Lyon : cette employée de la morgue de l'hôpital postait des cadavres d'adultes et d'enfants

Peut-on rire de tout ? Certainement pas de la mort de plusieurs personnes. Alicia G. (28 ans) a pourtant osé. Depuis janvier, cette employée du service funéraire de l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon s’amusait à poster régulièrement des photos au travail montrant des personnes décédées, des adultes mais aussi des enfants, leurs visages et leurs corps inertes, sur les réseaux sociaux.

Pire encore, elle aimait s’exhiber au milieu des cadavres, n’hésitant pas à ouvrir sa blouse et dévoiler certaines parties tatouées de son anatomie sur les réseaux sociaux, dont Snapchat. Un jeu macabre que l’un de ses amis a fini par dénoncer, en contactant directement les Hospices Civils de Lyon (HCL) ; un homme avec qui la jeune femme avait entretenu une liaison amoureuse. Informés de la situation, les HCL suspendaient immédiatement cette dernière de ses fonctions et enclenchaient une procédure disciplinaire à son encontre.

Une plainte était également déposée et une enquête ouverte « du chef d’atteinte à la vie privée par captation, enregistrement ou transmission d’images », précise le parquet de Lyon. L’enquête, confiée à la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Rhône, conduisait ce mardi au placement en garde à vue de la jeune femme et à la perquisition de son domicile. « Ces agissements, intolérables et indignes, font depuis lundi l’objet d’une enquête administrative », précisent les HCL.

« Sur certaines photos, on peut voir des noms »

« Quand j’ai reçu les images (d’un proche d’Alicia G.), j’ai immédiatement posté une vidéo pour dénoncer la gravité de la situation et les agissements de cette personne au sein de la morgue de l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon » raconte Marvin L. (20 ans), un lanceur d’alerte basé à Marseille, très présent sur Instagram. Entendu après avoir signalé les horribles clichés aux services de police, le jeune homme ressorti libre a depuis reçu plusieurs messages de proches des défunts qui s’inquiétaient de savoir si un membre de leur famille avait été pris en photo. « Sur certaines photos, on peut voir des noms. J’ai essayé de rassurer les gens qui m’ont contacté mais ce n’était pas évident », poursuit Marvin L.

Sur une vidéo transmise à la police, il a aussi entendu la voix d’une autre personne, ce qui implique qu’Alicia G. n’était sans doute pas seule au moment du tournage d’au moins une vidéo « On entend distinctement une autre voix », confirme Marvin L. L’affaire, qui a créé l’émoi à Lyon depuis sa divulgation par le lanceur d’alerte, embarrasse les Hospices Civils de Lyon qui se disent « fidèles aux valeurs humanistes du service public hospitalier ».

Car il s’agit en effet de dignité humaine, qui a été bafouée, dans cette histoire. « Quel genre d’individu peut-il faire un truc pareil ? Et comment a-t-on pu laisser agir ainsi cette personne dans une morgue au milieu des défunts, sans que quiconque ne s’en aperçoive ? » s’emportait mercredi un visiteur de l’hôpital de la Croix-Rousse, croisé à la sortie de l’établissement de santé. L’enquête en cours devra le déterminer.

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