Topic de DGSI-WEBEDIA :

Sexe et Caractère selon Otto Weininger

Supprimé
  • 1

Pour élever le débat :
Otto Weininger explique le destin de l’humanité par la sexualité. Il affirme que son pamphlet Sexe et Caractère est consacré à la résolution de la question féminine. Considérant les féministes comme des femmes masculines qui se méprennent sur leur propre nature, il part du principe que les concepts d’homme et de femme, quoique simples et très anciens, sont toujours valables pour comprendre le monde.

Otto Weininger élucide la diversité sexuelle. Sa thèse est que la différenciation sexuelle n’est jamais complète. Il existe un continuum entre le sexe masculin et le sexe féminin, si bien que les propriétés d’un sexe se retrouvent chez l’autre à un état de moindre développement. Le masculin et le féminin sont donc deux substances réparties entre les individus dans des proportions variables. De fait, rappelle Otto Weininger, la bisexualité de tout être vivant est une vieille idée (présente dans l’histoire d’Aristophane dans Le Banquet de Platon, par exemple). Au niveau biologique, chaque cellule de l’organisme serait caractérisée sexuellement à un certain degré ; puis une sécrétion interne s’étendrait à tout le corps pour accomplir la sexualité de l’individu. Cela explique la féminité de certains hommes, la masculinité de certaines femmes, ainsi que l’homosexualité, laquelle appartient au continuum des sexualités (y compris chez les animaux). Pour échapper à l’infinité de gradations qui existent entre l’homme et la femme, « il faut, avance Otto Weininger, poser un homme idéal H et une femme idéale F sans leur attribuer ni à l’un ni à l’autre une existence réelle qu’ils n’ont pas, mais comme types sexuels » (Sexe et Caractère). Cela permet d’exprimer une loi fondamentale de l’attraction sexuelle : l’homme veut autant de féminité dans la femme qu’il y a de masculinité en lui, et vice versa.

Otto Weininger lie le sexe et le caractère.
Otto Weininger explicite la différence entre l’homme et la femme. Il affirme qu’il est impossible de dépasser le rapport homme-femme : il s’agit d’« une dualité empirique séculaire ». Ainsi, la psychologie féminine est très différente de la psychologie masculine. La femme est incapable de séparer la pensée et la sensation ; inapte à l’introspection, elle ne connaît jamais la solitude, car elle est puissamment empathique ; elle est envieuse, vaniteuse (à propos de sa beauté) ; enfin, elle ne connaît pas le sentiment du péché. Otto Weininger réduit plus spécifiquement la psychologie féminine à l’opposition fondamentale entre, d’une part, la mère, et d’autre part la courtisane - deux virtualités présentes chez la plupart des femmes. D’un côté, la mère, l’agent de l’espèce, cherche la sécurité et ne pense qu’à l’enfant ; de l’autre côté, la courtisane cherche l’aventure et ne pense qu’à l’homme. L’homme projette son idéal d’un amour pur sur la femme, mais ni la mère ni la courtisane ne le lui donnent. En effet, la femme est, selon Otto Weininger, l’esclave de la sexualité : « La sphère de la copulation et de la reproduction absorbe F entièrement » (Sexe et Caractère). Le coït est le seul véritable intérêt de son existence - soit pour elle-même, soit en tant qu’entremetteuse. Cet esclavage fait d’elle un être par essence inférieur à l’homme. Elle n’a donc pas besoin d’être libérée de l’homme, mais d’elle-même. C’est pourquoi Otto Weininger plaide pour la continence des deux sexes, afin qu’ils renaissent comme des êtres spirituels.

Otto Weininger en déduit une théorie du génie. Il part du fait que leur esclavage à l’égard de la sexualité handicape les femmes dans la sphère de l’esprit. Il constate que leurs productions culturelles sont surévaluées. Par exemple, il n’existerait aucune œuvre féminine importante dans l’histoire de la musique ; de même, s’il y a beaucoup de femmes peintres, peu seraient restées dans l’histoire de la peinture ; il y a encore beaucoup de femmes écrivains, mais leurs œuvres sont dépourvues de grandes vérités. « La femme, conclut Otto Weininger, n’a jamais rien produit d’intéressant dans aucun de ces domaines où il est fait appel surtout à une puissante capacité de mise en forme comme la musique et l’architecture, mais aussi la sculpture et la philosophie » (Sexe et Caractère). Aux féministes qui arguent de l’infériorité sociale des femmes, le philosophe autrichien rétorque que, de tous temps, elles ont eu l’opportunité de s’exprimer dans le domaine de l’esprit. La véritable raison serait que la femme pense de manière superficielle ; qu’elle n’a pas d’intérêt pour la science, ni même, plus fondamentalement, pour la vérité. Le génie serait par conséquent une sorte de masculinité supérieure, car seul l’homme est capable de se détacher de la sexualité. Il atteindrait ainsi à une forme supérieure de conscience. Au contraire de l’esprit féminin, qui s’attache par nature à un domaine spécifique et concret, l’homme de génie est un esprit universel relié à toutes choses.

Par Romain Treffel

  • 1

Données du topic

Auteur
DGSI-WEBEDIA
Date de création
23 janvier 2023 à 01:56:48
Date de suppression
23 janvier 2023 à 03:27:00
Supprimé par
Modération ou administration
Nb. messages archivés
1
Nb. messages JVC
1
En ligne sur JvArchive 125