Constance de Garance-Jacquemet, Fille de Henri-Marcelin Jacquemet, président du groupe Novartis, et petite fille de Christian Jacquemet, qu'on ne présente plus, nous fait l'honneur de cette chronique.
Engagée, féministe, et plus que tout résolument humaniste, Constance nous explique aujourd'hui les oppressions patriarcales, et les inégalités dont elle a souffert, et souffre encore aujourd'hui
Chères lectrices, chers lecteurs, aujourd'hui, je souhaiterais vous parler d'une réalité qui m'indigne profondément : le privilège masculin.
L'autre jour, alors que je me rendais chez mon esthéticienne en limousine, j'ai croisé une manifestation féministe. Ces femmes courageuses revendiquaient l'égalité des sexes, l'équité salariale et la fin des violences faites aux femmes. Je n'ai pu m'empêcher de penser que je partageais leur quotidien de pauvreté, et qu'elles avaient bien raison de se battre.
Je vis dans un grand manoir, certes, et ce n'est pas pour autant que je me considère comme riche. Je suis certaine que beaucoup d'autres personnes vivent dans des conditions bien meilleures que les miennes. Je n'ai qu'une douzaine de domestiques à mon service, alors que mon ami d'enfance en a une vingtaine. Et ne parlons pas de mon dressing, qui ne compte que quelques centaines de tenues de créateurs. Si ce n'est pas être défavorisée, je ne sais pas ce que c'est.
De plus, mon père, qui détient les rênes de l'entreprise familiale, ne me donne qu'une allocation mensuelle dérisoire - tout juste de quoi m'acheter un nouveau sac de luxe chaque mois. Vous l'aurez compris, je vis dans un monde où je suis constamment oppressée par ma condition de femme et ma prétendue pauvreté.
Alors voilà, je lance un appel à toutes les femmes, qu'elles soient riches ou pauvres, célèbres ou anonymes : luttons ensemble pour mettre fin à ce privilège masculin qui nous nuit à toutes. Je suis prête à descendre dans la rue, munie de mon sac Chanel et de mon porte-voix en or massif, pour réclamer haut et fort l'égalité des sexes.
Constance
