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[Pavé] J'explique pourquoi on peut pas s'intégrer aux normies

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Pourquoi on arrive pas à devenir des normies alors que c'est la solution miracle à tout mal métaphysique ?

Tout nous pousse à se forcer à devenir des normies. Quand on y réfléchit, on en est convaincu : c'est la solution pratique à nos vies. Ça nous semble pourtant impossible, mais on se leurre sur la raison de ce heurt.
On croit bien voir qu'il n'est pas possible de régresser spirituellement. Parce qu'on porterait à jamais la sanction d'une incrédulité autant adhésive que nous sommes inadhérents au monde, en plus d'un malaise et d'un dégoût pour leurs codes et leur culture. Cela se voit en cinq minutes. Parlez à un quidam, essayez de redescendre à un niveau sincère de conversation avec lui, vous serrez frappés de la solidité de votre inadhésion.

Ce n'est pourtant qu'un obstacle de façade. Il suffit, pour le surmonter, de mesurer toute la souffrance qu'engendre votre différence et toute la nécéssité de redescendre, c'est juste qu'il faut joindre les moments où nous en sommes bouleversés et ceux où nous sociabilisons.
La véritable impossibilité de ce dessein découle de notre essentialisme et du niveau de sagesse requis.

Plus précisément, elle consiste en deux frustrations qu'il semble hors de portée de se retenir d'apaiser.

1. Frustration numéro une :d) certains normies cherchent aussi à s'élever et, pour avoir expérimenté de m'intégrer parmi eux, on ressent bien que certains souffrent vraiment d'être dans un environnement au mieux aussi bas qu'eux, souffrent de manquer de clef ou de muse, aspirent à mieux par ce qu'ils consomment culturellement, et ce ressenti croît en oppression pour qui s'efforce de ne pas tenter de les aider à sortir de la médiocrité. La frustration est immense car elle nous touche, on encourt émotionellement leur déception, déception perceptible à chaque fois qu'ils font une petite suggestion inhabituelle et que, unanimement dessaisis, se confortent en se disant quelque chose comme "non mais c'est mes amis, je suis ridicule à me démarquer d'eux, et puis même seul je suis ridicule à essayer d'être autre chose que monsieur tout le monde, c'est pas pour moi". Nous qui oyons cette peine intérieure sans qu'ils ne le sachent, nous sommes immédiatement affectés car nous sommes dans la position d'un éducateur social à qui un jeune de quartier dirait que les études ne sont pas faites pour lui, nous sommes dans un délit de non-intercession, leurs déceptions nous torturent.

D'où la sagesse.

Seconde frustration :d) elle provient du fait que nous n'avons pas d'autre qualité, hormis peut-être l'humour, que notre élévation. Et donc, hormis si on arrive à être le rigolo du groupe - bien que ça vaille ce que ça vaut -, on est un vaurien parmi eux. Qu'avons-nous de touchant, de stimulant ou de divertissant ? Étrangers à l'intellect, ils ont eu tout le temps de développer des qualités que l'on aura jamais autant qu'eux (sociales, sportives). Nous ne pouvons pas leur transmettre notre culture : nous ne pouvons être qu'inexistants. Encore une fois, sauf si nous arrivons à être drôle, c'est bien la seule qualité que j'exempte ici.
Or nous nécéssitons un trait de personnalité qui nous est propre (ou que nous croyons nous être propre) pour exister socialement, sans quoi le groupe revient à un néant que nous fuirons par instinct. C'est par ce même instinct que nous peinons à nous garder de leur transmettre notre intellect - pas notre intelligence, s'il fallait encore le rappeler, ayez bien à l'esprit que ces normies peuvent très bien être plus intelligents que nous.
Affimation de soi incoercible, d'où l'essentialisme comme dernier rempart à notre intégration.

Notons bien quelque chose. Ces problématiques paraissent inexistantes pour qui imagine que l'on peut continûment moduler son normisme, tandis que j'ai présenté notre posture comme radicale en précisant par exemple qu'on ne peut pas leur transmettre notre culture.
Soit on est parfaitement l'un des leurs, soit on devient vite un professeur arrogant, des courants nous poussent à une extrémité ou à une autre car pour que notre rapport à eux soit sincère et spontané, on ne peut pas être dans le calcul, celui du subtil art de paraître comme eux et d'instiller, quand c'est opportun, quelques germes d'en haut.
On croit pourtant qu'il existe de telles personnes, des bienfaiteurs dans des milieux de normie, on pourrait en trouver des exemples (comme par exemple des célébrités intéressantes de milieu médiocre). Erreuce sont, au contraire de nous qui descendons, des normies qui montent, s'ils avaient assez de temps, il deviendraient des instructeurs condescendants.

Tu devais vraiment être seul l'op pour cogiter tout ça. Vas vers les normies, c'est en les fréquentant que tu apprendras. Il s'agit pas de changer ce que tu es, juste d'apprendre à t'adapter.
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Phimosin
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22 janvier 2023 à 11:35:48
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