Tous les mecs se mettent sur leur 31 : chemise kaporal, gel vivel dop fixation béton et du déo axe partout.
La soirée commence, tu restes sur le côté à manger des chips et boire du coca.
Arrive le moment du slow, tu n'oses pas, tu restes paralysé, pourtant la meuf que tu convoitais pendant tout le séjour te lance des regards insistant et te fais un signe de la tête pour que tu viennent danser avec elle mais tu n'oses toujours pas.
Finalement elle danse dans les bras de Kevin, le gars sans gêne. Ils s'échangent des regards et des sourires avant de s’enlacer. Tu ne le réalises pas encore mais cette scène restera gravé à jamais dans ta mémoire. Elle laissera en toi une blessure douloureuse qui le deviendra de plus en plus avec le temps jusqu'à devenir une amertume atroce.
Le lendemain matin tu repars chez toi, bredouille, réalisant alors dans le train du retour que tu ne la reverra plus jamais. Le désir sauvage d'éprouver des sentiments intenses, des sensations s'est précisément éclipsé à ce moment là au détriment d'une existence en demi-teinte, plate, uniforme et stérile.
Tu n’as guère encore vécu, et pourtant, tout est déjà dit, déjà fini.