Le féminisme récent, dont les fondements ont été exposés dans Le Deuxième Sexe, promeut un féminisme masculinisant, donc profondément contre-nature. La féminité y est considérée comme une construction historico-sociale et n’est pas perçue comme principe métaphysique transcendant, ni comme nature immuable. Dans cette vision du féminisme, la femme veut singer l’homme tout en le détruisant en prônant un égalitarisme total ; on a là une démarche schizophrénique et l’un des nombreux corollaires de la négation de la réalité suprasensible. D’un point de vue purement métaphysique, l’égalitarisme total glorifié par cette idéologie est une complète ineptie ; ce phénomène traduit le fantasme qu’elles peuvent avoir de singer l’homme, de lui ressembler intérieurement, d’aspirer à la même liberté dans la pensée et la morale, de prendre un même intérêt aux mêmes choses, de montrer la même force créatrice. Or, et il est essentiel de le préciser, l’alogicité et l’amoralité inhérentes à la nature de la femme lui ôte, de fait, toute possibilité d’y prétendre.
Car disons-le, la femme est amorale et alogique ; elle n’est pas immorale en soi, mais est incapable de moralité. L’acte immoral induit une possibilité de moralité, une puissance morale en soi, ce dont la femme, non-vertueuse par nature, est dépourvue. L’amoralité de la femme est le phénomène traduisant, face à la mauvaise action commise, son inaptitude à la constater dans le temps et à se la remémorer ; c’est cette immédiateté de l’être, son rapport laborieux à la mémoire, qui induit la volatilité de ses sentiments et son manque profond de vertu. Ainsi, la femme feint avec sincérité l’innocence face au crime ; sans mémoire, point de culpabilité.
Ce rapport laborieux à la mémoire, partielle et partiale, induit ce phénomène bien connu mais profondément incompris des hommes qui est l’oubli quasi instantané succédant la rupture. La sincérité de ce qu’elle put éprouver, et contrairement à l’opinion bien trop souvent observée parmi le commun des hommes, n’est sans doute pas à remettre en cause, mais est cloisonnée à l’instant même où elle l’a éprouvée. On peut dire que la femme n’a ni passé mémorable, ni destin ; son sentimentalisme est fils de l’instant, destiné à la fugacité.
