AUJOURD'HUI retour à la ROUTINE SAINT LAZARE pour me BRISER ENCORE PLUS
L'alarme stridente de son téléphone le sortit impitoyablement de sa douce torpeur, son unique refuge. Invariablement, le programme millimétré de l'horloge intégrée profanait l'anéantissement de soi que le sommeil offrait à l'homme brisé.
Dans un réflexe pavlovien, il se réveilla apeuré, comme pris en flagrant délit, criminel oisif. Cette stimulation avait été incorporée à son être à force d'un usage répété et incessant, violant son esprit et sa volonté. Ce que cela annonçait n'était que vide et désintérêt.
Dès qu'il prenait conscience au petit matin, l'homme au réveil luttait, sa conscience à peine émergente, contre la rage folle envers ce que représentait ce rituel d'aliénation douloureuse du temps dans son existence.
L'homme au réveil se lève difficilement de son lit, encore groggy et engourdi par le sommeil. Il se dirige vers la salle de bain pour se rafraîchir le visage et se réveiller complètement. Il se regarde dans le miroir et ne reconnaît plus l'homme qu'il voit. Les cernes sous ses yeux témoignent des nuits sans sommeil qu'il a endurées. Ses épaules sont affaissées, son dos est courbé sous le poids de la fatigue et du stress.
Le réveil sonne strident, perçant l'air empuanti d'une ville putride. Rifson, tel est son nom, se lève, effleuré par la conscience qu'il n'aura aucun répit. Il sait déjà qu'il est en sursis, enchaîné à une routine absurde, emprisonné dans une ville qui n'est plus que l'ombre de ce qu'elle était. Paris est désormais un lieu sinistre, un champ de bataille où les vaincus sont les civils. Les trottoirs, auparavant pavés de rêves et d'espoir, sont maintenant jonchés de détritus et d'excréments. Les rues sont des rivières de sang, de crasse et de sueur. Les commerces sont des boutiques de misère, où les riches s'enrichissent et les pauvres se perdent. Les logements sont des taudis insalubres où la vie n'a plus aucune valeur.
Depuis que qu'il est arrivé dans cette ville, il a plongé dans un abîme de désespoir. Les rues de Paris sont envahies par une foule bruyante et agressive, qui l'a submergé dès son premier jour ici. Les études sont tout aussi insupportables. Il se sent comme un singe en manque de dopamine, qui passe ses journées à se masturber pour échapper à la réalité de ce monde de merde. La dissonance entre son être et ses études sans intérêt est insupportable, et il ne peux s'empêcher de penser que la seule façon de s'en sortir est de se suicider.
Les ondes négatives émanant de cette ville l'étouffent, l'oppressent, le tirent vers le bas. Il est pris dans un égrégore maléfique et avilissant qui l'oblige à devenir un golem, un petit soldat du capital. Il est un pur aliéné mental dont l'existence sert à légitimer le système d'oppression capitaliste.
Ses études sont insensées, elles ne peuvent être menées à bien qu'en étant un pur aliéné mental. sa souffrance n'est que le résultat de la confrontation entre son être entier et ses études bullshit. La vie est trop courte pour être gâchée de cette manière. Et pourtant... Boomers de merdes.
Il souffre énormément de sa vie près de Paris. Depuis qu'il a posé ses pieds dans cette ville, son état mental n'a fait qu'empirer. Il se sent de plus en plus malade, Rifson était en train de perdre la tête.Il n'est pas fragile, mais Paris est comme un virus qui infecte tout ce qui s'approche de lui. Depuis qu'il y était, il a développé des comportements malsains, des addictions et des vices.
Il s'est mis à chercher des explications, et a fini par découvrir l'article de John Calhoun sur le "Squared death". Il pensa que c'est exactement ce dont il souffrait. Mais ce n'est pas suffisant pour expliquer la profondeur de son malaise. Il a commencé à explorer la parapsychologie et a découvert l'existence d'un égrégore massif à Paris. Il y a quelque chose de pervers dans cette ville, quelque chose qui se nourrit de notre énergie et de notre vitalité.
Mais ce n'est pas tout. Paris détruit tout ce qui est bon et noble en lui. Les valeurs qui étaient au cœur de son identité ont été complètement balayées par l'atmosphère toxique de cette ville. Il est devenu une coquille vide, un zombie qui erre dans les rues de Paris en quête de quelque chose qui n'existe plus.
