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Les souvenirs de la Commune de Paris (1871) de Gustave Lefrançais.

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18 mars 1871
- Vous savez la nouvelle ?
- Oui. Je viens de lire les affiches.
- Ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Cette nuit on a tenté d’enlever les canons de Montmartre. Avertis à temps, les gardes nationaux s’y sont opposés. Les troupes envoyées pour appuyer l’enlèvement ont d’abord essayé de résister, puis ont fraternisé. Vinoy qui les commandait à dû s’enfuir à toutes brides. Un autre général, Lecomte, a été fait prisonnier par ses propres soldats.
- Alors c’est la révolution qui commence. Qu’allez-vous faire ?
Bordel mais qu'on arrete avec cette commune une bonne fois pour toute.
Ce truc a duré 2 mois, et on en parle comme si c'etait aussi important que 1789.
Ridicule

Le 30 avril 2023 à 20:46:42 :
Bordel mais qu'on arrete avec cette commune une bonne fois pour toute.
Ce truc a duré 2 mois, et on en parle comme si c'etait aussi important que 1789.
Ridicule

La Révolution de 1789 est une révolution bourgeoise.

28 mars 1871
Le 28 mars marque la date d’une nouvelle ère sociale. Si la province le comprend, ce peut être la fin de la misère des travailleurs. Mais sans doute elle n’en saura rien. Le gouvernement de Versailles fera tout son possible pour qu’elle ignore ce qui se passe, ou plutôt pour en dénaturer le caractère.

Vermorel [ami de Gustave Lefrançais] aussi a été élu à Montmartre, bien qu’absent, par 13 400 suffrages. Cela prouve que les révolutionnaires n’ont tenu aucun compte des calomnies dont les prétendus républicains du Siècle et de L’Avenir national l’ont abreuvé. Mais, pensais-je à part moi, ce sera un siège vide. Vermorel est parti depuis huit jours chez sa mère, aux environs de Lyon. Du diable s’il reviendra dans la fournaise, alors que nul ne peut vraiment l’accuser d’avoir en quoi que ce soit contribué à l’allumer. Il est sous ce rapport dans une indépendance morale absolue et peut, sans crainte, décliner le mandat dont on l’a investi sans même le consulter.

Quelle n’est pas ma surprise de le rencontrer, le lendemain, en montant l’escalier qui conduit à la salle du Conseil.
- Vous ici ?
- Sans doute. Je regrette seulement de n’être pas arrivé pour la première séance. Mais j’ai dû, pour revenir, lancer sur une fausse piste des agents qui me filaient depuis Lyon. Cela m’a causé un retard de près de dix heures.
- Comment vous êtes-vous décidé à venir ainsi vous jeter dans la bagarre ?
- Où nous resterons probablement tous, je le sais. Mais qu’importe ?… J’ai réfléchi tout un jour, ayant appris mon élection dès lundi, sur ce que j’allais faire. Pas plus que vous et bien d’autres, je suppose, je ne crois au succès de l’entreprise dans les terribles complications où elle va se trouver engagée. Mais il serait vraiment trop facile de s’abriter derrière ce pessimisme pour demeurer les bras croisés en ce moment. Le problème est posé dans de mauvaises conditions, c’est vrai ; mais il n’en faut pas moins tenter de le résoudre. Telle est la réponse que je me suis faite… et me voilà.
C’est bien là l’homme que m’ont fait connaître nos longues conversations à la Conciergerie. Je lui serre la main pour toute réponse. Son entrée produit un certain étonnement. Personne ne s’attendait certainement à le voir venir prendre possession de son siège à la Commune. Quelle différence entre un Tirard et cet homme acceptant, après mûre réflexion, les conséquences - terribles peut-être - d’un mandat qu’il n’a pas sollicité, ni même désiré !1

1. Après presqu’un mois d’agonie, faute de soins, Vermorel mourra de ses blessures à Versailles le 20 juin 1871, veille de son trentième anniversaire.

