Topic de Dieulafait :

[POÉSIE] « L'Étranger », chef-d'œuvre méconnu de Rudyard Kipling

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Célèbre pour son poème If ("tu seras un homme, mon fils"), voici l'une de ses œuvres plus méconnues et que je trouve très belle sur le fond. La troisième strophe est ma préférée.

VO (recommandée) :

The Stranger within my gate,
  He may be true or kind,
 But he does not talk my talk--
  I cannot feel his mind.
 I see the face and the eyes and the mouth,
   But not the soul behind. 

The men of my own stock
  They may do ill or well,
 But they tell the lies I am wonted to,
  They are used to the lies I tell.
 And we do not need interpreters
  When we go to buy and sell.

The Stranger within my gates,
   He may be evil or good,
 But I cannot tell what powers control--
  What reasons sway his mood;
 Nor when the Gods of his far-off land
  Shall repossess his blood. 

The men of my own stock,
   Bitter bad they may be,
 But, at least, they hear the things I hear,
  And see the things I see;
 And whatever I think of them and their likes
  They think of the likes of me. 

This was my father's belief
   And this is also mine:
 Let the corn be all one sheaf--
  And the grapes be all one vine,
 Ere our children's teeth are set on edge
  By bitter bread and wine.

VF :

L’étranger qui passe mon portail,
Il peut être sincère ou aimable,
Mais il ne parle pas ma langue,
Je ne peux pas connaître son esprit
Je vois son visage et ses yeux et sa bouche,
Mais pas l’âme qui est derrière.

Les hommes de mon propre sang,
Ils peuvent faire le mal ou le bien,
Mais ils disent les mensonges que je connais.
Ils connaissent les mensonges que je dis,
Et nous n’avons pas besoin d’interprète
Lorsque nous allons acheter et vendre.

L’étranger qui passe mon portail,
Il peut être mauvais ou bon,
Mais je ne peux pas dire quel pouvoir le contrôle
Quelle raison gouverne son humeur ;
Ni quand les dieux de son lointain pays
Reprendront possession de son sang.

Les hommes de mon propre sang
Ils peuvent être très mauvais,
Mais au moins ils entendent les choses que j’entends
Et voient les choses que je vois ;
Et quoi que je pense d’eux et de leurs goûts
Ou qu’ils pensent de mes goûts.

C’était la croyance de mon père
Et c’est aussi la mienne :
Le grain doit former une seule gerbe
Et la grappe doit donner un seul vin,
Et nos enfants doivent se faire les dents
Sur le pain dur et le vin.

Rudyard était, contre toutes attentes, très francophile.
Il raconte comment son père lui a donné le goût de la langue française :
"Il m'a fait lire la première moitié de 20000 Lieues sous les Mers en anglais. Puis il a caché le livre et m'a offert un exemplaire en français. Deux mois plus tard, je devorais la fin roman en version originale".

Respect khey.

Il y en a d'autres qui gagnent à être connus !
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Dieulafait
Date de création
11 mars 2023 à 16:40:55
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