Et même lorsque il parvient à s'échapper de cette ville maudite, il ne peux pas retrouver ma santé mentale. Les effets positifs sont de courte durée et la réalité de Paris le rattrape toujours. Les transports en commun sont une source de stress constante, tout comme l'atmosphère oppressante et la pression sociale pour réussir dans la vie.
Le golem de Banlieue avait perdu tout sens critique et toute volonté de changer sa situation. Il avait vendu son âme à la ville de Paris, laissant son esprit se noyer dans un océan de décadence et de désespoir.
Chaque jour, il descendait les marches de Saint Lazare, devenant de plus en plus aliéné par le rituel satanique qu'il avait adopté. L'odeur d'ammoniac fermenté l'enveloppait, l'enivrant de sa douceur nauséabonde, tandis qu'il était entraîné dans un tourbillon d'émotions négatives.
Le golem avait cessé d'être humain depuis longtemps, et ne voyait plus que la mort comme une issue à sa souffrance. Il criait seul dans sa chambre, se cognait contre les murs, cherchant en vain une échappatoire à sa détresse.
Il avait abandonné toute forme de raison, acceptant son sort de vermine banlieusarde, prisonnier de son propre mode de vie décadent et corrompu. L'égrégore de Paris avait fini par le briser complètement, transformant son corps et son esprit en coquille vide.
Le golem de Banlieue était devenu l'incarnation de la dystopie parisienne, un être perdu dans un monde de misère et de corruption. Il ne restait plus rien de son humanité, juste une créature aliénée qui se traînait chaque jour jusqu'à Saint Lazare pour accomplir son rituel satanique.
Oui, telle est mon histoire. Paris, la ville des lumières, la ville de l'amour, la ville de la culture, la ville de la mode. Tant de clichés pour décrire cette ville qui semble attirer tant de gens. Pourtant, pour moi, Paris est devenue la ville de la mort, la ville de la folie, la ville de la désolation. Depuis que je suis venu ici pour poursuivre mes études, ma vie a pris une tournure sombre et sinistre. J'ai perdu toute joie de vivre, toute énergie, toute passion. Je suis devenu un être vide, brisé, consumé par la douleur.
Tout commence dès que je descends les escaliers pour prendre le métro. Le vertige cognitif me saisit, les masses marchent de façon automatique, la mort dans l'âme. Les odeurs de pisse fermentée m'envahissent, la foule me presse, les panneaux publicitaires me crient des messages de consommation effrénée. Tout cela crée en moi un sentiment de dystopie, un sentiment de cancer. La vie en IDF n'a pas d'autre but que de fracasser la santé mentale des hommes.
Pourtant, je ne suis pas un être fragile. Avant de venir ici, j'étais normal, sociable, avec un hippocampe et un cortex préfrontal sans doute dans la moyenne. Mais depuis que je suis à Paris, je me suis transformé en un être paresseux et effrayé, hanté par la mentalité des gens, l'immobilier, la mixité culturelle et l'insécurité.
Je ne peux plus sortir sans être pris de panique, sans me sentir agressé par les clodos, sans subir les micro-agressions répétitives. Je suis un serf dans cette ville féodale, un esclave du système capitaliste qui m'a pris mon âme et mon identité.
Chaque jour, je suis pris dans une routine aliénante : trois heures de transport par jour, un boulot qui ne me procure aucune satisfaction, une pause déjeuner qui ne suffit pas à me ressourcer, un retour chez moi tard le soir. Je suis épuisé, déprimé, en colère. Je crie dans ma chambre, j'ai des accès de rage, je rêve de tout détruire.
Pourtant, je ne peux pas partir, je suis piégé ici. Je suis en proie à une force obscure, une aura perverse qui m'est sensible mais pas intelligible. J'ai exploré toutes les hypothèses, de la psychologie à la parapsychologie en passant par l'axiologie, mais rien ne peut expliquer ce phénomène.
Je suis condamné à vivre dans cette ville de malade, à subir la vie en cage parisienne, à perdre peu à peu toute humanité. Je ne peux que crier ma douleur, ma haine, ma tristesse. La vie n'a plus de sens pour moi, je suis déjà mort.
Le 11 avril 2023 à 07:00:34 :
Le 11 avril 2023 à 06:55:51 :
Le 11 avril 2023 à 06:52:35 :
Le 11 avril 2023 à 06:49:06 :
Bordel mais à quel moment tu t'es dit qu'on allait lire un pavé pareil à 6h30 du matCe khey esclave comme moi
Brisé par Saint Lazare
Metro boulotdodobrisé
RIS OU CANCER
POST ou PARIS
PARIS et SAINT LAZARE
SAINT LAZARE et CANCER
Mais vous n'avez pas vraiment d'autres choix que de vivres à Paris ?
