi durant 3 heures fait office d’une punition que personne ne mérite.
On préfère de loin la courte et spectaculaire prestation en fin de film de la revenante Parker Posey, elle plutôt épatante, et la séquence d’ouverture qui montre un quartier dans un état apocalyptique Aster est toujours aussi doué pour filmer les univers dévorés par les cataclysmes qu’ils engendrent. Mais cela ne suffit absolument pas à sauver ce très long, trop long métrage de l’impression désolante qu’il suscite : ne reste plus qu’à espérer qu’Ari Aster sera capable de nous réenchanter avec son prochain opus…