Jérôme Laronze voulait une agriculture libre : La FDSEA envoie les gendarme l'abattre comme un CHIEN
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Esprit libre, Jérôme Laronze n’a pas suivi le modèle classique des exploitations agricoles du coin. Il aimait se renseigner, aller à des conférences et, tous les ans, chercher des innovations au Sommet de l’élevage. En plein cœur du pays charolais, il a préféré - comme son père - les limousines brunes, réputées plus résistantes. Il a choisi le « plein air intégral » - il ne rentrait pas les vaches l’hiver - à une époque où cette pratique était marginale. Il a tenté la vente directe. Il faisait des mélanges de plantes dans ses champs plutôt que de la monoculture, prônait l’autonomie plutôt que la dépendance aux intrants - engrais chimiques, semences non reproductibles et pesticides - achetés à prix d’or à la coopérative. Dans les années 2010, il avait converti sa ferme en agriculture biologique.
Autant de pratiques dénigrées par les agriculteurs alentour. « Il me disait “tu vois, ils se moquent mais dans quelques années ils feront comme moi”, raconte un proche préférant rester anonyme. Désormais, ils sont trois à avoir des limousines au village, et ont repris certaines techniques de culture. » Jérôme était sans doute jalousé - il avait l’une des plus belles fermes de la commune. « Tout le monde voulait ses hectares, assure Bernard, au restaurant du Midi. Et puis, ils lui en voulaient de ne pas vacciner ses bêtes », ajoute son fils Sébastien. Si Jérôme était loin d’être seul dans la vie - famille et amis sont nombreux -, il détonnait dans le monde agricole local.
Comble de la provocation, il n’adhérait pas au tout-puissant syndicat majoritaire, la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles). Il lui préférait le petit Poucet alternatif, la Confédération paysanne, où il avait pris sa carte en 2014 et dont il avait été nommé co-porte-parole départemental en février 2016. Fort de son aisance orale, Jérôme exposait souvent ses idées en public, comme lors d’une conférence gesticulée à l’occasion de la fête paysanne annuelle du syndicat d’août 2015. « N’allez pas croire que l’objectif de l’industrie alimentaire est de nourrir les gens. C’est le profit », y dénonçait-il. « Ici, les autres éleveurs riaient de ses conférences, témoigne un proche. Il était atypique, il dérangeait. »
Un agriculteur Français qui porte Bien ses grosses . Juste GROS RESPECT
Malheureusement ce qui arriva arriva
L’éleveur les a laissés opérer, puis s’est enfui, craignant probablement une hospitalisation psychiatrique. Il a été poursuivi par la gendarmerie neuf jours durant. En contact avec un journaliste du Journal de Saône-et-Loire pendant cette traque, il lui déclara : « Je ne veux pas me suicider, et je ne me rendrai pas. » « Il m’avait dit : “Ils ne me redonneront jamais mes ‘cartons’ [les documents d’identification des animaux], je ne serai jamais en paix.” » se souvient Marie-Noëlle, qui l’a aussi eu au téléphone pendant cette période. Puis, sur un chemin de terre de la commune de Sailly, à quelques kilomètres de chez lui, trois balles tirées par un gendarme - qui l’ont touché sur le côté et dans le dos - l’ont tué.
Tout les agriculteurs de la ville et de la France sont indigné... OH WAIT
« Le jour de l’enterrement, pas un seul des agriculteurs qui se moquaient de lui n’est venu », disent des amis de l’éleveur. « On nous a demandé des terrains ce jour-là », témoignent les sœurs. Autant à l’Établissement départemental de l’élevage, qui délivre les fameux « cartons » des bovins, que dans les instances dirigeantes départementales de la profession, dominées par la FDSEA, Jérôme n’avait pas beaucoup de soutiens.
LI GONTIL force de l'ordre
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- oldmangwyn
- Date de création
- 1 mai 2023 à 21:10:44
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