On peut être divisé sur les moyens de faire triompher la révolution actuelle : l’important est qu’on soit d’accord sur le but à atteindre et qu’il y ait unité d’action quant à l’exécution des mesures acceptées.
Ce qu’avait rêvé, en juin 1848, la Constituante vient d’être réalisé par Thiers: Paris est en interdit ! Sous peine de révocation immédiate, tous les fonctionnaires publics sont sommés de quitter Paris sur-le-champ et de s’aller mettre à la disposition du gouvernement versaillais. Qu’ils partent ces fonctionnaires plus soucieux de leurs appointements que de leur dignité et de leur devoir. Nous ne les supplierons pas de rester. Nous ne manquerons pas de citoyens capables de remplacer ces ronds-de-cuir dans les emplois qu’ils occupaient. Ils y apporteront plus de zèle et de bonne volonté que les partants.
(...)
Nous rentrons dans la voie plus large, non d’une simple révolution communaliste, mais de la vraie révolution : celle qui se propose non seulement l’affranchissement politique et administratif des communes, mais aussi l’affranchissement économique des travailleurs, la Révolution sociale, enfin. Et, dussions-nous, comme c’est probable, succomber à la tâche, nous aurons du moins fait faire une sérieuse étape à cette révolution.
Nous n’aurons pas non plus malheureusement Blanqui parmi nous, bien que les XVIIIe et XXe arrondissements l’aient élu. Il a été arrêté dans le Midi, chez un de ses amis où il s’était réfugié pour échapper au conseil de guerre qui devait le juger à propos du 31 octobre. C’est une force de moins pour la Commune.
2 avril 1871.
Tout Paris -bourgeois et prolétaires- est outré d’indignation. Versailles a pris l’initiative de la guerre civile et, sans provocation aucune, a fait tirer sur les nôtres aux avant-postes de Courbevoie. Le plus ignoble des soudards de l’Empire, Galliffet, a ouvert le feu et, qui pis est, a fait fusiller des prisonniers, poussant le cynisme jusqu’à s’en vanter dans une proclamation ! Ce seul acte eût dû le faire révoquer sur-le-champ, s’il n’eût été évidemment d’accord avec Versailles. C’est ainsi que Thiers a voulu prouver à la province qu’il a « enfin réussi à organiser une des plus belles armées que la France ait possédées ». Devant cet acte abominable, la conscience publique s’est soulevée. Je viens de voir quelques commerçants, jusqu’alors indécis, qui prennent ouvertement parti pour la Commune. Près de deux cent mille hommes sont en armes, demandant qu’on les envoie venger l’odieux assassinat commis par Galliffet.
22 mai 1871.
Les Versaillais sont dans Paris ! Ils y ont pénétré hier soir vers cinq heures, par la porte d’Auteuil. Gambon et moi nous avions raison : c’était bien l’objectif de Versailles qui avait constamment dirigé son feu sur ce point.
On va donc en finir avec ce cauchemar du siège interminable qui dure depuis le milieu de septembre dernier sans presque d’interruption. On va enfin lutter face à face. Et puis, cette armée qui vient d’entrer parle la même langue que nous. Ce sont des compatriotes, des fils de prolétaires. Qui sait si, se rappelant qu’ensemble nous avons combattu les Prussiens, défendu l’intégrité du sol même de Paris, ces soldats de Versailles ne sentiront pas l’ignominie du rôle qu’on veut leur faire jouer ? Enfin mieux vaut pour tous, en somme, ce face-à-face définitif que la prolongation indéfinie d’une lutte à distance et sans issue. Telles sont les pensées qui semblent à cette heure animer les esprits. Les femmes surtout sont pleines d’entrain et travaillent sans relâche à la construction des barricades que les hommes sauront défendre. C’est presque avec impatience qu’on attend les envahisseurs, encore sur les hauteurs de Passy et du Trocadéro dont ils ont pris possession dans la nuit.
C'est toujours bon de se souvenir qu'on a massacré des cocos https://image.noelshack.com/fichiers/2016/47/1480092147-1477945635-1465556572-elrisitassticker3-copy.png

Le 01 mai 2023 à 15:05:22 :
C'est toujours bon de se souvenir qu'on a massacré des cocos https://image.noelshack.com/fichiers/2016/47/1480092147-1477945635-1465556572-elrisitassticker3-copy.png

Tu jouis du meurtre des autres, khey :question:

Les services de la Guerre et des Subsistances sont déjà installés à l’Hôtel de Ville, d’où maintenant partiront les ordres et qui deviendra le centre de résistance, le tombeau de la Commune, si elle doit périr. Majorité et minorité - dans la personne de Ferré et de Vermorel - se donnent la main sur le grand escalier de la « maison du peuple » et jurent de mourir pour la Révolution.

Bien fait pour ces anarchos qui voulaient défaire la centralisation française

La droite française a sauvé la République :ange:

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-_-COUSINED
Date de création
30 avril 2023 à 20:44:56
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