Franchement ?
Ok, il y a toutes les boutiques que vous voulez.
Il y a tous ces musées avec des expositions qui changent régulièrement.
Il y a la cinémathèques et ses projections de films super rares.
Il y a plein de meufs.
Il y a partout des bons restos.
Mais on sait comment vous vivez, éreintés par les transports en commun et très rapidement vous ne profitez plus de rien.
Vous prenez le métro pour aller bosser, de changements de stations et de rames en retard, vous y passez trois quart d'heure. Après avoir croisé 6 SDF dans les couloirs et autant d'odeurs d'urine, la rame de métro arrive déjà bondée. Vous êtes collé à un daron du Sénégal qui transpire à mort et qui se met à bousculer tout le monde en beuglant, pris de panique.
En remontant l'escalier de la station, couvert de sueur, vous vous prenez une bourrasque de vent qui vous provoque direct une angine.
Vous vous rendez au boulot, en esquivant les merdes de chiens étalées, les zombies qui s'arrêtent brusquement sur les passages piétons pour regarder leur téléphone, les vélos qui essayent de vous allumer en faisant leur ding-ding-ding de mauviette parce que vous avez le malheur de revendiquer la priorité quand le feu est rouge pour les véhicules.
Vous arrivez au bureau après un dernier bond sur le côté pour éviter une trottinette fonçant sur le trottoir.
Votre collègue José est déjà là, dans sa chemise ultra-slim de métrosexuel ; il est en grande discussion avec Artoise, gros/grosse, cheveux bleu, sexe indéterminé. Tout le monde s'accorde pour dire que Sandrine Rousseau est une politicienne incomprise, salie par les médias capitalistes d'extrême-droite en particulier CNews qu'il faudrait interdire. Normal, le combat politique contre le fascisme est permanent, y compris au travail.
Après avoir fait semblant de travailler le reste de la matinée et risquer le bore-out devant Kombini, vous profiteriez bien d'un bon resto du coin pour la pause déjeuner. Mais comme vous êtes trop en retard à cause du métro du matin, vous vous faites livrer un délicieux bol de coquillettes à 18 euros service compris. En plus vous économisez de l'argent pour vous régaler, le bon plan malin !
L'après-midi se poursuit, et vous décidez de partir à 16h pour éviter l'heure de pointe. Vous refusez d'aller acheter en boutique cette veste qui vous plait, il vous faudrait 1h30 aller-retour en plus. Vous regrettez de devoir vous faire livrer par internet comme un vulgaire provincial, mais au moins aller au pick-up de l'épicerie de Rachid, ça ne fera qu'une demi-heure de trajet supplémentaire (en espérant qu'il ne parte pas en vacances sans prévenir).
Pareil pour l'exposition sur ce peintre impressionniste que vous aimez tant : vous hésitez à y aller depuis 3 mois mais on verra une autre fois, et puis l'expo dure encore 4 jours, il y a le temps. On n'a pas le temps de s'ennuyer ici !
Vous entrez dans le métro, heureux de passer juste avant l'heure de pointe : la rame n'est bondée qu'à 120 %. Collé à une famille Roms, l'odeur de leurs fèces remonte à vos narines, mais vous vous dites que ce sont des gens malheureux et que vous n'avez pas à juger.
Vous arrivez au point de rendez-vous avec vos amis, devant ce néo-bistrot-brasserie qui mêle les tendances françaises traditionnelles fusionnées avec un soupçon de cuisine indienne.
Il n'y a plus de place à l'intérieur, tout le monde reste en terrasse sous le crachin. Tant pis, vous n'êtes pas en sucre. Et puis Jérémiah plaisante : "tant mieux ça nous fera plus à boire !". Haha sacré Jérémiah, dommage que l'eau est en train de niquer le délicat rose de ses mocassins en suédé.
Après 30 minutes d'attentes, la planche de charcuterie arrive enfin, 40 euros pour quelques tranches de jambon éco-responsable sans molécule animale, c'est presque donné.
Tout le monde se régale, et vous croisez vos voisins Williams et Roberto, un gentil couple qui ramène de l'école leur enfant Camille, dont vous ne vous rappelez pas ce qui a été choisi lors de son dernier changement de sexe (de toutes façons, le gosse est toujours en jupe).
