Les hommes s'enferment dans des mots
Comme plusieurs prisonniers
Qui essayent de communiquer
Mais qui n'en arrivent qu'aux gros mots
Discuter avec l'âme
Plutôt qu'avec les lettres
Voir à travers les guêtres
De cette belle dame
Je parle de la littérature
Celle qui aime la garniture
Celle qui aime la confusion
Je parle de cette illusion
Que sont nos paroles légères
Qui s'envolent, qu'on ne digère
Qu'à moitié, dont le sens est flou
Qu'à priori, leur sérieux est fou
Aucune langue n'est universelle
Pas même en sont propre pays
Elle est traitresse, elle est rebelle
Elle se tord, puis fait son nid
Dans le lit d'un philosophe, d'un poète
Qui s'endors comme auprès d'une femme
Avec laquelle il serait lié, corps et âme,
Et concevrait des monstres, des bêtes.
Horreurs verbeuses livrées à la guerre
Royaumes déformés, autarciques
Dont la préparation nuisibles, délétères,
Est l’assemblage du mot narcissique
Du puzzle avec le verbe
Où l'on déconstitue en constituant.
Les magiciens en herbes
Ensorcelant sens, mots ; les tuant.