Ardèche : Younès jugé pour le meurtre de son épouse Gwenaëlle

Lundi 13 mars a débuté le procès de Younès Tabti devant la cour d'assises de l'Ardèche. L'homme de 44 ans est accusé d'avoir tué, le 23 mai 2019, de sept coups de couteau Gwenaëlle Manach, son épouse avec laquelle il était en instance de divorce.

(…) La présidente est revenue sur ce jour de printemps. Le couple s'était donné rendez-vous à 6 heures du matin, sur un parking du petit village ardéchois de Baix, pour une ultime discussion.

C'est ici que la mère de trois enfants a trouvé la mort. « Elle aurait tenu des propos insultants, blessants. Lui l'accusait de pas avoir fait d'efforts pour sauver leur couple. Agissant sous le coup d’une colère explosive, il s'était emparé d’un couteau placé dans la boîte à gants de la voiture… »

(…) « Nous étions un couple mixte, moi Maghrébin, elle Française avec deux cultures. Mais on a rapproché nos familles avec notre amour. » L'occasion d'évoquer son implication dans la religion qui s'est faite de plus en plus présente.

Gwenaëlle Manach s'était convertie à l’islam. La présidente a ensuite voulu savoir ce qui avait entraîné une première séparation du couple en 2017. « Je rentrais d'un pèlerinage à La Mecque, et elle est partie en week-end avec ses copines. À son retour, elle avait changé, était distante. À cette époque, et je le regrette, je forçais mes enfants à pratiquer ma religion. »

Le couple fait une pause mais cohabite jusqu'à une réconciliation sur la base du donnant-donnant : moins d’intransigeance religieuse pour lui et plus d'intimité pour elle.

« Vous avez eu confirmation de l'infidélité de votre femme en décembre 2018, ce qui vous a poussé à la séparation », a réitéré la présidente ? « Je pensais que ce serait la famille avant tout », a reconnu Younès Tabti, « mais cela ne s'est pas passé comme ça. J'aurai dû dire stop tout de suite, mais j'étais malade de jalousie et de souffrance. »

(…) Pascal, le grand frère de Gwenaëlle, aura cette réponse : « La jalousie d'abord et un choc culturel ensuite. Certaines personnes n'aiment pas se séparer et préfèrent tuer. En France, une femme est libre de ses actes, on n'a ni à juger et encore moins à tuer, et cela même si on est trompé. »

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