La soirée se poursuit. Vous apercevez une fille qui vous plait, élégante avec une mèche, un imperméable, des jeans et des Converse fatiguées. Ah la mode de Paris ! Elle est en pleine discussion avec ses amies, un gobelet de rosé dans une main, une clope roulée dans l'autre. D'une voix rauque et éraillée par les excès, elle crie : "et là je lui dis que oui j'ai mes règles, mais que toi t'as une p'tite bite !". Tout le monde rigole autour de cette femme libérée, mais devant cette scène vous sentez quelque chose qui se tord dans votre estomac et vous empêche de vous lancer. Après tout il parait que c'est aussi bon pour la santé, l'abstinence.
Vous remarquez que le camp de migrants à portée de vue commence à s'agiter. Des silhouettes dans l'ombre vous regardent, et dans un mélange de langues étrangères sub-sahariennes, vous percevez quelques bribes de français vous invitant à niquer votre génitrice.
Vous plaignez ces pauvres gens accablés par les frustrations et vous décidez de partir, il est déjà 22H et le sommeil arrive après cette longue journée.
Vous dites au revoir, en rentrant vous ne faites qu'un seul détour pour éviter de croiser une bande de jeunes maghrébins en survêt. Vous n'avez pas peur d'eux mais vous ne voulez pas les frustrer en leur exposant vos richesses de privilégié colonialiste, c'est bien d'être prévenant envers les autres.
Arrivé devant chez vous, vous ouvrez délicatement la porte de l'immeuble pour ne pas réveiller Samba le crackhead qui plane affalé devant l'entrée. Vous l'enjambez avec précaution. Pauvre homme, il a dû souffrir dans la vie. Madame Germain aurait dû être plus polie en lui parlant, ainsi cette facho n'aurait pas finie à l'hosto la mâchoire en miette.
Vous rejoignez votre 18 mètres carrés, une affaire qui ne vous coûte que la moitié de vos revenus mensuels, et faites attention à ne pas encore vous cognez à l'évier de cuisine en entrant dans la douche.
Prêt pour le sommeil, vous entendez les basses du dernier étage. Zachary doit encore faire une soirée électro, mais ce n'est pas trop grave, en semaine il s'arrête généralement à 3 heures du matin, il abuse pas.
Un sourire apparait sur votre visage sans que vous ne vous en rendiez compte : quelle chance de vivre dans la Ville Lumières !
Le 11 avril 2023 à 07:09:24 :
Mais vous n'avez pas vraiment d'autres choix que de vivres à Paris ?
Franchement ?Ok, il y a toutes les boutiques que vous voulez.
Il y a tous ces musées avec des expositions qui changent régulièrement.
Il y a la cinémathèques et ses projections de films super rares.
Il y a plein de meufs.
Il y a partout des bons restos.Mais on sait comment vous vivez, éreintés par les transports en commun et très rapidement vous ne profitez plus de rien.
Vous prenez le métro pour aller bosser, de changements de stations et de rames en retard, vous y passez trois quart d'heure. Après avoir croisé 6 SDF dans les couloirs et autant d'odeurs d'urine, la rame de métro arrive déjà bondée. Vous êtes collé à un daron du Sénégal qui transpire à mort et qui se met à bousculer tout le monde en beuglant, pris de panique.
En remontant l'escalier de la station, couvert de sueur, vous vous prenez une bourrasque de vent qui vous provoque direct une angine.Vous vous rendez au boulot, en esquivant les merdes de chiens étalées, les zombies qui s'arrêtent brusquement sur les passages piétons pour regarder leur téléphone, les vélos qui essayent de vous allumer en faisant leur ding-ding-ding de mauviette parce que vous avez le malheur de revendiquer la priorité quand le feu est rouge pour les véhicules.
Vous arrivez au bureau après un dernier bond sur le côté pour éviter une trottinette fonçant sur le trottoir.
Votre collègue José est déjà là, dans sa chemise ultra-slim de métrosexuel ; il est en grande discussion avec Artoise, gros/grosse, cheveux bleu, sexe indéterminé. Tout le monde s'accorde pour dire que Sandrine Rousseau est une politicienne incomprise, salie par les médias capitalistes d'extrême-droite en particulier CNews qu'il faudrait interdire. Normal, le combat politique contre le fascisme est permanent, y compris au travail.Après avoir fait semblant de travailler le reste de la matinée et risquer le bore-out devant Kombini, vous profiteriez bien d'un bon resto du coin pour la pause déjeuner. Mais comme vous êtes trop en retard à cause du métro du matin, vous vous faites livrer un délicieux bol de coquillettes à 18 euros service compris. En plus vous économisez de l'argent pour vous régaler, le bon plan malin !
