Le défilé des gens pressés
J'ai souri devant les images qui sortaient de la bobine, le film continuait à fonctionner de lui-même , et j'étais obnubilé devant ce spectacle, purement naturel
Ils savent tous ou aller. D'un point A à un point B
Ca m'angoissait, parce que j'étais resté à quais, et que je préférais regarder le paysage s'animer de lui-même plutôt que d'en faire parti.
Les trains partaient puis revenaient, chargés d'autres voyageurs, d'autres histoires dont je devinais les bribes et décryptais les routines.
J'ai toujours eu cette conscience, cette troisième personne qui ne supportait pas que je puisse y pénétrer.
Parce qu'elle refusait d'etre emmenée à un quelconque endroit sans son consentement.
Et c'est tout le problème du mouvement.
Nous sommes trimballés par wagons, par groupes entiers, ne pouvant nous débrouiller de nous-mêmes.
Esclaves du mouvement et de la vie.
Je refusais de bouger pour faire le rocher.
Je refusais ainsi le mouvement inhérent à la vie.
Je ne pouvais me laisser aller.
Je devais résister. Pour comprendre pourquoi j'étais vivant. Je refusais de vivre.
Et cette vie que j'entaillais petit à petit, blessait mon cœur. Mais si c'est ce qu'il fallait faire pour me prouver que je vis ? Alors tant pis, allons-y