Et j'en suis l'ignoble déchet
Ce soir je me regarde dans le miroir, et je vois le bel homme que je pourrais être. J'ai de beaux traits, un visage mignon, un regard où vit encore un peu de malice dans l'océan de résignation qu'est devenu ma vie...
Je regarde à nouveau le miroir, et je vois un être sale, laid, la peau fatiguée, les yeux alourdis par les cernes ; je me vois à 20 ans et j'ai le sentiment d'en faire 40. Déjà mes cheveux m'abandonnent. Déjà mes dents sont jaunies, comme un vieux livre rance. Déjà je vois en moi la jeunesse s'évanouir, pour ne plus donner au monde que la déchéance de mon absolu renoncement
La société moderne est une abjection. Et j'en suis le plus innommable des déchets