L'après-midi se poursuit, et vous décidez de partir à 16h pour éviter l'heure de pointe. Vous refusez d'aller acheter en boutique cette veste qui vous plait, il vous faudrait 1h30 aller-retour en plus. Vous regrettez de devoir vous faire livrer par internet comme un vulgaire provincial, mais au moins aller au pick-up de l'épicerie de Rachid, ça ne fera qu'une demi-heure de trajet supplémentaire (en espérant qu'il ne parte pas en vacances sans prévenir).
Pareil pour l'exposition sur ce peintre impressionniste que vous aimez tant : vous hésitez à y aller depuis 3 mois mais on verra une autre fois, et puis l'expo dure encore 4 jours, il y a le temps. On n'a pas le temps de s'ennuyer ici !Vous entrez dans le métro, heureux de passer juste avant l'heure de pointe : la rame n'est bondée qu'à 120 %. Collé à une famille Roms, l'odeur de leurs fèces remonte à vos narines, mais vous vous dites que ce sont des gens malheureux et que vous n'avez pas à juger.
Vous arrivez au point de rendez-vous avec vos amis, devant ce néo-bistrot-brasserie qui mêle les tendances françaises traditionnelles fusionnées avec un soupçon de cuisine indienne.
Il n'y a plus de place à l'intérieur, tout le monde reste en terrasse sous le crachin. Tant pis, vous n'êtes pas en sucre. Et puis Jérémiah plaisante : "tant mieux ça nous fera plus à boire !". Haha sacré Jérémiah, dommage que l'eau est en train de niquer le délicat rose de ses mocassins en suédé.Après 30 minutes d'attentes, la planche de charcuterie arrive enfin, 40 euros pour quelques tranches de jambon éco-responsable sans molécule animale, c'est presque donné.
Tout le monde se régale, et vous croisez vos voisins Williams et Roberto, un gentil couple qui ramène de l'école leur enfant Camille, dont vous ne vous rappelez pas ce qui a été choisi lors de son dernier changement de sexe (de toutes façons, le gosse est toujours en jupe).La soirée se poursuit. Vous apercevez une fille qui vous plait, élégante avec une mèche, un imperméable, des jeans et des Converse fatiguées. Ah la mode de Paris ! Elle est en pleine discussion avec ses amies, un gobelet de rosé dans une main, une clope roulée dans l'autre. D'une voix rauque et éraillée par les excès, elle crie : "et là je lui dis que oui j'ai mes règles, mais que toi t'as une p'tite bite !". Tout le monde rigole autour de cette femme libérée, mais devant cette scène vous sentez quelque chose qui se tord dans votre estomac et vous empêche de vous lancer. Après tout il parait que c'est aussi bon pour la santé, l'abstinence.
Vous remarquez que le camp de migrants à portée de vue commence à s'agiter. Des silhouettes dans l'ombre vous regardent, et dans un mélange de langues étrangères sub-sahariennes, vous percevez quelques bribes de français vous invitant à niquer votre génitrice.
Vous plaignez ces pauvres gens accablés par les frustrations et vous décidez de partir, il est déjà 22H et le sommeil arrive après cette longue journée.Vous dites au revoir, en rentrant vous ne faites qu'un seul détour pour éviter de croiser une bande de jeunes maghrébins en survêt. Vous n'avez pas peur d'eux mais vous ne voulez pas les frustrer en leur exposant vos richesses de privilégié colonialiste, c'est bien d'être prévenant envers les autres.
Arrivé devant chez vous, vous ouvrez délicatement la porte de l'immeuble pour ne pas réveiller Samba le crackhead qui plane affalé devant l'entrée. Vous l'enjambez avec précaution. Pauvre homme, il a dû souffrir dans la vie. Madame Germain aurait dû être plus polie en lui parlant, ainsi cette facho n'aurait pas finie à l'hosto la mâchoire en miette.
Vous rejoignez votre 18 mètres carrés, une affaire qui ne vous coûte que la moitié de vos revenus mensuels, et faites attention à ne pas encore vous cognez à l'évier de cuisine en entrant dans la douche.Prêt pour le sommeil, vous entendez les basses du dernier étage. Zachary doit encore faire une soirée électro, mais ce n'est pas trop grave, en semaine il s'arrête généralement à 3 heures du matin, il abuse pas.
Un sourire apparait sur votre visage sans que vous ne vous en rendiez compte : quelle chance de vivre dans la Ville Lumières !
Données du topic
- Auteur
- RifsonHALOUF
- Date de création
- 11 avril 2023 à 06:35:37
- Nb. messages archivés
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- Nb. messages JVC
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