Quand j'étais en CM1, pendant l'année 1995-1996, j'avais une petite amoureuse dans mon école, qui était également dans mon village. Une jolie et gentille petite blonde nommée Lisa. Elle était en CM1. J'étais en amour avec elle depuis 2 ans. On était tout le temps collés ensemble, que ça soit a l'école, ou a la maison les week-ends et les vacances. Elle m’aimait beaucoup, elle m'offrait plein de cadeaux, elle me protégeais de mes « harceleurs ». On avait une relation très fusionnelle, on se disait tout, on dormais l'un chez l'autre. C'était ma seule amoureuse, amie, confidente. J'étais un enfant heureux, épanoui, plein d'avenir et de projets. J'avais de très bons résultats scolaires.
Puis arriva les vacances de février 1996. Tout bascula.
Elle fût victime d'un accident avec une dameuse, accident qui lui fût fatal.
La nouvelle eût l'effet d'une onde de choc. Tout mon monde s'écroula violemment en une fraction de seconde. Elle était tout pour moi, j'ai tout perdu d'un coup. Je n'ai même pas reçu sa dernière carte postale qu'elle devait m'envoyer de son séjour.
Je suis entré dans une violente dépression, qui a détruit ma scolarité, a renforcé mon isolement. A adolescence, j'étais devenu agressif et violent au collège et a la maison, était incapable de faire mon deuil de Lisa. Aujourd'hui encore, 27 ans après le drame, je n'ai toujours pas fais mon deuil. Je pleure réellement chaque nuit en pensant a Lisa, je regarde notre photo de classe pendant des heures durant, en pleurant comme une merde.
Aujourd'hui, j'ai 36 ans. Je n'ai jamais travaillé, je touche le RSA, je n'ai aucun diplôme. Je vis encore chez mes parents, je ne fais absolument rien de mes journées, je n'ai aucune vie sociale. Je continue encore et encore a pleurer le souvenir d'une gamine morte il y a 27 ans, comme si ça c’était passé hier. Ce drame a juste bousillé ma vie, je n'ai jamais été capable de prendre ma vie en main tellement a douleur est violente. même mes proches n'ont pas compris pourquoi ce drame a tellement ruiné ma vie. Quand on est un enfant fragile, qu'on découvre l'affection, et que tout d'un coup, la source de notre bonheur disparaît brutalement, ça peut détruire un enfant. Dans ma tête, et dans ma vie, je suis resté cet enfant. Je n'ai jamais pu grandir. Je n'ai pas les armes pour affronter le monde extérieur et ses exigences.
Voilà j'avais besoin de me confier.
